Tranche de vie

Le sapin

Nous y voilà, Décembre 2021. Je n’en reviens pas, j’ai l’impression de vous avoir parlé hier de l’odeur de pipi du sapin de Noël à Hong-Kong, pourtant c’était il y a un an.

D’ailleurs, cette année, l’odeur de pipi nous manquera certainement puisque nous n’aurons pas de vrai sapin… Drame !

Par Perrine Tavernier

 

Je l’avais pourtant commandé début septembre ce qui, en soit, est un timing normal pour Hong-Kong mais une prouesse pour moi, la légende de l’organisation. J’avais même la conscience tranquille puisque les écolos vantent les mérites des sapins naturels absorbeur de Co2 durant leur croissance et facilement recyclable. Même l’empreinte carbone liée à leur transport ne rivalise pas avec celle d’un sapin artificiel lors de sa fabrication. Mais, Patatras ! On a reçu un e-mail disant qu’il y avait un problème avec les livraisons et il fallait lire entre les lignes que les carottes étaient cuites.

Donc, à l’heure où j’écris cet article, se trouve à côté de moi une horreur d’1m95 en plastique vert venu tout droit de Chine principale.

Espérons que cette mésaventure ne donne pas le ton des festivités surtout que dans la famille, on enchaine chaque fin d’année.

En effet, je m’appelle Perrine mais mon deuxième prénom c’est Noëlle parce que je suis née le 21 décembre (et que mes parents n’avaient manifestement plus trop d’inspiration pour les prénoms étant la troisième de la fratrie).

Passées les fêtes de Noël et du jour de l’an, le programme des réjouissances se poursuit avec l’anniversaire de mon cadet né début janvier.

Tout cela donne lieu à des repas de fêtes et j’entends encore ma helper dire lors de son entretien : « French family, I love French cook ! » … Sauf que je n’ai jamais été très douée pour cuisiner. Je dois certainement être un cas d’école puisqu’avec moi, même un gâteau au yaourt est loupé.

En France, je faisais illusion avec la profusion de bouchers, charcutiers et autres artisans. Mon boulanger m’avait même sauvé la mise lors d’un gouter de fin d’année à la crèche de mon fils en préparant un gâteau au chocolat dans un de mes plats.

Alors, avec toutes ces supercheries, j’avais oublié mon niveau d’incompétence. Si bien qu’à Hong-Kong, la première année, j’ai voulu préparer le repas de Noël. Des heures passées aux fourneaux où à chacun de mes aller-retour salle à manger/cuisine, on avait l’impression que je venais de me battre. Résultat : une volaille sèche comme un coup de trique, une farce ratée et une purée de marron dont la cuillère de service tenait debout seule dans le plat.

Certaines personnes ont demandé à mon mari comment il faisait pour garder la ligne. Un secret ? Aucun secret, sa femme cuisine très mal.

En revanche, cote déco, je me défends pas mal. Et cette année, pour l’anniversaire de mon petit dernier, on prépare une fête sur le thème de Paris. Étant collés à Hong-Kong depuis un bon moment, on s’est dit que ce serait drôle de faire comme si on voyageait.

La tour Eiffel et la Joconde seront de la partie ainsi que les macarons et les éclairs au chocolat. J’ai téléphoné à une copine de Paris, pour bien faire, elle m’a aussi suggéré de joncher le sol de crottes de chien, de laisser trainer quelques sacs poubelles et de faire une animation pickpocket ainsi l’immersion dans la vie parisienne devrait être totale.

Pas sure de glisser vers la version downgrade de Paris…

Enfin, la période de fin d’année est aussi celle des best of. J’adorerai clôturer cet article en divulguant les perles publiées sur les groupes français des réseaux sociaux : l’organisation du vol d’un chat en business, l’annonce pour du babysitting avec la photo de profil seins nus, la mise en vente de la bicoque sans prétentions à 7 millions d’euros… L’anonymat étant de mise, je terminerai donc cet article par le meilleur des pépiements français entendus à Hong-Kong

 

En regardant une vitrine

« – Quel horreur ce sac ! Tu crois qu’il vient de France ?

– Non, on n’arriverait pas à faire aussi moche »

 

Au cours d’un diner

« – Ça y est, je me sens mal

– Qu’est-ce que t’as ?

– Elle vient de mettre un glaçon dans son Pomerol »

 

A un café

« – La tête de Thomas Pesquet à la sortie de la capsule !

– J’ai la même après un Paris-Hong-Kong en ce moment quarantaine incluse »

 

Ma playlist

Artiste : La compagnie Créole

Album : Best of La compagnie Créole

Titre : C’est bon pour le moral