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Wuhan fête la francophonie !

Par Sophie Arnaud-Seigle

Samedi 12 février, sous l’égide du SCAC-IFC du consulat général de France, le 403 International Art Center a accueilli le lancement de la fête de la francophonie en Chine. L’occasion, pour un public venu en nombre, de découvrir les différentes manifestations qui se dérouleront tout au long du mois de mars. Une cérémonie d’ouverture tonique, chic et choc, a permis à Philippe Martinet, consul général de France à Wuhan, de souligner la force de la francophonie et de cette « civilisation universelle » capable de réunir tous les horizons. Venus du Congo, du Mali, du Tchad, de Madagascar, de France, de Suisse et de Belgique, tous étaient unis pour célébrer à Wuhan et avec Wuhan la chance d’être ensemble.

Comme l’a souligné Eric Molay, attaché de coopération universitaire, la francophonie, c’est une fête ! Une fête pour jouer tous ensemble, apprendre, relever des défis: tenter la dictée de Bernard Pivot, remporter le concours de la chanson francophone. Tous ensemble, telle pourrait aussi être la devise de l’Alliance française de Wuhan. Cercle français de Hankou le 16 mars, exposition Dis-moi dix mots, concours Les timbrés de l’orthographe, le programme annoncé par sa directrice Fabienne Clerot ne devrait pas laisser un instant de répit à ses étudiants !

Ensemble aussi pour réfléchir, et mieux comprendre le monde. Le réalisateur mauritanien Abderrhamane Sissako est venu présenter son film Timbuktu, nominé aux Oscars, sept fois primé à Cannes, et projeté pour la seconde fois en Chine le 13 mars au cinéma Broadway. Fruit du travail d’une équipe multiculturelle, il prouve qu’ « ensemble, on peut faire beaucoup de choses ».

Et c’est à deux que l’écrivain français Frédéric Ciriez et le photographe congolais Baudoin Mouanda ont proposé leur définition de la Sape, Société des ambianceurs et personnes élégantes. Des personnes élégantes, comme Parfait de Paris, héros de Mélo, roman de Fréderic Ciriez, ou les sapeurs de Bacongo, photographiés par Baudoin Mouanda. Et de la couleur, de l’humour, de l’énergie, il y en avait pour le final, avec, sous la conduite de Clovis Mombeki, présidente de l’association des étudiants congolais, les sapeurs de Wuhan !

Leçon de style

Pour mieux comprendre ce qu’est la sape, l’idéal est de s’adresser à un spécialiste. Terence Etsaka,  fashion designer et sapeur à Wuhan, donne quelques clefs.

• Une définition ? La sape, c’est l’art de marier les coupes et les couleurs de façon agréable.
• Une devise ? Ne jamais passer inaperçu.
• Un principe ? Ne rien laisser au hasard. Les chaussures noires, toujours noires, c’est triste. Assortir les lacets aux vêtements, c’est mieux.
• Un but ? Donner une belle image de l’Afrique. Le mouvement s’est affirmé après les indépendances. La sape, c’est l’expression d’une identité, et la fierté d’être africain.

Regardez, sur son veston, Terence affiche les couleurs du Congo.

• Un regret ? L’absence d’un créateur authentiquement africain, qui crée et produise au Congo.

Terence, tu es fashion designer, non ? Alors, on parie sur l’avenir ?