Summer 2021 – bonjour l’angoisse

Je ne sais pas vous mais de mon côté, cela fait quelques jours que je me réveille tous les matins avec une douleur dans la poitrine. Comme une sorte d’oppression qui m’empêche de respirer… Et bien ça, ce n’est ni plus ni moins que la somatisation de l’angoisse liée aux huit semaines de vacances d’été à nouveau collés à Hong-Kong

Par Perrine Tavernier

 

Cette année encore, nous avons fait le choix de ne pas voyager. Les raisons sont différentes de celles de l’année dernière mais le résultat est le même : nous restons à Hong-Kong cet été. J’avais pourtant imaginé un voyage en France pour revoir nos familles, nos amis, notre pays. Très vite, la perspective d’un voyage en Europe s’est envolée au regard des restrictions maintenues et j’ai pensé alors nous déplacer en Asie. Là encore, on a vite compris que cela allait être compliqué avec le nouveau « pafff » de la bulle avec Singapour. Un dernier espoir réside sur Macao. On n’est jamais à l’abri d’une bonne nouvelle avec une levée des restrictions en plein été… J’ai allumé un cierge à Sainte Rita de Cascia, patronne des causes désespérées. 

Depuis, tous les matins, j’hyperventile en regardant le calendrier scolaire défiler. A l’heure où j’écris il ne reste plus que cinq semaines d’école soit 22 jours complets (en raison de 2 jours fériés jamais autant détestés). L’école a repris full time et je n’ai même pas réussi à être heureuse en apprenant la nouvelle. Parce qu’il a fallu démonter tout le programme que j’avais mis en place pour organiser les après-midis et tout cela pour 5 semaines d’école…

Ce qui m’a achevé, ce sont les mini vacances de mai qui viennent de passer. Forte de l’expérience de 2020, j’avais pris confiance en matière de gestion de la descendance. 

De cette année rocambolesque sans école, j’avais réalisé que je savais m’occuper de mes enfants sans école et sans helper.

J’avais des doutes car je ne suis pas une maman qui joue. Et, dans ce cadre de pandémie où toutes les habitudes avaient été chamboulées, je m’étais mise à jouer avec eux et j’avais aimé cela.

Mais comme tout le monde, j’ai mes limites et mes changements radicaux de comportement tiennent lorsqu’ils y ont une date de fin. Sauf qu’avec la pandémie, il n’y en a pas. Ma reconversion en monitrice de colonie de vacances a définitivement pris fin lors des mini congés de mai qui viennent de passer.

J’étais certainement un peu trop sure de moi, et pour cette maigre semaine de vacances, j’ai voulu improviser sans prévoir d’activité pour mes garçons. Grave erreur ! La semaine n’a jamais été aussi longue avec disputes sur disputes, des « Mamannnnnnn je m’ennuiiiiiiiiiie » et des fins de journée avec comme seule lumière au bout du tunnel, le dodo de la nuit.

Nous venons de passer plus d’un an et demi en étant tout le temps ensemble en raison des restrictions dont nous ne voyons pas la fin ici à Hong-Kong. Chaque jour, quoiqu’il arrive, il y a un moment où j’en ai marre de mes enfants et où mes enfants en ont marre de moi. 

C’est plutôt sain comme réaction, je suis heureuse que mes garçons aient envie d’avoir d’autres occupations que celle de rester avec leur mère (je ne dirais peut-être pas la même chose quand ils décideront de quitter le nid familial…)

Je suis sûre d’aimer mes enfants et je suis sure qu’ils m’aiment mais la perspective de passer un été comme celui de 2020 n’est pas possible. On a besoin de s’occuper chacun de notre côté.

Je suis donc passée en mode gestion de projet « Summer 2021 » et j’ai dégainé le fichier Excel pour l’organisation des vacances.

Premier onglet « idées », deuxième onglet « planning ».

Un objectif : refourguer les deux au même endroit au même moment.

Sans oublier de placer les vacances de l’être aimé dont il a, à sa charge, l’organisation (ceci est un rappel, si tu me lis chéri).

J’ai passé des heures, des matinées à lister tout ce qui existe en matière d’occupation pour enfants à Hong-Kong et j’en connais deux qui ne devraient pas s’ennuyer cet été. Au programme : sculpture, céramique, peinture, taekwondo, yoga, cours de cuisine et de pâtisserie sans oublier canoé kayak, wakeboard, les indétrônables Ocean Park, Disney Land, Rize et peut-être même le nouveau parc aquatique s’il ouvre d’ici cet été. 

J’ai même fait le menu des repas pour me poser aucune question en temps voulu et enclencher le pilotage automatique de la tribu cet été. Tout ceci sera placardé à l’endroit le plus stratégique de la maison : le frigo.

Il ne reste plus qu’à espérer que l’ombre d’une nouvelle vague ne viennent pas assombrir tout ce joli programme qui pourrait être balayé en un claquement de doigts.

J’ai donc ouvert l’onglet « si jamais » mais je ne l’ai pas complété car comme dit ma rock star à moi, Christophe André, « le pire est possible mais pas certain », alors j’en resterai là.

 

Bonnes vacances !

 

Ma playlist

Artiste : Yuksek

Album : En thérapie (bande originale de la série) – EP

Morceau : En thérapie