Hong KongInfos RégionalesVotre Ville

Une nouvelle équipe à la tête du lycée français de Hong-Kong

Le lycée français international Victor Segalen accueille plus de 2.600 élèves allant de la maternelle (moyenne section) à la Terminale. Avec 40 nationalités, quatre sites, Happy Valley, Jardine’s Lookout, Chai Wan et Hung Hom, l’établissement verra l’ouverture du nouveau campus de Tseung Kwan O dès la rentrée 2018.

Propos recueillis par Catya Martin

L’année scolaire s’est une fois encore achevée en juin dernier avec des résultats excellents. 100 % de réussite au baccalauréat, de plus cette année deux élèves, Raphaël Breitburd et Ianis Tamoud, ont obtenu la note maximale de 20, une performance incroyable et une première dans l’histoire du LFI.

Les collégiens ne sont pas restés inactifs avec des résultats tout aussi excellents pour le brevet (DNB), 73 % de mention très bien et plus de 93 % de mention très bien ou bien.

Enfin, les élèves de Year 13 de la filière internationale ont également obtenu de très bons résultats à l’International Baccalaureate (IB) cette année avec un taux de 100 % de réussite et un score moyen de 38 points, soit 8,05 points au-dessus de la moyenne mondiale de 29,95 points.

Les jeunes diplômés du baccalauréat se sont vus offrir des places dans de prestigieuses universités en France comme Sciences Po Paris, INSA Lyon, ESAA Dupercé et les classes préparatoires des lycées Louis Le Grand, Janson de Sailly et Sainte Geneviève.

Pour celles et ceux ayant souhaité poursuivre leurs études dans des universités anglophones nous pouvons lister l’Université de Cambridge, l’Imperial College, LSE, l’Université de St Andrews, le Kings College London, l’Université de Columbia, l’Université de Pennsylvanie, le Dartmouth College, l’Université de Hong-Kong et l’Université de Hong-Kong de Sciences et Technologie.

Lourde responsabilité pour la nouvelle équipe qui a pris ses marques dès la rentrée de septembre. En effet, les équipes de l’établissement français ont accueilli un nouveau proviseur, David Tran et une nouvelle proviseure adjointe, Christelle Riom, ainsi qu’un nouveau directeur du primaire dans la filière internationale, Ross Armitage.

En poste au lycée Pasteur de Sao Paolo depuis 2013, David Tran a travaillé sur l’expansion de l’établissement et l’implantation d’un programme OIB brésilien. Son expérience professionnelle démontre d’une large exposition à l’international : il a travaillé en Turquie, Espagne, et Etats-Unis, a étudié à Tokyo et à Lyon, et peut communiquer dans sept langues.

Rentrée scolaire aussi pour les membres du Conseil d’administration nouvellement élus dont le président, Yves Bernard.

 

Rencontre avec “les deux têtes de l’établissement David Tran et Yves Bernard” pour un tour d’horizon

 

Trait d’Union : Quelles sont vos premières impressions de Hong-Kong ?
David Tran : Mes premières impressions ont été très imprégnées par le travail au sein du lycée. C’est une année exceptionnellement chargée avec beaucoup de nouvelles arrivées au sein d’une communauté très importante de personnels, d’élèves et et de de familles, chacune disposant de son histoire propre avec le LFI. Difficile donc d’obtenir une communauté homogène, il faut avoir une vision d’ensemble pour essayer de rationnaliser.

100 % de réussite au bac depuis de nombreuses années avec un taux record de mentions, c’est une pression pour un nouveau proviseur ?

D. T. : Oui bien sûr. Après lorsque l’on replace cela dans le contexte historique c’est intéressant de regarder en terme qualitatif. C’est un établissement qui bien qu’ayant doublé de population en dix ans a toujours eu de très bons résultats.
Donc oui il y a une forme de pression pour maintenir un tel niveau. Nous avons plusieurs points forts. D’abord les langues, ensuite les offres complémentaires de formation que ce soit l’OIB, la section orientale, européenne ou encore les options arts plastiques, latin,… La qualité de l’enseignement est présente, les élèves travaillent beaucoup y compris à côté. Les professeurs sont des professionnels habitués aux examens. Mon objectif premier reste l’épanouissement de l’élève. Je veux leur apporter la possibilité de monter des projets pour eux. Mon souhait est de leur donner des responsabilités pour les faire progresser encore plus.

Quels sont vos projets ?
D. T. : Il ne s’agit pas forcément tout de suite de projets concrets. En plus de bons résultats, je voudrais dire aux élèves que j’attends plus d’eux en termes de prise d’initiative. Le programme ADN* a été lancé par l’AEFE cette année pour que nos élèves puissent réaliser de la chance qu’ils ont de faire partie d’un réseau mondial. Ils pourront faire des échanges dans d’autres pays avec d’autres élèves du réseau pour un trimestre en classe de seconde. C’est pour moi un beau projet qui peut devenir une véritable source de sélection et de compétition. Je veux le transformer autrement ; je le vois plus comme un projet collaboratif.

C’est-à-dire?
D. T. : 15 établissements dans le monde y participent. Mon souhait serait que nous puissions envoyer un élève dans chacun des établissements soit quinze élèves par an qui partiraient comme ambassadeur du LFI. Ce sont donc les élèves entre eux qui vont choisir l’ambassadeur à partir d’un cahier des charges qu’ils auraient eux-mêmes élaboré. Cela permet à tous d’adhérer au projet selon leurs propres règles. Cela devient donc un projet commun, fédérateur et avec des responsabilités. J’espère qu’ils seront assez nombreux pour pouvoir y adhérer. Si cela est validé les élèves partiraient à partir de janvier pour 4 à 8 semaines.

Comment comptez-vous travailler avec les parents d’élèves et le Conseil d’administration ?
D. T. : D’une manière générale je prône le dialogue et l’écoute. Il faut pouvoir exposer ses arguments que l’on soit d’accord ou pas. J’ai beaucoup de chance d’arriver ici car le nouveau président du CA, Yves Bernard et moi découvrons ensemble le fonctionnement de l’établissement de l’intérieur.
Yves Bernard : Ce qui compte avant tout c’est de pouvoir avoir un dialogue honnête et franc.

Donc vous êtes tous les deux dans une logique d’ouverture et de dialogue en respectant les prérogatives de chacun.
Y. B. : Oui. On se partage beaucoup de responsabilités et le proviseur comme le CA sont ravis de travailler ensemble pour le même but.

Le grand dossier de l’année à venir est l’ouverture du campus de Tseung Kwan O (TKO). Le calendrier est-il respecté ?
Y. B. : Au niveau construction, les travaux sont dans les temps voire même légèrement en avance. L’échéance est proche et nous travaillons à la coordination de tous les acteurs du projet afin que tout se mette en place parfaitement. C’est un travail difficile mais impératif. Il faut pouvoir gérer et organiser cela parfaitement. L’ouverture est donc prévue pour la rentrée de septembre 2018. Le site accueillera les élèves de la moyenne section au collège.

Pas de bilingue à TKO ?
D. T. : Non mais le système du bilingue pour tous avec des échanges entre la filière internationale et la filière française qui se fera de manière graduelle. L’ambition de ce site est vraiment de créer un lien et un décloisonnement entre les deux filières.
Y. B. : Nous souhaitons élargir cet esprit de décloisonnement entre les deux filières, à l’ensemble de nos campus. Cela peut se faire sur des thématiques comme le sport ou encore le développement durable.
D. T. : L’idée générale pour le lycée est de mettre en place une cohérence des sites afin d’éviter aux élèves de changer plus de deux fois de campus durant leur scolarité.

Quel est l’agenda de travail du Conseil d’administration d’ici la fin de l’année ?
D. T. : Il s’agit de préparer l’avenir de l’établissement avec une répartition rationnelle de l’offre pédagogique sur ses différents campus. On y travaille conjointement avec le Conseil d’Administration et c’est cela qui est important. On réfléchit pour mettre en place une vision à cinq ans. Nous ne sommes pas forcément d’accord sur tout et comme nous le disions avant, nous discutons, nous argumentons pour sortir avec un projet commun.
Y. B. : Nous débattons vraiment ensemble sur tous les sujets pour l’école sur des sujets aussi importants que le bilinguisme. Nous voulons parler des mêmes choses. La base de travail aujourd’hui est de mettre à plat, poser tous les sujets et voir comment ensemble, CA et direction du lycée nous pouvons trouver une voie commune. Au CA nous souhaitons avoir des débats sains et ouverts et une fois la décision prise aller l’expliquer à tout le monde. J’espère réussir à amener cela. Cette école est un gros paquebot, une énorme équation. C’est fascinant et stimulant, je suis ravi d’en faire partie mais c’est compliqué. Pouvoir expliquer le plus possible à la communauté des parents ce challenge est un de mes objectifs prioritaires. Nous sommes élus et responsables pour la santé financière de l’école mais pas au dépend des parents. Notre objectif est d’abord et avant tout un contrôle des frais de scolarité, je sais que personne ne peut accepter une augmentation continue.

Donc plus d’augmentation des frais de scolarité ?
Y. B. : Non, plus d’augmentation continue comme nous l’avons eue jusque-là. L’objectif est de suivre l’inflation uniquement.

Revenons à un sujet qui vous tient à cœur, le développement durable. C’est un vrai sujet pour le LFI qui depuis plusieurs années se positionne comme un établissement « développement durable ».
Y. B. : Nous avons eu beaucoup d’événements organisés par les élèves et les enseignants, il faut pérenniser certains de ces projets. C’est important d’expliquer aux élèves mais faisons-nous vraiment tout, en interne, pour montrer l’exemple ? Et bien oui. Regardons notre politique des achats depuis un an, avec une rationalisation des achats pour éviter le gâchis mais aussi le plastique, c’est une réalité, c’est concret. Nous avons encore beaucoup de travail mais ça va dans la bonne direction. Nous faisons ce que nous disons. Un cahier des charges est mis en place, nous avons au sein de l’équipe, du personnel qualifié pour véritablement suivre ces dossiers. Il y a des éléments pédagogiques pour nos élèves dans cette thématique.

Travaillez-vous, sur ce sujet, en liaison avec les autorités hongkongaises ?
Y. B. : Pas spécialement avec les autorités mais avec HKU ou encore des organisations locales. Nous allons emmener les élèves rencontrer ces acteurs du développement durable et surtout montrer qu’il existe de vrais métiers où l’on peut s’épanouir, il y a un avenir avec en général des carrières scientifiques.
D. T. : Yves Bernard vient de porter et défendre la partie pédagogique et moi je vais insister sur la partie administrative. Cela montre une fois de plus que nous sommes bien en phase.
L’administration doit donner l’exemple en rationnalisant par exemple sa consommation de photocopies avec une dématérialisation. Il faut que chacun prenne conscience de l’importance de ce sujet pour notre avenir et donc pour nos élèves.

Vous êtes depuis juillet président du Conseil d’administration. Le travail répond à vos attentes ?
Y. B. : J’ai été élu à cette présidence car les membres ont vu en moi une personne fédératrice et je me suis retrouvé dans une situation de transition mais avec énormément d’énergie positive autour de moi. Il se passe beaucoup de choses, c’est intense et intellectuellement stimulant. Les gens se parlent, les problèmes sont mis à plat et je pense que nous allons dans la bonne direction et suis ravi de l’énergie qu’il y a, donc je n’ai aucun regret. N’oublions jamais que nous faisons ça d’abord et avant tout pour les enfants. Il y a une dynamique d’équipe qui est formidable. Le CA a été renouvelé à plus de 50 % avec des bénévoles qui veulent aider. Nous sommes 13 membres dont le Consul général avec des personnes issues de tous horizons.

*l’Agence pour l’Enseignement Français à l’étranger (AEFE) souhaite renforcer les liens entre élèves et va donc favoriser les échanges scolaires en seconde avec une innovation, le dispositif “ADN ADFE” (en hommage à l’exploratrice Alexandra David-Néel). Il permettra d’effectuer un trimestre ou plus dans un autre lycée du réseau, voire dans certains établissements de France (le lycée Louis-le-Grand notamment s’est montré intéressé).