Economie

«HelperPlace»: la plate-forme parfaite pour trouver votre «helper»

Contrôleur puis directeur financier pour un grand groupe de distribution pendant dix ans, Edouard Muller est arrivé à Hong-Kong en 2009. Il y a environ un an, il décide de changer de vie pour créer sa propre entreprise et s’orienter vers ce qui lui tient à cœur: le social. HelperPlace est né de sa propre expérience et de sa volonté d’aider les employées de maison gratuitement, et de manière simplifiée. Rencontre avec Edouard Muller, jeune père de famille, fondateur du site.

Propos recueillis par Delphine Kahn

Trait d’Union: Décrivez-nous en quelques mots la plate-forme «HelperPlace», son objectif et son fonctionnement.

Edouard Muller : HelperPlace permet en quelques clics de favoriser la rencontre entre des familles à la recherche d’une «helper» et des employées de maison qui recherchent un nouvel employeur. Nous avons deux objectifs majeurs: plus de rapidité et plus de choix. En effet, les réseaux traditionnels (agences, forums sur internet ou recommandations d’amis) ne permettent pas aux familles de rencontrer suffisamment de profils et certaines familles finissent par recruter une personne par dépit ! Ceci est également vrai pour les «helpers» qui peuvent se retrouver à travailler pour des employeurs, uniquement pour conserver un visa de travail à Hong-Kong.

Comment vous est venue cette idée ?

La première étincelle s’est produite il y a plus de trois ans, en prenant un café avec un collègue ! Celui-ci me racontait le week-end difficile qu’il avait passé à rechercher une employée pour s’occuper de ses enfants. La déformation professionnelle m’a immédiatement fait travailler sur un plan d’action, afin de pallier cette difficulté. L’arrivée de mon premier enfant a conforté mon envie d’avancer sur ce projet. Des rencontres, l’analyse du marché, puis des discussions avec des «helpers» et enfin, le soutien de mon épouse, m’ont fait franchir le pas.

Aujourd’hui, combien d’employées sont référencées dans votre base de données et comment avez-vous réussi à construire cette communauté ?

Nous avons déjà près de 6.000 profils sur notre plate-forme et chaque jour encore, un peu plus. Pour elles, le service est gratuit. Nous avons également 40.000 followers sur Facebook. Cela est un facteur clé dans le succès que nous rencontrons. Nous apportons des offres d’emploi, mais également des conseils et informations sur le marché. Les réseaux sociaux sont indispensables dans la communication que nous avons avec la communauté philippine et indonésienne. Ces deux communautés sont très connectées, Facebook ou Instagram n’ont aucun secret pour elles.

Concernant les employeurs, combien sont présents sur votre plate-forme, de quels profils s’agit-il ?

85 % des employeurs sont des familles, 15 % sont des couples ou des personnes âgées. En termes de nationalité, 70 % des offres proviennent de familles expatriées, venant aussi bien d’Europe, des États-Unis, d’Australie que d’Inde. Les Français sont très présents et le bouche-à-oreille porte ses fruits.

En quoi votre entreprise peut-elle être qualifiée de «sociale» ?

HelperPlace met en lumière des offres d’emploi et permet à des employées de maison d’accéder plus facilement à un travail. La plupart font beaucoup de sacrifices pour aider leur famille. Leur travail est la source de revenus qui permet aux enfants de faire des études ou de pallier des besoins primaires. Nous sommes très fiers de cette passerelle que nous créons qui amène vers un emploi. Nous sommes également heureux d’apporter aux familles une solution rapide, afin de trouver la personne qui prendra soin de leurs foyers. Ce n’est pas rien que de confier ses enfants à une nouvelle personne.

Quelle a été votre grosse surprise lorsque vous avez commencé à contacter les «helpers» ?

Sans aucun doute leur sens du partage et de la communication ! Cette communauté est extrêmement soudée. Nous avons pu compter, dès le début, sur leur capacité à référer les offres d’emploi à des amies qui recherchent. A nous maintenant de trouver pour elles les meilleurs employeurs !

Aujourd’hui, quelles sont les principales difficultés auxquelles vous devez faire face ?

La barrière de la langue est probablement un des plus gros freins. Autant pour les « helpers » que pour les employeurs. Rédiger un CV ou une annonce en anglais est moins facile que parler. Nous travaillons sur des solutions innovantes afin de simplifier au maximum notre fonctionnement et ainsi faciliter les rencontres. Les critères de recherches sont clés pour créer le parfait «match». Nous ajoutons de nouvelles options pour identifier les profils, sur la base de la disponibilité, des compétences ou de la localisation.

Avez-vous l’intention de cibler d’autres marchés que celui de Hong-Kong ?

Nous apprenons encore tous les jours et notre priorité est de consolider la position que nous avons maintenant à Hong-Kong.

Pour la suite, nous regardons avec attention Singapour ou Dubaï, où nous commençons à avoir nos premières connexions. Les expatriés et les «helpers», passant de pays en pays, sont nos meilleurs ambassadeurs.

Infos: https://www.helperplace.com/