Culture

Nasthasia Faure : « chanter me libère »

Plongée dans l’univers de la musique depuis l’âge de sept ans, à Toulon, au conservatoire de chant lyrique et de musique actuelle, Nasthasia Faure ne pouvait pas imaginer se réaliser sans cet art. « J’étais choriste. C’est le chef de cœur qui m’a inspiré. Je me souviens encore de sa passion à pratiquer son métier ». Rapidement, elle obtient son premier rôle à l’Opéra comme soliste pour Le petit ramoneur de Benjamin Britten puis pour Carmen aux chorégies d’Orange. Ensuite c’est le départ vers Paris où elle restera plus de dix ans. « L’amour, la passion, l’énergie de cette ville m’ont portée durant toutes ces années », indique la jeune française.

Par Catya Martin

Elle a donc 17 ans lorsqu’elle décide de se lancer, seule, dans l’aventure parisienne. « J’ai fait mes plus belles rencontres musicales au conservatoire de jazz à Paris et dans les écoles de musiciens professionnels comme l’Académie internationale de comédie musicale (AICOM), ou encore l’école ATLA », explique-t-elle. Dès l’âge de 20 ans, elle donne ses premiers cours de chant. « Au début c’était pour mettre du beurre dans les épinards », tient-elle à préciser. Dans le même temps, Nasthasia crée son premier groupe de musique, Why not cherie avec lequel elle se produira sur plusieurs scènes parisiennes. Un premier jet (EP) verra le jour en 2011 et donnera un album en 2014.
Nasthasia ressent le besoin d’une évolution, de changer d’environnement mais aussi de partir à la découverte du monde pour apprendre, c’est donc le départ vers Londres. « Je savais que cette ville m’apporterait de nouvelles matières pour mes compositions. Quelle aventure ! Je m’étais imprégnée du courant musical qui m’allait : la dream pop ! », explique-t-elle.
Puis c’est le retour dans la capitale française où elle travaille sur de nouvelles compositions avec son second groupe Norway. « Plus qu’un groupe, s’est créée une véritable amitié avec mon guitariste et compositeur ainsi que les cinq musiciens. Pendant trois ans, j’ai continué à donner des cours tout en travaillant sur nos nouvelles compositions ».
La possibilité de partir à Hong-Kong se présente et c’est donc tout naturellement que la jeune femme saisi cette opportunité. Elle vit dans l’ancienne colonie britannique depuis maintenant plus d’un an. Attirée par les grandes mégapoles, Nasthasia recherche avant tout un endroit où chacun peut vivre sa vie, être qui il souhaite, quand il le souhaite et avec qui il le souhaite.
« Chanter me libère, je pense que je peux ressentir les décharges d’endorphines dont certains parlent lorsqu’ils poussent la voix sous la douche », indique Nasthasia.
Pour la jeune artiste, le chant doit rester un plaisir, une détente tout en aidant à se réaliser. « Je chante tous les jours, du matin au soir et du soir au matin. Je ressens les choses différemment, les difficultés de la vie se dissipent lorsque je suis en studio ou sur une scène. J’écoute aussi beaucoup de musique, certaines mélodies me transportent et me transcendent surtout lorsque je dois traverser des étapes de vie, des chagrins ou des angoisses », tient-elle à souligner.
C’est donc tout naturellement qu’elle décide de proposer des cours de chant, notamment pour les enfants. Avec ces cours, Nasthasia explique ressentir une immense satisfaction à transmettre son savoir. « Permettre à d’autres de se réaliser, de prendre du plaisir, de se dépasser et de se retrouver, croyez moi c’est jubilatoire. L’enfant est un être pur en demande d’apprentissage, de réalisation », poursuit-elle. « C’est un explorateur de ses sens, de ses capacités et il le fait avec une naïveté créative. Toute l’enfance est traversée par cette recherche sur le son aussi bien vocale qu’instrumentale », ajoute-t-elle. Pour Nasthasia, cette découverte de l‘univers des enfants et de leurs capacités reste à explorer et échappe souvent au sens des adultes. « L’apprentissage est collectif, il se fait par mimétisme, par reproduction et c’est en cela que la musique est un excellent vecteur pour renforcer les dynamiques d’échange entre les êtres », nous souligne-t-elle. Consciente de la chance qu’elle a à pouvoir faire de sa passion son métier, Nasthasia Faure est tout autant émerveillée de participer à l’éveil et l’épanouissement de ses jeunes élèves à travers le chant. « Je suis si heureuse de me dire que je contribue à créer l’étincelle qu’ils transformeront en lumière », dit-elle avec sincérité et émotion.
Associée à Clémentine Pons, Nasthasia développe un projet depuis septembre dernier, « Voice-up », qui vise, à travers des ateliers mensuels, à aider les personnes à la prise de parole en public. Adaptés aux particuliers, ces ateliers devraient bientôt se décliner pour apporter ce service aux entreprises, notamment pour aider à la gestion du stress. « L’idée est de renforcer son impact par la maîtrise de la voix, d’apprendre à gérer son stress, de comprendre les rouages de la communication non verbale, d’adopter de bonnes postures, d’acquérir une élocution claire et puissante », déclare-t-elle.
N’abandonnant en rien le chant, Nasthasia Faure est bien décidée à aller au bout d’un de ses rêves, jouer ses propres compositions à Hong-Kong. C’est donc tout naturellement qu’elle se retrouve compositeur, co-auteur et coach vocal dans le spectacle musical “Shot in the back, it was just an act”, écrit et mis en scène par la Française Emilie Guillot (HK Theatre Association).
« Mon aventure de musicienne n’en est qu’à ses débuts et je me lance sans peur ni regrets», conclut la jeune femme, dont la motivation et l’énergie restent intactes. A suivre…
 
Renseignements : nasthasia.musichk@gmail.com