Economie

Finance Advisory Board : le « sur mesure » au service de la performance

Partant du constat que les grandes entreprises n’avaient plus forcément les moyens d’entretenir des flottes de professionnels et que la réussite des PME dépendait de besoins nouveaux en termes de développement et de pilotage stratégique, Jean Roch Martin a créé Finance Advisory Board en 2015. Des services facturés à la demande et des collaborateurs qui apportent à leurs clients une très grande valeur ajoutée dans les départements de la finance, du secrétariat général et de la communication. Entretien.

Propos recueillis par Philippe Dova

Trait d’Union : Pourquoi avoir créé cette société à Hong-Kong ?

Jean Roch Martin : Le projet a muri petit à petit. J’ai toujours été cadre dans des grandes entreprises, en commissariat aux comptes, dans des cabinets d’audit ou des grandes banques avec en tête le rêve de créer ma société.

Arrivé à la quarantaine, j’ai eu envie de concrétiser ce projet, apporter ce concept nouveau et le proposer en « service plus » à un type de clientèle qui le découvre.

Je suis arrivé en Asie, à Tokyo en 2007 et Hong-Kong en 2008 comme directeur financier régional d’une banque d’investissement française importante. Depuis 2008 mon réseau naturel est ici. De par sa situation géographique, son tissu exceptionnel de PME, de grandes entreprises, de banques d’investissement et sa stabilité fiscale, Hong-Kong présente de nombreux avantages.

Quel est votre but ?

Il est de partager l’expérience acquise, la connaissance, avec des clients qui n’ont pas les moyens de bénéficier de mon expérience professionnelle à temps plein.

Il s’agit de leur apporter le service professionnel « externe » dont ils ont besoin au moment où ils en ont besoin.

Concrètement ?

Il y a deux types de clients pour Finance Advisory Board. Nous sommes d’abord un cabinet de conseil, nous nous adressons aux banques, aux asset managers et à des grands groupes qui ont l’habitude de travailler avec des cabinets externes et font appel à nous pour des missions spécifiques ponctuelles. Le second type de client est la PME dynamique, qui a des projets de développement, d’ouvertures de marchés. Une PME gérée par un actionnariat familial, qui a toujours laissé les clefs de sa « comptabilité / finance » à un cabinet local. Le discours que je tiens à ces prospects est le suivant :

« Vous êtes lancés à 200 km/h sur l’autoroute et vous avez juste un rétroviseur arrière en l’occurrence la comptabilité qui arrive au mieux quinze jours, après la clôture des comptes, et qui vous dit si vous avez gagné ou perdu de l’argent. Nous essayons de vous donner une visibilité trois cent mètres en avant grâce à des outils permettant l’anticipation ».

Nous apportons le service du directeur financier ou du secrétaire général de l’entreprise, de professionnels confirmés qui vont détecter ce qui est important pour le pilotage de l’entreprise pour donner au chef d’entreprise des tableaux de bord très simples lui permettant de décider par anticipation plutôt que par réaction.

Un premier bilan après un an d’activité ?

Nous avons accepté plusieurs types de missions. Deux clients ont fait appel à nous en tant que « directeur financier externalisé » en temps partiel (une entreprise importante et une plus modeste dans des secteurs de services), nous avons une très belle mission de recherche de financement pour une marque de luxe renaissante. Nous nous adressons également à un client pour son contrôle permanent en lui mettant en place les procédures, en structurant son groupe, à un architecte chinois pour une préparation de fusion, enfin et c’est très important pour moi en termes de reconnaissance et de visibilité, l’un de mes anciens employeurs a contacté FAB pour gérer un projet en collaboration avec un autre cabinet.

Le fait d’être français dans votre activité de « sur mesure » est il un plus dans un environnement anglo-saxon ?

J’aime à dire que je suis un manager global avec une origine française ! Cela fait 23 ans que je travaille, j’ai passé quinze ans à l’étranger à New York et en Asie, j’ai appris à travailler avec tous types de collaborateurs et à gérer des équipes de près de cent personnes, je pense que dans ce métier les français ont une image de sérieux. C’est très difficile de trouver un bon professionnel local qui soit différent de vendeur ou comptable. Un employé local va être soit très technique, soit très vendeur. Trouver des profils de personnes capables de parler à la fois au comptable, au PDG, au patron de département est plus difficile. Les Français ont ce savoir faire et cette reconnaissance. A ce titre être Français, ça aide !

Quelle est votre prochaine étape ? Avez vous des projets de développement ? En Chine par exemple ?

Je n’ai pas besoin d’avoir une antenne en Chine pour couvrir la Chine ! L’une des mes forces est le multi-sites : j’ai appris au cours de ma carrière, grâce notamment aux moyens modernes de communication, à gérer et motiver des collaborateurs à distance.

Une présence à Paris et à New York, soit en développement propre, soit en association avec un cabinet existant serait intéressante pour accompagner les grands groupes qui demandent que les cabinets de conseil puissent être présents là où ils se trouvent.

www.financeadvisoryboard.com/