Vers un monde coloré

L’exposition au profit de l’association “Enfants du Mékong” qui devait avoir lieu avant l’été en qualité de projet associé du festival du French May, a dû, comme un grand nombre d’événements être reportée. Ce sera donc au mois de novembre que les artistes présenteront leurs oeuvres avec un thème qui, trouve encore plus de sens aujourd’hui, “Les couleurs du monde : le monde est couleur”. Nous avons rencontré les deux curatrices de cet événement, Christel Villepelet et Marie-Florence Gros qui ont accepté de nous en dire un peu plus sur cet événement attendu par la communauté.

Propos recueillis par Catya Martin

Trait d’union : Comment avez-vous défini le thème de cette exposition ?

Christel Villepelet et Marie-Florence Gros : Dans un monde où, au sens propre, la vivacité des teintes est menacée par la pollution qui lisse tout et fait disparaître les contrastes. Au sens symbolique, les contrastes qui existent d’une région à l’autre, la richesse propre à chaque culture se lissent et s’uniformisent dans la globalisation.

La couleur est symbolique de la force de la vie comme de l’originalité culturelle.

Or la couleur nous paraît un acquis, on la croit éternelle.

On oublie de l’admirer, on ne voit pas qu’elle peut disparaître, s’effacer, se fondre…

Notre choix est à la fois esthétique et engagé, ce thème est un appel à découvrir et à admirer cette beauté, cette diversité, mais aussi à les protéger pour les générations futures. Nos artistes viennent des quatre coins du monde.

 

Le thème est encore plus parlant au regard des événements récents dans le monde.

Les couleurs de notre monde, on en hérite, on les transforme… on doit les préserver pour créer le monde de demain. C’était notre idée de départ, les événements se chargent de donner plus de sens encore à ce choix : détruire l’habitat naturel de certaines espèces, appauvrir la diversité du monde, uniformiser ces “couleurs” pour le rendre plus conforme aux besoins de l’homme, entraîne ce genre de catastrophes.

 

Aujourd’hui les événements  bouleversent, font réfléchir, et le fait que l’exposition soit reporté à l’automne permet à certains de mûrir leur travail, peut-être de donner une résonance à leurs œuvres. Un artiste absorbe émotionnellement le monde qui l’entoure.

 

Comment avez-vous sélectionné les artistes ?

Nous avons demandé aux artistes de privilégier la couleur, notamment les couleurs primaires, originelles. Le monde est couleur, le mur n’est pas rouge, le rouge est un mur, l’œuvre restructure le réel et le sublime.

 

Les artistes, venus des 4 coins du monde, proposent un voyage, des regards qui déracinent du quotidien. Nous assemblons des artistes en développement et des artistes internationalement reconnus. Dans l’esprit du thème choisi, il s’agit surtout de conserver leurs différences, leurs contrastes : le but est que l’unité se fasse naturellement, en kaléidoscope, non pour les unifier, mais pour créer un assemblage comme une explosion d’énergie, de joie, un prisme sur une réalité fragmentée dont chaque fragment est une re-création. Une ode à la vie.

 

Parlez-nous de la façon dont vous voyez l’exposition ?

Hong-Kong traverse une période sombre, politiquement, sanitairement.

Nous voulons une exposition qui éveille la joie, l’espoir, comme l’association éveille la joie et l’espoir des enfants.

Une ouverture sur un avenir, avec un regard responsable et positif.

Ces couleurs sont les mêmes à travers le monde entier, elles sont universelles et pourtant chaque regard les lit différemment.

L’art est le reflet des couleurs du monde. L’art établit une véritable communication entre les hommes.

Nous avons travaillé de concert pour créer un pont entre l’Asie et la France, artistes français, asiatiques, artistes français jouant de lieux et de motifs asiatiques.

Nous leur réservons d’excellentes visites guidées. La plupart des artistes seront présents lors d’exposition.

 

Qu’attendez-vous de cette exposition ?

L’objectif commun à l’association et aux artistes est de réunir des fonds pour aider les enfants. Chaque achat est une aide précieuse. Nous souhaitons également que l’exposition soit un vecteur de notoriété pour les artistes qui nous soutiennent, et qu’ils y rencontrent leur public.

 

Pourquoi Enfants du Mékong ?

Nous organisons une exposition pour Enfants du Mékong, car cette association compte plus de 22.000 enfants parrainés et 60.000 enfants soutenus qui pourront accéder à l’éducation, se construire et s’insérer professionnellement. L’association aide à la construction d’une centaine de projets de développement par an (écoles, puits…) et gère 10 centres et 78 foyers en Asie du Sud-est. En 2011, Enfants du Mékong a reçu le label “IDEAS” de bonne gouvernance, transparence et suivi de l’efficacité de l’action. Il a été renouvelé chaque année depuis. Les enfants du Mékong ont plus que jamais besoin de fonds levés pour subvenir aux besoins essentiels : premiers soins vitaux, accès à l’eau potable, nourriture, logement et éducation. L’association permet aux enfants d’avoir une vie accomplie et pour cela, elle a besoin de votre soutien.