Tranche de vie

Volontaire à Hong-Kong !

Par Anne Suquet

Samedi matin, dans une rue de Hong-Kong, j’ai été surprise, par une scène émouvante. Un sympathique duo composé d’une petite fille et de son papa, complices, sollicitaient les passants pour un don en échange d’un autocollant rouge représentant une pagode. Une vieille dame s’approchant avec bienveillance a glissé quelque monnaie puis a demandé à l’enfant de lui coller la pagode sur son vêtement.

A cet instant, j’ai vu dans leur échange de regards ce quelque chose d’impalpable qui éclaire les visages et qui vient de l’intérieur. Une scène banale en apparence mais qui met en relief ce « goût des autres » qui motive les « volontaires » tels que cette enfant et son papa. J’ai également discuté de ce sujet avec Rita Tam King Chi, une jeune femme hongkongaise salariée de YMCA, dont la mission est de développer le volontariat auprès des jeunes à Hong-Kong.

 

 

La pagode « solidaire » de Hong-Kong

L’histoire de cette pagode est le symbole de l’entraide entre les habitants de Hong-Kong. Dans les années 1960, la croissance spectaculaire de la population en partie due à l’afflux massif de réfugiés de Chine après la Seconde Guerre mondiale, s’est accompagnée de nombreux problèmes sociaux. La communauté internationale s’en est préoccupée et plusieurs organisations humanitaires et religieuses sont venues aider pour soulager les problèmes d’argent et d’approvisionnement.
Vers la fin de la décennie, lorsque la croissance économique de Hong-Kong s’est accélérée, certaines organisations internationales sont reparties, créant un vide dans le système de protection sociale. Les associations locales, restées sur le terrain, ont dû rivaliser les unes avec les autres pour récolter les dons nécessaires au maintien de leurs services.

Un groupe de dirigeants d’entreprises hongkongais (Hon PY Tang, Lady Fung Ping-fan, Lady Hogan et Dr Samson Sun) ont eu l’idée d’un fonds communautaire, « la pagode », pour collecter des fonds au nom de toutes les associations, éliminant ainsi la concurrence entre elles et leur fournissant les ressources nécessaires pour se concentrer sur leurs actions.

Le symbole de la pagode fut choisi pour représenter le coffre communautaire de Hong-Kong car selon l’ancienne culture chinoise, c’est une forme architecturale associée aux bons esprits. La structure imposante représente non seulement l’ensemble des bonnes œuvres des gens, mais aussi l’accumulation de leurs bénédictions et de leur fortune. Ainsi fut créé The Community Chest of Hong-Kong le 8 novembre 1968, une organisation indépendante à but non lucratif, ni financée ni gérée par le gouvernement.

 

Hong-Kong Buddies

Dès son entrée au Lycée Français de Hong-Kong, notre fille, alors en classe de première, a eu l’opportunité de participer au programme « Hong-Kong buddies » ou « les copains de Hong-Kong », proposé par le service de jeunesse internationale du centre YMCA de Kornhill à Hong-Kong. L’objectif est de créer du lien et de mettre en réseau les jeunes lycéens hongkongais, locaux et internationaux du même âge, en participant, en dehors du temps scolaire, à des activités communes ayant un caractère culturel, sportif ou humanitaire comme par exemple des randonnées dans les nouveaux territoires ou les visites chez des personnes âgées.

Le YMCA chinois de Hong-Kong est une organisation de service chrétienne créée en 1901 pour servir la communauté au sens large selon la devise : «Servir, ne pas être servi». Le triangle équilatéral rouge formant le logo de l’organisation symbolise l’équilibre et l’harmonie entre le corps, l’intellect et l’esprit. Aujourd’hui, l’association compte plus de 90 000 personnes adhérentes.

Impressionnée par l’impact de ce programme sur la jeunesse, je suis allée au centre YMCA Kornhill pour rencontrer Rita Tam King Chi qui en est responsable et mieux connaître son association. Diplômée d’un Master de Travail Social spécialisé dans « les services à la famille et la jeunesse » de l’Université de l’Illinois aux USA, Rita dispose d’une expérience de vie en Occident qui lui sert à construire des ponts entre les jeunes internationaux et les jeunes locaux à Hong-Kong.

En effet, le YMCA ne ménage pas ses efforts pour aller au-devant de la jeunesse internationale. Dans le cadre de son action, l’association encourage le leadership des jeunes, leur croissance personnelle holistique, l’engagement envers les défavorisés et la société.

Objectif atteint ! Aujourd’hui, notre fille compte parmi ses amis des jeunes locaux de son âge qui ont contribué à son intégration dans sa nouvelle vie à Hong-Kong et a eu plusieurs occasions de se sentir utile tout en continuant à développer son intérêt pour le monde qui l’entoure.

Etre volontaire à Hong-Kong pour faire du bien …c’est bien et ça fait du bien !

C’est aussi cela l’esprit de Noël !