Economie

Une décoration d’intérieur sur mesure

Après une carrière de 20 ans dans le secteur de la communication, Thomas Jenny décide de changer totalement de métier et de suivre sa passion : l’architecture d’intérieur. Il créé sa société en 2011 et l’aventure commence. Arrivé à Hong-Kong où il a suivi son conjoint, Thomas n’a pas renoncé à poursuivre l’aventure en Asie pour y développer son entreprise. Rencontre avec un entrepreneur français passionné.

Par Catya Martin avec Noa Hoareau (élève au LFI)

 

Trait d’union : Pourquoi ce changement de carrière ?

Thomas Jenny : J’ai toujours eu une passion pour la décoration et l’architecture d’intérieur et ce, depuis très jeune. J’ai donc décidé de me lancer. J’ai suivi une formation continue pendant deux ans et une fois mon diplôme en poche, j’ai mené de front plusieurs chantiers, aussi bien pour des particuliers que pour des entreprises pour ensuite créer ma propre structure, en 2011. Comme toutes entreprises qui débutent, j’ai d’abord travaillé pour un “premier cercle” de proches puis j’ai essayé de communiquer à travers les réseaux sociaux pour me faire connaître. C’est au bout de trois ans que j’ai réellement pu vivre de ma passion.

 

Pourquoi Hong-Kong ?

J’ai suivi mon mari qui travaille pour la société LVMH. Depuis que je suis arrivé à Hong-Kong, j’ai gardé en tête cette idée de rester indépendant et donc lancer ma structure de décoration d’intérieur ici était une évidence. Pour l’instant je suis seul mais l’un de mes objectifs serait de travailler avec une agence. Je profite de la situation actuelle pour justement rencontrer un grand nombre de personnes. Cela pourrait être intéressant de s’associer sur des projets et de confronter nos idées, pour voir comment s’améliorer ou même pour échanger des conseils.

 

Quelle clientèle visez-vous ici ?

Mon souhait est de travailler avec la communauté expatriée, notamment avec ceux qui arrivent à Hong-Kong et ne savent pas forcément comment aménager leur nouveau « chez eux ». En effet, l’une des contraintes principales à prendre en compte à Hong-Kong est le manque d’espace, comme à Paris. Par la suite je souhaiterais élargir cette clientèle afin de toucher également la communauté locale qui a une véritable passion pour la culture française.

 

Quelles sont donc vos approches pour cette nouvelle clientèle ?

Les appartements ici sont souvent petits, il faut donc être astucieux afin d’optimiser l’espace, tout en faisant en sorte que l’on s’y sente le mieux possible et en respectant les envies personnelles des clients.

Je dirais que ma “force” est, tout d’abord, cette touche française mais aussi ce côté astucieux pour aménager des espaces réduits. Comme j’ai travaillé à Paris sur des chantiers où les surfaces ne sont pas grandes, j’ai déjà cette expérience d’aménagement optimisé. De plus, je pense qu’il faut aussi miser sur la décoration de l’intérieur, avec par exemple un mobilier adapté tout en respectant les attentes de la clientèle qui, ici, peut être exigeante.

 

Comment vous êtes-vous adapté à ce nouvel environnement et particulièrement à la situation actuelle ?

Il est vrai que les codes en France et ici ne sont pas les mêmes. J’essaie donc de m’informer en prenant contact avec des agences d’architecture d’intérieur, souvent françaises, pour échanger et avoir leur retour d’expérience sur ce qu’il est possible, ou pas, de faire.

Ce qui me plaît en étant à Hong-Kong c’est de pouvoir prendre le temps d’explorer, de découvrir des trésors cachés. Par exemple tous les bâtiments anciens ou industriels à rénover, pour un architecte d’intérieur c’est un véritable terrain de jeu.

Pour ce qui est de la situation actuelle avec la pandémie, j’essaie de rester positif en prenant le temps de m’informer sur l’état du marché local. C’est aussi le bon moment pour se poser les questions sur ce que l’on souhaite faire.

 

Quelles sont vos sources d’inspirations et comment travaillez-vous ?

En arrivant à Hong-Kong, je me suis intéressé au feng-shui. Cette philosophie fait partie intégrante de la culture et de l’histoire chinoise. Ça me permet de m’immerger un peu plus dans cette culture. Je me suis toujours inspiré des lieux et des cultures que ce soit au Mexique, où j’ai vécu avant, qu’en Asie. L’inspiration est tout autour de nous, la rue, les musées, les boutiques… Il suffit de prendre le temps de regarder. J’aime imaginer la manière d’agencer et décorer les lieux que je découvre : casser tel mur pour faire entrer la lumière, déplacer tel meuble pour favoriser la circulation, opter pour telle couleur pour créer une atmosphère.

 

https://www.thomasjenny.com

Instagram : @tomtomjenny