Rencontre avec Franck Dubosc
Le festival du film français à Hong Kong organisé par l’alliance française, a accueilli plusieurs talents : Franck Dubosc, Camille Razat et Mélanie Robert. Franck Dubosc, est venu défendre deux de ses films qu’il a réalisés : « Un ours dans le Jura », et « Tout le Monde Debout », une reprise de 2018. Camille Razat et Mélanie Robert sont-elles venus défendre le film « Prodigieuse », dans lequel joue aussi Franck Dubosc. Ce dernier a accepté de répondre à nos questions.
Propos recueillis par Catya Martin
Que vous apporte cette présence à Hong Kong ?
C’est avant tout une découverte de Hong Kong, je parle ici en tant qu’homme avant d’être réalisateur. C’est une expérience importante de se déplacer, surtout pour un film. Rencontrer des Français à l’étranger est enrichissant, mais surtout, c’est l’occasion de croiser des locaux, un autre public avec une culture différente. Chaque fois qu’une personne apprécie mon travail, cela me motive à séduire davantage de monde. En tant qu’artiste, j’ai ce besoin d’être aimé et de partager des messages d’amour. Plus le public est large, plus cela devient agréable. Mon objectif est d’élargir mon public à d’autres cultures.
Avez-vous senti une différence entre l’accueil des Français et celui des locaux ?
Pas vraiment. Les Français ont une image de moi, ce qui peut les surprendre positivement en voyant le film. Les Hongkongais, eux, ne connaissent pas mon nom et découvrent mon travail sans préjugés. Lorsque j’entends leurs rires aux mêmes moments que ceux des Français, cela me réjouit. C’est une satisfaction de voir que mes émotions traversent les cultures. Cela prouve que j’écris pour l’être humain, pas seulement pour le public français.
Vous ne limitez donc pas votre écriture à l’hexagone ?
Exactement, mon but est d’être le plus universel possible. Même si c’est difficile, j’aspire à toucher un large public.
Vous prenez plaisir à votre nouvelle carrière de réalisateur ?
Oui, vraiment. Ce n’est pas seulement la réalisation qui me plaît, mais aussi le fait d’écrire des histoires. Je pourrais me contenter d’écrire sans réaliser, mais mettre les histoires en image, c’est ce que j’apprécie. Pour l’instant, je ne me vois pas réaliser un film que je n’ai pas écrit, je veux que cela me corresponde pleinement.
Avez-vous une signature en tant que réalisateur ?
Je ne la perçois pas, mais certaines personnes remarquent des ressemblances entre mes films. Pour moi, cela reste flou.
Quand vous travaillez sur un film, pensez-vous d’abord aux acteurs ou à l’histoire ?
C’est avant tout l’histoire qui vient en premier, sauf pour les rôles que je m’attribue. Si je pense aux acteurs d’abord, cela peut limiter ma créativité. Je préfère créer des personnages riches en nuances, puis trouver les acteurs qui peuvent les interpréter au mieux.
Comment se déroule votre processus créatif ?
Cela varie. En ce moment, j’ai plein d’idées qui fusent. Je commence par explorer plusieurs pistes, puis je me concentre sur une seule idée pour l’approfondir.
Avez-vous des références en matière de cinéma ?
Je n’ai pas vraiment de références précises. Pour « Un Ours dans le Jura », je pourrais mentionner les frères Coen, avec notamment « Fargo », mais je pense que mes influences sont un mélange de ce que j’ai vu et aimé, sans véritables modèles.
Quand vous avez commencé, imaginiez-vous vous retrouver à Hong Kong pour présenter vos films ?
Non, pas du tout. Même en tant qu’acteur, je ne m’étais pas projeté à ce niveau de notoriété. Mon rêve était plus modeste. Jamais je n’aurais pensé faire une interview à Hong Kong.
Quel a été le plus dur en vous lançant dans la réalisation ?
Cela s’est fait de manière douce. Un conseil m’a aidé en me disant : » À chaque jour suffit sa peine. C’est un jour après l’autre. » J’ai avancé sans chercher à voir l’ensemble, ce qui a rendu le processus plus fluide. Tout s’est fait dans la douceur, en fait.
Êtes-vous soutenu par votre famille dans votre carrière ?
Oui, ma femme et mes enfants me soutiennent. Pour eux, ma vie de famille est primordiale, et cela m’ancre. Mon métier n’est pas toute ma vie, ce qui a changé ma perspective. Ma vie, c’est ma vie de famille, c’est ma vie d’homme.
Quand vous rentrez chez vous, qui êtes-vous ?
Je suis d’abord un mari et un père. Demain, je vais emmener mon enfant au foot. Mon métier, bien que passionnant, ne définit pas ma vie.
Si vous deviez garder un souvenir de votre passage à Hong Kong, ce serait ?
La similitude avec la France m’a surpris. Je ne m’attendais pas à tant de points communs, que ce soit dans l’air, l’ambiance ou l’envie d’échanger. En fait, je ne me sens pas si dépaysé que ça.
Quels sont vos projets futurs ?
Je pars tourner un film en Islande la semaine prochaine, puis je prévois de réduire ma charge de travail en 2025 pour moi et pour passer plus de temps avec mes enfants.
Et après, vous vous remettrez à la réalisation ?
Oui, j’aimerais consacrer cette année 2025 à l’écriture. Écrire me permet d’être présent physiquement auprès de ma famille. Je prévois un ou deux films à tourner, mais je vais essayer de me faire rare.
Merci beaucoup d’avoir répondu à nos questions.
Merci à vous !