Economie

My Market : après Hong-Kong, Singapour

Forte de trois années d’existence hongkongaise, My Market part aujourd’hui à l’assaut du marché singapourien. Spécialisée dans la vente en ligne de produits français congelés, My Market est une entité de
WF Distribution qui chaque année importe 40.000 tonnes de viande française en Asie pour un chiffre d’affaires annuel de 40 à 50 millions d’euros. Si la vente en gros représente 90 % de l’activité globale de WF Distribution, My Market HK et My Market SG s’adressent aux particuliers friands de produits français congelés. Rencontre avec, Maxime Lemaître, fondateur des deux enseignes, qui après Hong-Kong, fait désormais son marché à Singapour.

Propos recueillis par Fabienne Caparros

Trait d’Union : Vous avez ouvert My Market Singapore en septembre 2018. Quel le bilan dressez-vous de ces 12 premiers mois ?

Maxime Lemaître : Sans véritable politique de communication à nos débuts, l’activité a commencé doucement mais sûrement. Nous restons très optimistes car notre offre est atypique.  Nous importons en Asie des produits français congelés en France, expédiés et distribués ici par des professionnels de la congélation, garantissant une chaîne de froid du producteur à l’assiette.

 

My Market SG se veut-il une réplique exacte de My Market HK ?
Oui. Si pour l’instant nous distribuons moins de produits à Singapour qu’à Hong-Kong, les deux sites fonctionnent sur le même principe. En cas de déménagement, les points de fidélité seront d’ailleurs transférés automatiquement d’un site à l’autre.

 

Le marché en ligne de produits français est-il similaire ?
Oui. Même offre, même demande. Même appétit pour les produits français – surtout lorsqu’on est loin -, et même envie de gagner du temps en faisant ses courses en ligne.

 

On évalue à 22, 25.000 la communauté française à Hong-Kong, et 20.000 à Singapour. Vos objectifs ici sont-ils les mêmes ?
Oui. On espère faire comme à Hong-Kong et toucher 15 % des Français de Singapour. Si nos objectifs sont les mêmes, les défis sont en revanche différents. Car à mes yeux la communauté française de Singapour ne ressemble pas à celle d’Hong-Kong. Ici, les Français sont majoritairement en contrat d’expatriés pour une durée limitée alors qu’à Hong-Kong, on compte plus de Français en contrat local, installés dans le long terme.

Fidèle et constante à Hong-Kong, la clientèle singapourienne est mouvante, sans cesse renouvelée et toujours à conquérir.

 

Nombre d’enseignes proposent déjà la vente en ligne de produits français. Comment vous positionnez-vous sur ce marché extrêmement concurrentiel ?
En offrant une gamme restreinte, ciblée. En travaillant uniquement avec des professionnels, des bouchers qui savent découper la viande, des poissonniers qui savent conditionner le poisson, des transporteurs spécialisés dans la congélation.

En donnant du pouvoir d’achat aux expatriés français, en limitant les frais, en œuvrant pour l’environnement.

 

D’un point de vue législatif, existe-il à Singapour, des produits interdits à l’import ?
Oui, les œufs français ne sont pas agréés à Singapour. Est également interdite, pour cause de vache folle, la viande préparée, tels que les steaks hachés, carpaccios, ou lasagnes au bœuf.

Quant à la viande à os, il faut que l’animal abattu ait moins de 36 mois pour être servi ici. Oubliez les côtes de bœuf françaises, et optez plutôt pour des côtes d’agneau !

 

En est-il de même à Hong-Kong ?
Pas du tout. A Hong-Kong, tout est approuvé. Le bœuf turc, lituanien ou français, en matière d’importation, c’est du pareil au même.

 

Où votre implantation a-t-elle été la plus facile ?
A Singapour. Les loyers y sont beaucoup plus bas et les entrepôts beaucoup plus nombreux.

 

Envisagez-vous déjà d’autres ouvertures après My Market SG ?
Pourquoi pas. Cela étant dit, je suis plus dans la recherche de partenariats que dans l’ouverture de site de vente en ligne. Car mon métier, rappelons-le ici, est avant tout celui d’un grossiste !