62 Châteaux de l’Union des Grands Crus de Bordeaux à Hong Kong

Après le Japon, la Corée du Sud et Taïwan, l’Union des grands crus de Bordeaux a conclu sa tournée des vins d’Asie à Hong Kong pour partager sa passion pour les vins fins avec les professionnels de l’industrie agroalimentaire locale. Le 22 novembre 2024, la délégation représentant de prestigieux châteaux était à Hong Kong pour présenter leur millésime 2021 à plus de 700 participants lors d’une dégustation au Regent Hotel à Tsim Sha Tsui.
Lors de la dégustation, les propriétaires et les représentants de 62 châteaux étaient présents pour présenter ce millésime 2021 de leurs vins produits dans d’éminentes appellations telles que Graves, Pessac-Léognan, Saint-Emilion, Pomerol, Listrac et Moulis-en-Médoc, Haut-Médoc, Margaux, Saint-Julien, Pauillac et Saint-Estèphe.
Les vins de Bordeaux dominent depuis longtemps le marché des vins fins de Hong Kong, représentant 67% des exportations de grands crus français vers le territoire en valeur en 2024 (douanes françaises), tandis que la France est le premier fournisseur de vins de Hong Kong, représentant 62% des importations du territoire en valeur en 2023 (HK Census and Statistics Department).
Ronan Laborde, président de l’Union des grands crus de Bordeaux, était présent à Hong Kong et a accepté de répondre à nos questions.

Propos recueillis par Catya Martin

Trait d’union : Pouvez-vous expliquer le rôle de l’Union des Grands Crus de Bordeaux et sa mission principale ?

Ronan Laborde : L’UGCB a pour mission de favoriser la connaissance et l’appréciation des Grands Crus de Bordeaux.
Dans la forme, elle opère des rencontres dans un trentaine de métropoles internationales, entre des professionnels, grands amateurs, et les producteurs-membres de l’association.
Elle organise notamment la « Semaine des Primeurs », qui se déroule chaque année, courant ou fin avril à Bordeaux, présentant le dernier millésime produit, et qui constitue la rampe de lancement des mises en marchés qui suivront pendant deux mois.
L’Union réalise aussi des formations de type universitaire et des sessions au sein de Lycées hôteliers, avec mention sommellerie.
Enfin, l’UGCB anime un magazine « en ligne » : vintagebyugcb.com, traitant de la sphère des grands crus, au travers d’articles, de photos et de vidéos.

Quels sont les principaux défis auxquels l’Union est confrontée aujourd’hui ?

Ils sont nombreux !
Parmi nos préoccupations constantes, il s’agit de conserver l’attractivité de nos actions et de nos vins, auprès d’un public déjà extrêmement sollicité, au sein d’un univers toujours plus concurrentiel et avide de nouveautés.

Vous étiez en Asie, justement, comment la mondialisation a-t-elle influencé le marché des vins de Bordeaux ?

Dans l’histoire, les vins de Bordeaux ont toujours été très exportés, leur renommée s’enracinant il y a plusieurs siècles, sous l’impulsion des clients britanniques, hollandais, ou encore hanséatiques.
Plus récemment, les amateurs japonais, chinois, et désormais largement en Asie, ont participé à l’internationalisation structurelle de la distribution des Grands Crus de Bordeaux. Celle-ci soutient la valorisation des vins, et offre des moyens complémentaires aux crus pour réaliser les investissements et toujours produire de meilleurs vins.

Où en est le marché asiatique en général et hongkongais en particulier ?

Au sein de l’Asie, il y a plusieurs marchés.
Certains disposent d’une connaissance avancée des Grands Crus, du vin en général, et d’un marché structuré, avec de nombreux réseaux de distribution. D’autres se construisent depuis peu de temps.
En général, c’est un continent qui s’est ouvert récemment à la culture vin, et où Bordeaux fut une région pionnière, pour participer à ce développement. Hong-Kong fait partie des marchés les plus anciens, grâce à son influence britannique, et constitue le premier territoire de vente de Grands Crus de Bordeaux, en Asie.
C’est aussi une zone particulière, puisqu’elle fonctionne comme une place de marché, avec des importations et des réexportations, en Chine mais aussi dans le reste de l’Asie.

Quelles sont les tendances actuelles dans le secteur du vin, en particulier pour les grands crus ?

Depuis une quinzaine d’années, avec la conjonction des progrès techniques et du réchauffement climatique, les vins sont meilleurs, exprimant les singularités de leur terroir « sans filtre », et ils sont également prêts à être dégustés plus tôt.

Comment le changement climatique affecte-t-il la viticulture à Bordeaux et quelles adaptations envisagez-vous ?

Il y a un changement de paradigme, à cause du réchauffement climatique. Pendant des siècles, les vignerons « couraient » après la maturité, tandis qu’aujourd’hui nous atteignons celle-ci plus facilement. Nous devons désormais souvent veiller à ne pas déborder vers la « surmaturité », pour conserver l’éclat aromatique et la digestibilité de nos vins.
Les principales modifications s’opèrent au vignoble, où les sols sont aujourd’hui plus souvent enherbés, pour protéger les racines de la surchauffe notamment, mais aussi sur les vignes, avec des calendriers et des travaux adaptés pour ces conditions.

Quelle est votre vision pour l’avenir des grands crus de Bordeaux dans les dix prochaines années ?

Un avenir avec toujours des meilleurs vins, une place de modèle et de
Ronan Laborde avec Christile Drulhe, Consule générale de France à HK et Macao
leader dans notre secteur, grâce à notre histoire, nos atouts naturels et notre travail !

Qu’est-ce qui vous a motivé à vous engager dans cette industrie et à devenir président de l’Union ?

C’est l’amour du vin, que j’ai découvert à l’adolescence à Paris, où j’ai grandi. Le produit complexe, et délicieux, d’un lieu, du temps et du travail des hommes.
Le domaine que j’ai acquis, avec ma famille, fait partie de l’Union, qui est une institution et un outil formidable pour nos clients et nos crus.
Les personnalités à sa tête m’ont coopté et préparé pour cette mission de Président, qui ne cesse de m’enthousiasmer et de m’honorer.

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Informations : https://ugcb.net/en/home/