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Une salle René Aicardi au Consulat général de France à Hong-Kong et Macao

Le 5 décembre dernier, la salle de réunion du Conseil consulaire située dans les locaux de la Chancellerie du Consulat général de France à Hong-Kong et Macao a été baptisée « salle René Aicardi ». Professeur de Lettres au lycée Français international Victor Segalen de 1994 à 1998, Délégué à l’Assemblée des Français de l’Etranger (AFE) de 1983 à 2012 et Conseiller consulaire pour la circonscription de Hong-Kong et Macao de 2012 à 2016, René Aicardi est décédé des suites d’une longue maladie le 8 avril 2016 (voir Trait d‘Union N°76). Illustrée d’une photo et reprenant le texte du dernier message adressé par René Aicardi à ses amis en avril 2016 (voir encadré), la plaque a été dévoilée (en présence des conseillers consulaires et des amis proches de René Aicardi) par Eric Berti, Consul général de France à Hong-Kong et Macao et Hélène Conway-Mouret, ancienne ministre des Français établis hors de France. Très proche amie de René Aicardi, la sénatrice (PS) des Français établis hors de France a confié à l’issue de la cérémonie, son émotion à Trait d’Union.

Propos recueillis par Philippe Dova

Trait d’Union : Quelles relations entreteniez-vous avec René Aicardi ?

Hélène Conway Mouret : Avec le temps, René Aicardi était devenu « mon René » ! Cette expression était celle d’une amitié profonde forgée sur un même engagement et le partage des mêmes passions. Nous n’avions pas besoin de nous parler beaucoup, nous nous comprenions. René était un homme entier, discret. Il ne transigeait pas sur les valeurs humanistes qui faisaient de lui un ami fidèle, sincère et d’une générosité sans bornes.

Fraternité, solidarité et générosité ont été les maîtres mots de votre discours d’hommage…

J’ai souhaité d’abord rendre hommage à un homme dont nous avons tous apprécié les qualités immenses.

J’ai parlé de fraternité, de solidarité, de générosité et en même temps de beaucoup d’humilité.

C’était quelqu’un qui ne se mettait pas en avant mais qui était toujours là pour les autres.

Lui rendre hommage c’est se dire que son nom étant là, les personnes qui entreront dans cette salle auront envie de savoir qui il était et connaîtront ainsi toutes ses qualités humaines.

A travers René Aicardi, vous avez également

rendu hommage à l’engagement des conseillers consulaires élus…

Il y avait cinq conseillers consulaires, les quatre de Hong-Kong et une conseillère consulaire de Canton. Ce sont des personnes qui travaillent bénévolement, au quotidien, au service des autres donc au service de leur pays donc au service de la République. Il était important pour moi de rendre hommage à ces élus de proximité, dévoués, qui travaillent dans l’ombre à l’étranger, au service de leurs concitoyens. C’est ce que René Aicardi était et c’est ce que les cinq conseillers consulaires présents dans la salle, sont aussi.

Leur rendre hommage était pour moi l’occasion de rendre hommage à toutes ces personnes qui choisissent bénévolement de se mettre au service des autres

L’hommage à un engagement concret ?

C’est un engagement et aujourd’hui je pense que c’est bien de revenir à ces valeurs qui sont très simples, ces valeurs humaines. De penser qu’il n’y a pas que l’économie, qu’il n’y a pas que le paraître qui comptent et que tout ce qui fait cette chaine humaine, ce qui lie les uns aux autres est important.

Le virtuel existe mais le virtuel ne remplacera jamais le fait d’avoir quelqu’un qui vous prend la main, qui vous rassure, qui va vous téléphoner, qui va être là pour vous soutenir dans les moments difficiles que vous pouvez traverser. René Aicardi, c’était tout cela à la fois.

Cette cérémonie était toute simple mais hautement symbolique et les symboles sont importants.

Ces dernières années, René Aicardi avait été meurtri par des trahisons politiques au sein de son camp…

Oui parce que René était quelqu’un d’entier qui était dévoué à 100 % pour la cause humaine. Il ne souffrait pas la trahison.

Il ne souffrait pas que l’on ne soit pas entier avec lui. C’est

peut-être pour cela aussi que nous nous entendions aussi bien tous les deux. Nous ne supportions pas ce que l’on pouvait considérer comme une trahison. En tout cas les trahisons que vous évoquez avaient en effet très fortement blessé René.

Des mots pour ne pas oublier

Trait d’Union reproduit l’émouvant message d’adieu adressé par René Aicardi à ses amis, quelques jours avant sa disparition.

« Fin de parcours semblable à son commencement. J’ai continué jusqu’au dernier souffle avec la même exigence obstinée, le même espoir d’amour. Merci pour votre présence constante et solidaire auprès de moi pendant toutes ces années de fraternité sans frontière. Vous êtes restés dans ma pensée jusqu’au bout pour tisonner mes battements de cœur au service toujours et partout des valeurs que nous n’avons cessé de partager tout au cours de notre engagement militant indomptable en faveur de nos Frères humains ».

L’auditorium du Lycée Français Victor Segalen bientôt « Auditorium René Aicardi » ?

C’est en tout cas la demande officielle adressée par courrier le 6 décembre dernier au président du Comité Exécutif du Lycée Français International Victor Segalen, par les quatre Conseillers consulaires élus par les Français de Hong-Kong et Macao (Christian Chasset, Pierre Leroux, Catya Martin et Vithiva Vairon) : « … En notre qualité de conseillers consulaires élus à Hong-Kong et Macao, nous formulons le souhait de voir la mémoire de notre collègue, aujourd’hui décédé, René Aicardi, honorée à travers le lycée Français de Hong-Kong. En effet, René avait deux maisons qui comptaient énormément pour lui à Hong-Kong, le Consulat général de France et le lycée où il a officié pendant de nombreuses années. Il nous semble important que sa mémoire et son travail restent connus de tous et apposer son nom au sein du lycée français apparaît comme une évidence. Cette option avait été abordée après son décès et nous tenions à formaliser officiellement cette requête. Le Consulat honore notre collègue avec la salle « René Aicardi », nous espérons qu’il en sera de même au lycée avec, pourquoi pas, l’auditorium, aujourd’hui sans nom.… ».

A l’heure du bouclage de notre magazine, les conseillers consulaires nous ont fait savoir qu’il n’avaient pas encore de réponse à leur courrier. A suivre…

PHD