Le pied en question
Il était destiné à une carrière de footballeur mais la vie en a décidé autrement. Blessé à la cheville à l’âge de 18 ans, Albin Brion est dirigé vers un podologue qui va réussir à le soigner et lui permettre de retourner sur les terrains. Impressionné par les soins prodigués et les résultats obtenus, le jeune Français décide de s’orienter vers ce métier en se spécialisant dans des pathologies des sportifs. Une fois le diplôme en poche il démarre son activité au sein de grands hôtels de luxe à travers le monde. Après Dubaï, l’île Maurice ou encore l’Afrique du Sud, Albin arrive à Hong-Kong, en 2012, pour intégrer le Landmark Mandarin Oriental comme podologue en charge du studio pédicure.
Par Catya Martin
«Il y a tout à faire, c’est un marché très peu connu à Hong-Kong avec un peu moins de 10 podologues pour plus de 7 millions d’habitants là, où en France vous avez un podologue pour 10.000 habitants », explique Albin Brion.
A son arrivée dans l’ancienne colonie britannique, le Français, originaire de Chartres, découvre la tendance du moment : le gel et le vernis à ongles.
« Le directeur de l’hôtel m’a demandé de proposer du vernis à mes clientes et, à ma grande surprise, à la fin du soin 90 % ne voulait plus de vernis tant le soin était parfait », raconte-t-il.
Très vite le bouche à oreille fonctionne et ses soins deviennent réputés et donc très demandés.
Il ne lui faut pas plus de trois voire quatre séances pour régler vos soucis médicaux. Une fois le pied rétabli, les patients reviennent pour des soins plus relaxants et esthétiques. « Ce qui me plaît au quotidien, c’est la satisfaction de pouvoir résoudre les problèmes que mes patients ont et de voir leur sourire à la fin du soin, c’est la base de mon métier, les aider à aller mieux », tient-il à préciser.
Conscient de l’importance des soins qu’il prodigue, Albin prend très au sérieux l’aspect médical, de sa profession, qu’il juge crucial pour le bien-être de ses patients. « Le pied est un des organes le plus complexe du corps humain et surtout le plus négligé. Il y a beaucoup de travail à faire et c’est pour cela que je suis autant passionné », explique-t-il. « C’est la fondation du corps, comme pour une maison, si la base n’est pas solide le reste ne tient pas. C’est la même chose avec le pied, le corps est relié par des chaînes musculaires et si le pied n’est pas dans la bonne position, cela créé des tensions qui peuvent être très douloureuses », poursuit-il. De la prescription de semelles au nettoyage d’un ongle en passant par le traitement de la peau, rien ne lui échappe.
« Je travaille beaucoup avec des sportifs, notamment des joueurs de tennis du Hong-Kong Sport institut. Tous les ans je m’occupais des joueuses de tennis qui participent au WTA à Victoria Park et comme les joueuses n’ont pas de podologue attitré sur le circuit, dès qu’elles arrivent à HK, j’ai un agenda complet.
Sa clientèle est, à aujourd’hui, principalement composée de femmes représentant près de 70 % de celle-ci. Pour Albin, la raison est assez simple : « Je pense qu’il y a un problème de communication sur le terme « pédicure » qui pour beaucoup d’hommes est synonyme de pose de vernis. Sauf que si on prend l’étymologie du mot pédicure, il s’agit bien de soin du pied, au sens de traitement ».
Depuis son arrivée, Albin Brion a souhaité développer des liens avec des ostéopathes, kinésithérapeutes ou encore entraîneurs sportifs afin d’échanger sur leur travail respectif et pouvoir orienter les patients en fonction de leur pathologie. « Je fais toujours un bilan après mes examens cliniques que je transmets aux kinésithérapeutes ou ostéopathes vers qui j’envoie mes patients,qui ainsi se sentent vraiment pris en charge », indique-t-il.
Albin est fier d’avoir contribué, depuis 9 ans, à changer l’image du pied et surtout d’avoir donné une image plus positive de son métier. « Toucher les pieds peut apparaître dénigrant pour certains, il était important d’expliquer les bienfaits de notre travail », explique-t-il.
Aujourd’hui, le jeune homme de 36 ans, attend la réouverture des pays pour pouvoir voyager de nouveau dans les villes d’Asie pour reprendre les conférences où il explique et fait la promotion de son travail. « A la vue d’un ongle incarné, on va vous orienter vers un hôpital où on préfèrera vous enlever l’ongle plutôt que de le traiter et c’est catastrophique car cela ne règle pas le problème. Ensuite sur le côté plus esthétique, les personnels qui vont s’occuper de vous n’ont, en général, aucune formation et malheureusement ne savent pas traiter ce genre de problème. C’est cet aspect-là de mon métier que je veux expliquer », précise Albin qui, à long terme, se verrait bien avec son propre cabinet. A suivre…
Landmark Mandarin Oriental Spa
15 Queen’s Road Central, Hong-Kong
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