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Entretien avec Jean Jacques de Dardel, Ambassadeur de Suisse en Chine

A l’issue de l’inauguration de l’exposition le 26 novembre au Hong-Kong Science Museum , l’ambassadeur de Suisse en Chine a répondu aux questions de Trait d’Union. Propos recueillis par Philippe Dova

Trait d’Union : C’est la première fois que cette exposition se déroule en Asie, quelles sont vos premières impressions ?
Jean Jacques de Dardel : Cela commence très bien dans un lieu qui est très ouvert au public et qui va certainement attirer beaucoup de monde dans une ville située à la croisée des courants marins ! Les plages de Hong-Kong sont affectées par le surcroît de plastiques qui arrivent par la mer mais nous avons aussi une population dense et les questions de recyclage des détritus sont quotidiennes. Cette exposition est une bonne amorce à une certaine prise de conscience.

Pour quelle raison ?
Cette exposition ouvre les yeux parce qu’il y a beaucoup de choses à voir ! Des réalités choquantes pour le visiteur mais, contrairement à une exposition d’art ou une exposition scientifique où il peut être déconcerté s’il n’est pas lui même un scientifique ou un artiste, les panneaux explicatifs de ces choses choquantes lui permettent de mieux en comprendre les origines.

Quelles sont ces origines ?
Grâce à ces panneaux, nous comprenons mieux que nous sommes à l’origine, à la base de ce mouvement « poubelle » qui affecte les zones les plus reculées de la planète en partant de chez nous, de nos habitudes de consommation le plus souvent inconscientes.
Il y a un phénomène d’identification et d’appropriation de la thématique qui est permis assez rapidement dans ce parcours proposé avec à la fin une présentation d’œuvres artistiques certes un peu enfantines mais qui dénote de la véritable participation de plusieurs dizaines de jeunes des écoles hongkongaises. Ils ont pris fait et cause pour le sujet de la « maladie du plastique » de façon pratique, au delà de l’enseignement théorique.

Ces jeunes sont-ils un vecteur de transmission auprès de leurs aînés à Hong-Kong où la gestion des déchets est un réel problème ?
Pour certains adultes la cause est entendue, ils ne changeront pas de leurs habitudes. D’autres changeront mais il leur faudra du temps. Travailler avec la jeune génération permet de la prémunir de ce mal en l’amenant à changer d’habitudes dès le début de son insertion dans la société. Les jeunes sont souvent perméables, ils ont soif de connaissance, de savoir et sont généralement instinctivement en faveur de la protection de la planète et de l’environnement. Lorsqu’ils comprennent qu’ils peuvent avoir une action personnelle ou collective ils se sentent en plus tout à fait valorisés. Une telle exposition, organisée en partie avec leur concours permet des changements d’habitudes beaucoup plus rapides.

Pourquoi une telle initiative est-elle venue de Suisse ? Le pays n’est pas directement concerné par les problèmes de pollution maritime…
Certes mais la Suisse s’intéresse à l’eau, aux océans ! Les idées viennent de là où elles viennent ! L’idée de cette exposition est venue de Suisse ou nous avons une conscience environnementale très développée et cela depuis assez longtemps.

Nous sommes également à la pointe de beaucoup de techniques, de technologies de recherche scientifique. Lorsque vous assemblez ces réalités, il devient assez naturel de débattre de ces questions ! Nos écoles se voulant par ailleurs assez didactiques et pragmatiques, il n’est pas surprenant qu’une institution très renommée de la Confédération soit à l’origine de cette très belle initiative en allant à la rencontre du public pour lui faire comprendre simplement ce que nous avons compris depuis déjà un certain temps !

Après l’Europe, l’Afrique du Nord et Hong-Kong, l’exposition fera t elle d’autres étapes en Asie, en Chine continentale.

C’est notre vœu, nous y travaillons et cherchons des partenaires. J’ai bon espoir que l’industrie chinoise du plastique et des institutions puisse s’approprier le contenu d’une telle exposition en se disant « nous faisons partie de ce mouvement et nous voulons nous montrer responsables ». Singapour, Taiwan et Macao nous ont également fait part de leur intérêt pour accueillir l’exposition…