« L’entrepreneur est un individu avant d’être un opérateur économique »
Créé en 2019 par Philippe Bonnet, « Impactified » est avant tout un réseau de facilitateurs de croissance et de valorisateurs de business. Philippe Bonnet avait déjà lancé dès 2012 « Business Talent » sur le même sujet, il a accepté de répondre à nos questions pour nous en dire plus sur Impactified.
Propos recueillis par Catya Martin
Trait d’union : Qui est derrière Impactified ?
Philippe Bonnet : Impactified est avant tout un réseau de franchisés avec deux associés, Antoine Martin qui est à Lisbonne, et moi en France. Nous avons une demi-douzaine de franchisés dans le monde.
Quel est votre lien avec Hong Kong ?
Hong Kong a été notre base de départ. Nous y avons lancé, il y a maintenant une douzaine d’années, notre activité en travaillant avec des entrepreneurs.
Vous parlez d’activité, de business, d’entrepreneurs, de valorisation. Beaucoup de mots ! Concrètement que propose Impactfied ?
Le sujet est de valoriser le business. La valorisation c’est créer plus de « cash », si c’est le sujet. Le sujet est d’avoir une valorisation de l’équipe et aussi une valorisation du temps.
Vous intervenez donc dans l’organisationnel de l’activité ?
Oui absolument. C’est de l’organisationnel que nous déployons autour de quatre thèmes.
Le positionnement de l’entreprise qui va intégrer le marketing et la vente. Il s’agit de la partie visibilité avec les approches de réflexion sur les tactiques et stratégies commerciales.
La marque employeur, un sujet très sensible en ce moment avec les difficultés de recrutement, de repositionnement dans l’équipe.
Comment faire pour que l’équipe soit aussi attirée par l’entreprise que les clients sont attirés par l’entreprise et la communication, notamment interne. Cette méthode, s’appelle « PVC » : positionnement, visibilité, marque employeur et communication.
Pour définir Impactified vous utilisez les mots : croissance, scale-up et valorisation. expliquez-nous.
Il s’agit de trois façons de concevoir cette création de valeur sur l’entreprise. La croissance, c’est le moment où on a peu de chiffres d’affaires et où il faut faire de la vente. Scale-up, c’est le moment où on va passer d’une petite entreprise où il y a quatre, six personnes, à une société où il va y avoir plus d’organisation et de procédures. Là, et c’est bien le terme scale-up, nous allons quitter le stade startup et attaquer la troisième étape, qui est la valorisation. Cette valorisation étant justement la volonté d’avoir une courbe d’accélération beaucoup plus importante avec des éléments qui vont créer de la valeur à l’intérieur de la société, que ce soit avec des « patent » ou encore avec des « assets ».
Qui sont vos clients ?
Ce sont généralement des entreprises de type PME. D’abord celles qui sont aux alentours de six/huit personnes, puis d’autres assez différentes, avec une trentaine de personnes. Les besoins sont différents avec des structures plus importantes. Beaucoup n’ont pas forcément les moyens d’employer un directeur financier, ressources humaines, marketing, en plus d’un directeur commercial de qualité.
Et puis, nous avons des clients qui sont de grandes entreprises, avec des départements ou des « business units » qui vont fonctionner de manière entrepreneuriale, avec des dirigeants qui ont besoin d’une réflexion qui est alternative à ce qu’un grand groupe propose et qui vont être assez agile.
Notre différence par rapport aux autres, qui sont dans ce petit univers, c’est justement cette capacité à jouer l’agilité et à jouer l’adaptation en restant dans un cadre.
Vous avez à gérer ce qu’on appelle la solitude de l’entrepreneur. Dans votre communication vous indiquez être l’allié du dirigeant. Vous êtes là aussi pour l’aider dans cette solitude ?
Il y a effectivement un sentiment de solitude chez les entrepreneurs. Notre position n’est pas d’être un psychologue ou un confident, mais d’être une caisse de résonance dans la réflexion. Notre position, est d’offrir des cadres de réflexion qui soient alternatifs, en fait, des raccourcis pour éviter de perdre du temps.
Aujourd’hui, où sont vos clients ?
Nous avons des clients historiques qui nous font confiance, sur l’Asie du sud-est.
Nous en avons aussi bien sûr en Europe avec un développement en particulier en Belgique et en France, et de manière élargie un peu autour, et également aux Etats-Unis ou encore au Canada.
En quoi êtes-vous différent des autres sociétés de coaching ?
Si on se met en parallèle avec les sociétés de coaching, la première grande différence, est que nous ne faisons pas que du coaching.
C’est à dire?
Nous ne ne posons pas que des questions, mais offrons un cadre de réflexion. Nous allons nous adapter à la personnalité du dirigeant, à la culture de l’entreprise, tout en proposant des angles de raccourcis pour pouvoir aller à son objectif. C’est là une de nos différences.
Deuxième différence, nous avons une présence internationale à travers notre réseau de franchisés. Cela permet d’avoir des expériences qui sont cumulées sur différents territoires et continents, avec des cultures différentes. Nous avons donc une véritable capacité d’adaptation et en même temps nous trouvons des solutions qui sont sur d’autres segments d’activité.
La troisième différence, est que nous avons un environnement de travail et une base d’outils qui permettent de préparer le terrain et d’avancer de manière très objective.
Donc soit l’entrepreneur a une solution déjà toute faite et c’est super, dans ce cas notre travail est de l’améliorer. Soit il n’a pas de solution et dans ces cas, nous avons un outil qui se rapproche d’un tableau de délégation, permettant de comprendre ce qui doit être organisé dans l’entreprise. Il s’agit d’une matrice RACI, qui est un outil de gestion de projet qui attribue des rôles et des responsabilités à chaque membre de l’équipe en charge de sa réalisation. Ce qui permet de rendre la conduite de projet plus efficace en clarifiant le domaine d’action de chacun. Chaque intervenant peut ainsi voir qui est responsable de quoi et à qui il doit rendre des comptes. C’est donc un outil factuel.
Quelle est votre satisfaction lorsque vous terminez une mission ?
La grande satisfaction est, soit quand notre client arrive à vendre sa société parce que c’était son objectif, soit quand cette il a réussi à se libérer des contraintes de l’entreprise. Nous avons plusieurs fois accompagné des entrepreneurs à travailler moins de 4 heures par semaine, au vrai sens du terme. Je ne parle pas du tout du concept, je parle de moins de 4 heures, c’est à dire moins d’une demi-journée.
L’entrepreneur est un individu avant d’être un opérateur économique et cet entrepreneur n’a pas toujours la capacité à se dire « qu’est ce que je veux ? ». Souvent, ils se disent « qu’est ce que je peux faire pour mon business ? » .
Notre rôle étant de définir ce que le business est capable de faire pour eux, et ensuite le mettre en place.
Donc notre satisfaction elle est là, c’est quand on arrive à faire ça.
Vous êtes présents sur plusieurs continents. Souhaitez-vous développer votre réseau de franchisés ?
Nous travaillons actuellement à développer la franchise. Nous étions artisans pendant les trois dernières années, avec des succès francs et massifs, et aussi quelques echecs. Donc, nous savons ce qui marche et ce qui ne marche pas.
Nous sommes une demi-douzaine en Asie et en Europe. Nous souhaitons développer cette aventure là où nous sommes présents et aussi vers d’autres région comme l’Afrique du Nord ou encore le continent américain.
S’il y a des personnes qui peuvent répondre aux critères et être intéressés aujourd’hui, ils peuvent se tourner vers Impactified ?
C’est exactement ça.
Quelles sont vos projections à trois, cinq, dix et dix 20 ans ?
Trois, cinq ans nous aurons fortifié nos territoires. Les process seront extrêmement calés.
À dix ans, l’idée, est d’être quelques centaines sur le globe sachant qu’en 2030, on dépassera le milliard d’entrepreneurs.
À dix 20 ans, (rires), je pense que j’aurais pris ma retraite et j’ose espérer que la marque aura établi un standard sur une façon de réfléchir l’entrepreneuriat de manière un peu de ce qui est fait aujourd’hui.
Une entreprise qui roulera sans vous.
C’est vrai, c’est comme ça qu’on a tendance à pitcher le sujet. Merci de le rappeler.
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