Economie

Oser la transition

Xavier Carlier a longtemps travaillé au sein des directions régionales de grands groupes industriels tels que Saint-Gobain, Valéo ou encore Michelin, en Asie-Pacifique. L’Asie n’a plus de secret pour cet expert en management de transition. En 2016 il décide de se lancer et créé sa société à Hong-Kong, CISEA Limited (pour China India and South East Asia), un réseau de plus de 50 personnes, tous manageurs de transition, et tous Français installés en Asie.

Par Catya Martin

 

Pour beaucoup le management de transition est un atout majeur pour accompagner les entreprises dans leurs défis. Xavier Carlier l’a bien compris et a su s’entourer de professionnels expérimentés pour effectuer les missions demandées par les entreprises. “J’utilise aujourd’hui tout ce que j’ai appris dans les différents grands groupes où j’ai travaillé, et mets cette expertise au service de sociétés qu’elles soient familiales, PME, ETI, ou filiales de grands groupes internationaux, principalement français. Je réalise pour leur compte des transformations profondes ou des restructuration en Asie. J’ai aussi réalisé une mission au Qatar après l’embargo imposé par l’Arabie Saoudite », explique très clairement Xavier.

Avec un monde du travail en totale mutation, la période compliquée liée à la pandémie mondiale permet aux entreprises de se réinventer. Le management de transition intervient alors comme une solution flexible permettant de gérer au mieux ces transformations importantes, à faire, mais pas forcément comprises au sein de l’entreprise.

Que ce soit pour développer sa société, optimiser sa performance, se reconsidérer, se repositionner sur un marché ou encore améliorer sa compétitivité, l’entrepreneur français se donne comme mission de trouver les solution et les outils adaptés à la demande.

« Trouver des solutions et des outils est un point important de notre action mais avant tout nous sommes dans une relation liée à l’humain. Je fais appel à des personnes, au sein de notre équipe, qui ont toutes une technicité de haut niveau ainsi qu’une réelle compréhension de l’Asie », explique-t-il. « La solution doit avant tout être une réponse sur mesure et adaptée à l’entreprise qui nous sollicite, il n’y a pas de remède unique miracle », ajoute Xavier.

« Avec la crise actuelle, beaucoup de sociétés ont perdu des marchés importants, des clients ou des fournisseurs et il leur faut des solutions rapides. C’est aussi le moment mondialement de se réinventer, de trouver une autre façon de gérer une entreprise, une autre façon de contribuer pour le monde », précise Xavier Carlier.

Le monde autour de nous change et évolue, les cabinets de conseil sont un atout pour permettre aux entreprises de comprendre et de suivre cette évolution. L’exemple cité par Xavier Carlier est celui de Hong-Kong. « Historiquement Hong-Kong a bâti son succès sur l’immobilier, les bureaux de trading et les services financiers. L’immobilier est à  la fois fort et fragile (fort, car c’est la fortune de quelques puissants, dont des caciques chinois, faible, car il n’est plus suffisant ni à sa juste valeur)  et le trading ne marche plus très bien (les sociétés chinoises passent désormais en direct avec les clients occidentaux). La distribution de produits de luxe est encore une activité qui peut marcher mais on trouve les mêmes produits en Chine à des tarifs relativement similaires. Il va donc falloir revoir les activités que l’on a à Hong-Kong et les adapter au nouveau marché qui se dessine », souligne-t-il.

Certaines structures font également appel au service de Xavier en cas de crise. Son rôle est de trouver dans un temps très court, une solution. Faire face à la crise, la comprendre pour mieux la maîtriser et enfin savoir prendre les bonnes décisions en mettant de côté l’aspect affectif, propre à un intervenant extérieur.

« Nous sommes souvent face à des dirigeants angoissés, stressés, il est donc important de stabiliser les choses et de prendre des décisions certes rapidement mais dans le calme et de manière ordonnée. C’est souvent ce que j’apporte en mission en tant que « sparring partner » du dirigeant », tient-il à préciser.

Souvent considérés à tort comme des “coupeurs de têtes”, les cabinets de management de transition sont d’abord là pour aider les entreprises à passer un cap difficile et donc pas nécesairement pour réduire ou changer les personnels. “C’est également de passer d’une situation à une autre, d’un mode de fonctionnement qui est place peut être depuis la création de l’entreprise à un autre fonctionnement », explique-t-il. « Cela peut passer par une transformation assez simple comme la mise en place d’un nouveau système au sein de l’entreprise à effectivement une restructuration », ajoute Xavier.

Leur travail, rencontrer les dirigeants ou les actionnaires, regarder les chiffres pour avoir une vision plus large de l’état de la société. « Nous sommes souvent mandatés par les sièges sociaux, les propriétaires des groupes ou encore les fonds d’investissement car ils estiment que la direction à besoin d’être soit remplacé, soit assisté, nous avons la capacité d’analyser de façon très objective et factuelle ce qui passe au sein de l’entreprise, nous apportons des éclairages différents et complémentaires», explique t-il.