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Vestiaire Collective » fête ses 10 ans de succès

Créée à Paris en 2009, la plate-forme d’achat et de vente en ligne d’articles de mode et de luxe de seconde main a, depuis, conquis l’Europe, les Etats-Unis et l’Asie. C’est à Hong-Kong que Fanny Moizant, co-fondatrice et directrice de « Vestiaire Collective », dirige les opérations, le site et ses neuf millions de membres. Fin septembre, Fanny était à Singapour, invitée à s’exprimer dans le cadre du « Female Entrepreneurs Day ». Début novembre, elle fêtait les 10 ans de sa compagnie. Pour l’occasion, une chasse au trésor dans son vestiaire numérique était organisée, une initiative originale et stylée destinée aux membres en reconnaissance de leur confiance. Récit d’une « success story » qui prend sa source dans l’occasion pour se mouvoir, durablement, dans une mode désormais devenue responsable et circulaire.

Par Catya Martin

Les chiffres parlent d’eux-mêmes : dix ans d’existence, neuf millions de membres répartis sur 50 pays, un million d’articles en ligne dont 5.000 nouveaux produits par jours, 400 employés et six bureaux dans le monde, Paris, Londres, Milan, Berlin, New-York et Hong-Kong.
Vestiaire Collective est non seulement une entreprise à succès, mais aussi un concept écologique, ingénieux et moderne qui répond à de nouvelles pratiques de consommation et œuvre aussi, par la seconde main et le non gâchis, au bien-être de la planète.

Acheter, porter et vendre autrement
« L’idée de créer Vestiaire Collective, explique Fanny Moizant, sa co-fondatrice, m’est venue en observant les changements significatifs qui se sont opérés ces dix dernières années dans les modes de consommation. Acheter plus et porter moins, tel est l’axiome qui régit désormais le monde de la mode. » Aussi surprenant soit-il, ce constat s’inscrit pourtant dans l’air du temps. Tendance même, il se fait l’écho de la modernité, de l’abondance des offres multiples, du consumérisme, du passage même, dira Fanny, « d’une ère de la possession à celle de l’usage. »
Ainsi vont les mentalités, ainsi se remplissent et se vident les garde-robes, allégées d’articles non, ou plus portés, réinventées avec les biens des autres, les chaussures d’une Française, le sac d’une New-Yorkaise, la tunique d’une Hongkongaise, le bijou d’une Singapourienne. Et dans le monde de la seconde main qui ne connaît ni gaspillage, ni destruction, rien ne se perd, tout reprend vie en changeant de main.

Développer de nouveaux comportements
« Pour ses 16 ans, j’ai offert à ma fille son premier sac de luxe en vendant ses vêtements d’enfants Bonpoint », confesse une adepte de Vestiaire Collective. Preuve que faire du tri dans sa garde-robe n’est plus un déchirement, mais une pure joie et un réel bénéfice.

Internet, l’outil vert et responsable de la revente en ligne
Affranchie des limites temporelles et géographiques, l’ère numérique permet ainsi d’acheter et de vendre en tout lieu et à tout moment. Il permet surtout au consommateur de se renseigner, de savoir exactement où et comment un produit a été fabriqué. Internet a fait de lui un consommateur averti. Une étiquette qui lui va à merveille car aujourd’hui dans l’acte d’achat, le facteur durable, éthique et responsable est devenu une donnée essentielle.
Le succès de Vestiaire Collective repose donc autant sur le fond, la seconde main, que sur la forme, le numérique.
Et dans cet univers de commerce en ligne extrêmement concurrentiel, Fanny Moizant a quatre arguments irréfutables. « La confiance, tout d’abord. Tous nos produits en ligne sont garantis authentiques. Nous avons signé, à ce titre en 2012, la charte de lutte contre la contrefaçon sur Internet. Viennent ensuite nos neuf millions de membres qui attestent de notre sérieux et de la qualité de nos offres. Je citerais également notre sens de la mode, notre goût des belles choses qui nous fait renouveler, chaque jour, la liste de nos produits en ligne. Enfin, et pas des moindres, le durable est l’une de nos priorités puisque la seconde main minimise considérablement le gaspillage et favorise l’économie circulaire. Nous avons même à cet égard lancé en avril dernier, le Jour de la Terre, un guide sur la mode circulaire* dans lequel quatre insiders de l’industrie livrent leurs conseils pour acheter et vendre de façon responsable. Il est important de rappeler, précise Fanny, que nous sommes tous responsables devant nos pratiques de consommation. Personnellement, j’applique et je recommande la règle +d’un produit acheté, un produit vendu+. Cela signifie acheter moins, mais acheter mieux. »

Le jeu des grandes marquesMême ainsi énoncé, les marques s’y retrouvent. En effet, un article en excellent état revendu dix ans après sa date achat atteste de sa qualité originelle. Par ailleurs rares sont les membres de Vestiaire Collective qui achèteraient en première main les marques qu’ils peuvent s’offrir en seconde main. A clientèle différente, partenariat garanti. Ainsi Fanny Moizant a récemment travaillé avec de prestigieuses enseignes : Joyce à Hong-Kong, Le Bon Marché à Paris, et Selfridges en Angleterre. Preuve, s’il en fallait, de son degré d’investissement dans le monde, et de la qualité de ses offres. Alors, bravo Fanny et bon anniversaire Vestiaire Collective !

• 10 ans en quelques chiffres record

• Premier article vendu : un sac à main Gucci vendu par Fanny Moizant.

• Le membre le plus actif : 3.563 ventes, 582 achats.

• L’article vendu le plus cher : Un sac Birkin en crocodile de chez Hermès vendu à £70.411.

• L’article vendu le plus rapidement : un bracelet Coin signé Céline, vendu en 57 secondes.

• L’article le plus populaire en 2019 : un sac Saddle de Dior.

• L’article avec le plus de mention « j’aime » : une pochette vintage Louis Vuitton.

• Le membre avec le plus de « followers » : Fanny Moizant avec 593.180 followers.

* Le guide de la mode circulaire :
www.vestiairecollective.com/journal/vestiaire-sengage-pour-la-mode-circulaire/