Manger et vivre sainement
C’est la maxime de la famille d’Olivier Ricaille. Arrivé à Hong-Kong en 2013, après un passage par les Etats-Unis et Singapour, Olivier et sa famille n’arrivaient pas à trouver localement les légumes adaptés à leurs besoins. « Mon épouse, qui est végétarienne, a cherché des produits bio, nous en trouvions mais sans être satisfaits du choix », exlique le jeune Belge. C’est donc assez naturellement qu’ils décident, de créer « Green little Frog », d’abord pour leur consommation personnelle puis plus largement, permettant ainsi de faire profiter plus de monde, des produits provenant directement d’une ferme située vers Chiang Mai, en Thailande. Le principe est simple, vous passez commande sur le site et chaque semaine vous recevez votre panier de fruits et légumes frais. Nous avons souhaité en savoir plus sur cette petite entreprise familiale.
Propos recueillis par Catya Martin
Trait d’Union : Pourquoi avoir choisi ce nom qui a plutôt une connotation française, vous le Belge marié à une Anglo-Saxonne ?
Olivier Ricaille : Le nom est venu de la bouche de notre fils de trois ans, il écoutait souvent la chanson “The green Little frog” ! Ce nom nous plaisait et l’aventure a commencé.
Votre épouse est végétarienne depuis longtemps. Vous a-t-elle converti ?
Converti, non, j’avais quand même une idée. Venant de Belgique, mes souvenirs d’enfance étaient plus de cueillir des fruits dans le jardin ou d’aller chercher des légumes au marché où on apprend la valeur du produit, quel goût cela doit avoir, quelle odeur et quelle couleur. Quand j’ai habité aux Etats-Unis, je trouvais des tomates sans goût, et des fruits qui tiennent au frigo pendant deux mois, j’ai commencé a me poser des questions ! C’était à l’époque où il y avait une prise de conscience, le mouvement bio était la.
Pourquoi avoir choisi cette ferme en Thaïlande ? Et comment l’avez-vous trouvée ?
Nous avons fait des recherches : possibilité d’importer d’Europe ou d’Australie, mais avec l’empreinte carbone, ce n’était pas idéal. Nous avons donc regardé en Asie, le gros pays exportateur étant la Thaïlande, le choix a été rapide. Nous avons trouvé cette ferme vers Chiang Mai, déjà assez poussée sur le bio, et avec un respect social, une redistribution de l’argent au travers de la communauté.
Il y a une vraie diversité des produits ?
Oui, la ferme suit les saisons, même si elles sont définies de manières différentes. C’est pour cela que nos paniers changent toutes les semaines en fonction de ce qui est disponible.
Donc pas de risque d’avoir toujours la même chose ?
Nous essayons de varier chaque semaine. Il y a des produits incontournables : tomates, patates douces, salades. C’est la fin des fruits de la passion, mais on vient juste de recommencer avec les mangues de Thaïlande et les papayes qui n’étaient pas encore prêtes il y a trois semaines.
Peut-on commander « à la carte » ?
C’est plus compliqué en termes de gestion. Nous pouvons-bien sur tenir compte des allergies et des goûts mais au cas par cas.
Comment est gérée la qualité fraîcheur du panier ?
Tout est géré en amont, les clients commandent avec une semaine d’avance, cela nous permet de contacter la ferme et voir ce qui est disponible en quantité, en fonction de la météo etc.. La ferme nous suggère ce qui est au mieux. Ensuite les produits quittent le dimanche soir ou le lundi la Thaïlande et à l’arrivée nous faisons encore un filtrage. Les clients sont livrés le mardi. Nous avons une importante politique client : tous les produits reçus qui ne sont pas bons, nous les remplaçons.
Le bio se développe à Hong-Kong, notamment sur les Nouveaux Territoires, qu’en pensez-vous ?
C’est bien, cela fait prendre conscience aux gens qu’il y a une différence de produits et que la qualité est importante. Mais le choix n’est pas toujours large (beaucoup de légumes locaux), les prix varient aussi beaucoup. Je ne peux pas dire si la certification bio est bonne ou pas, mais d’une manière générale, la vraie preuve c’est le goût.
Le coût du panier bio peut être un blocage, comment peut-on amener les gens qui n’ont pas forcément un budget suffisant vers une alimentation saine ?
La réponse est complexe, surtout à Hong-Kong, nous vivons sur une île où il n’y a pas encore d’agriculture développée, où la plupart des produits sont importés. Il ne faut pas du bio partout, mais il faut être conscient de ce que l’on achète.
Comment vos enfants, 6 ans et 4 ans, sont-ils devenus adeptes du bio et du « bien manger » ?
Nous avons retardé l’accès à la « junk food », mais l’empêcher reste compliqué, ca fait partie de l’expérience (rires). Nous sommes assez stricts et essayons de minimiser les excès, mes enfants préfèrent parfois manger des carottes et du céleri plutôt que des bonbons, mais c’est parce qu’ils ont toujours évolué dans cet environnement.