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L’alliance des saveurs d’Orient et d’Occident

Kalpana Seitz a décidé de mettre ses talents de cuisinière, jusque-là réservés à ses proches, à la disposition du grand public, en créant « K’s Kitchen », service de traiteur.

Arrivée de Shanghai à Hong-Kong il y a trois ans, Kalpana Balan-Seitz est responsable des orientations au sein du lycée « United World College » où elle enseigne également  l’économie et la philosophie dans le cadre du programme « baccalauréat international » (IB) proposé par l’établissement situé dans les Nouveaux Territoires. Depuis le mois d’octobre dernier, elle a décidé de mettre ses talents de cuisinière, jusque-là réservés à ses proches, à la disposition du grand public, en créant « K’s Kitchen », service de traiteur proposant des plats mêlant les saveurs d’Orient et d’Occident. Rencontre avec une passionnée de gastronomie.

Trait d’Union : Quel est votre parcours ?
Kalpana Balan-Seitz :
J’ai grandi en Inde dans une famille où les mères apprennent très tôt aux filles à mitonner des petits plats. Ma passion pour les saveurs n’est pas récente car je cuisine depuis l’âge de 10 ans. Tout au long de ma vie, j’ai utilisé la cuisine à des fins thérapeutiques pour me relaxer. Puis j’ai eu envie de faire partager mes plats à un entourage plus large. Mon autre métier d’enseignante en école internationale m’a fait voyager de Paris vers Panama, puis l’Inde, la Chine continentale, et maintenant Hong-Kong. Toutes ces destinations m’ont fait découvrir de nouvelles saveurs locales qui m’ont inspirées.

Pourquoi développer une activité de traiteur maintenant ?
Ma passion pour la cuisine a rencontré un territoire, Hong-Kong, non seulement propice à la création d’entreprise, mais également très réceptif à la gastronomie. C’était donc le lieu et le moment idéal pour tenter de vivre de ma passion. Plutôt que l’idée d’un restaurant, développer une activité de traiteur à domicile conjuguait plusieurs avantages: phénomène de “private kitchen” largement répandu ici, moins de concurrence, règlementation plus souple, investissements très faibles, possibilité de concilier cette nouvelle activité avec mon métier existant.

Qu’est-ce qui a été le plus difficile dans le lancement de cette activité ?
Le principal défi a été de trouver du temps libre pour développer mon projet en raison de mon activité professionnelle déjà très dense. Ensuite, il a fallut concevoir une offre cohérente qui réponde aux besoins de mes futurs clients. La mettre en page de façon séduisante a demandé de nombreuses heures de réflexion et de travail. En raison de ma structure très légère et d’un budget réduit, la promotion de mes services est un autre défi qui demande astuce et originalité.
En même temps, j’ai été particulièrement soutenue par ma famille et mes amis, tous convaincus de mes qualités pour réussir dans cette entreprise. Décrocher les premières commandes pour « K’s Kitchen » a été, somme toute, relativement aisé.

Qu’apportez-vous de plus ou de différent des autres traiteurs ?
Un vrai concept “tranquillité”. Outre la grande qualité de saveur et de fraîcheur des ingrédients que j’utilise, mes armes principales sont l’art culinaire et le service. Plus qu’un traiteur, je suis un partenaire dans le succès des soirées de mes clients. Une attention spéciale est portée à la présentation des plats, avec une recherche de combinaisons innovantes des couleurs. Les « shots » de raïta ou les tomates cerises à la mousse de roquefort en sont une illustration.
Je finis de cuisiner les mets sur place avec un ou deux assistants puis nous servons les plats lors de l’apéritif et du repas.

Comment se passe l’organisation d’une soirée ?
Les gens intéressés pour organiser un repas et gâter leurs invités me contactent jusqu’à présent grâce au bouche-à-oreille. Après avoir consulté mes offres de menus, nous discutons des profils et des goûts de leurs invités.
Je leur fait ensuite une offre avec diverses options de plats et de budget. Une fois les détails de l’offre validés conjointement, je m’approvisionne en denrées deux jours avant la date de l’événement. Le jour même, je cuisine tous les plats, froids et chauds dans une cuisine spécialement aménagée puis j’emmène l’ensemble au domicile de mes clients, incluant aussi les assiettes, saucières et autres accessoires de présentation. J’arrive une heure avant l’arrivée des invités et il me faut environ 30 minutes pour terminer les préparations dans la cuisine de mes clients et soigner les présentations des plats.
En fonction du nombre de convives, un ou deux assistants m’aident à faire le service. A la fin du dîner, je récupère toute ma vaisselle et laisse la cuisine de mes clients sans aucune trace de mon passage. L’avantage de K’s Kitchen, c’est avant tout de régaler ses invités tout en s’épargnant les préparatifs et le rangement. Mes clients peuvent donc concentrer l’ensemble de leur énergie vers l’essentiel: leurs invités.

Quels produits utilisez-vous et d’ou viennent-ils?
Pour que l’expérience soit réussie, la qualité des produits est essentielle. Je me fournis auprès du marché bio de Taipo (Nouveaux Territoires) et, pour les recettes thaïs, auprès du marché thaï de Kowloon City. Pour les viandes, mon boucher de Sai Kung me permet de trouver des produits de grande qualité en provenance du Brésil et d’Argentine (notamment pour le boeuf bourguignon). Je trouve les fromages français et italiens chez City Super à Shatin. Tous les légumes et les fruits de mer sont frais.

Quelle est la suite pour vous ?
Mon offre actuelle est composée de cuisines française, grecque et indienne ainsi que de recettes “fusion” mélangeant les saveurs de diverses origines telles que mon magret de canard au curry coco.
Au fur et à mesure de mes voyages, je vais continuer à rajouter de nouvelles recettes à mes menus. Je m’inspire toujours de recettes locales traditionnelles pour développer de nouvelles saveurs. Hormis une offre de plus en plus large, je veux aussi offrir à mes clients un service de plus en plus personnalisé avec des combinaisons uniques de saveurs et de couleurs.
J’ai commencé à élargir ma cible en travaillant avec les galeries d’art. Les vernissages sont autant d’occasions pour les artistes de séduire leur clientèle avec des amuse-bouches “artistiques” que je m’applique à développer de plus en plus.
Le marché de Hong-Kong offre un potentiel quasiment illimité où tous les traiteurs peuvent trouver leur place car en termes de saveurs, il y a, en effet, autant de préférences que d’individus. Et je ne parle pas des débouchés vers l’organisation d’événements d’entreprises.
K’s Kitchen est une jeune entreprise qui compte bien se faire une place de choix sur le terrain de l’art culinaire.

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Informations : www.kskitchen.hk