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Théâtre : “L’ABRIBUS” à Hong Kong

Créée par Florence Foresti et Philippe Elno, « l’Abribus » est une comédie douce-amère, drôle mais aussi piquante ! On y retrouve le thème de la cohabitation forcée de deux individus où deux mondes totalement opposés se rencontrent. Pièce jouée à Hong Kong les 18, 19 et 20 avril sous la direction d’Agnès Seelinger avec Alma Brami et Jean-Baptiste Peloux. Agnès, Alma et Jean-Baptiste ont accepté de répondre à nos questions. Propos recueilli par Catya Martin

L’histoire : Elle, star du show business, stressée, hypocondriaque. Lui, apiculteur paisible, amoureux de la nature et du calme des Cévennes, regardant passer le temps. Un jour d’orage, ils se retrouvent contraints à attendre l’arrivée d’un hypothétique bus. Leur rencontre, placée sous le signe du destin, sous cet abribus en plein cœur des Cévennes. Quand ces deux mondes se rencontrent on assiste à ce duel improbable, à la fois drôle et touchant…

Trait d’union : Agnès, pourquoi avoir choisi cette pièce ?
Agnès Seelinger : J’ai lu cette pièce, il y a environ 13 ans, et je n’ai pas d’autres explications que d’avoir été touchée par la rencontre de ces personnages.
Toutes les pièces sur lesquelles j’ai travaillé jusqu’à maintenant sont surtout basées sur le fait que les gens n’arrivent pas communiquer entre eux. Et cette pièce m’a parue, à ce niveau-là, très intéressante. D’un côté un personnage qui a ce désir incroyable de vouloir être connecté voire surconnecté, et de l’autre une personne qui refuse totalement la connexion.

Vous êtes-vous inspirée du jeu des acteurs qui ont joué la pièce comme Florence Foresti ou d’autres après elle ?
A. S. : Non. En réalité, quand j’ai lu la pièce, je ne savais même pas que c’était Florence Foresti qui l’avait jouée. Je n’ai vu que des extraits. Je n’ai jamais vu la pièce en entier. J’ai été inspirée par le sujet de ces deux personnages que tout oppose et qui, en même temps sont très similaires dans leur solitude.

Comment s’est fait le choix des acteurs ?
A. S. : C’était une évidence pour Alma rencontrée il y a deux ans et qui a demandé à travailler avec moi. Puis après, j’ai rencontré Jean-Baptiste, je l’ai vu sur scène et j’ai adoré sa prestation.

C’est une connexion en fait ?
A. S. : Oui. C’est comme ça que je travaille. Je ne suis très instinctive, très viscérale.

Alma, parlez-nous de la découverte de la pièce et de votre personnage ?
Alma Brami : Ce qui me plaît dans cette pièce, c’est que ce n’est absolument pas le genre de pièce que je vais voir, ni ce que j’écris et en fait, c’est un tort.
Interpréter un personnage comme celui-là, m’entraîne dans un univers que je ne connais pas, l’univers de la comédie.
Dès les premières répétitions, nous parlions du changement de rythme, ce qui n’était pas évident pour moi. En fait, c’est un défi que je me lance.
J’ai véritablement aimé cette rencontre.

Jean-Baptiste, comment avez-vous travaillé ce rôle ?
Jean-Baptiste Peloux : C’est un personnage que je trouve très attachant, qui me ressemble un peu en fait.

C’est à dire ?
JB. P : Il a des aspirations de contemplation, de calme, de lenteur qui me parle beaucoup.
Particulièrement, à Hong Kong où nous avons une vie assez exigeante, stressante et toujours connectée avec le travail ou encore une vie sociale assez intense.
Le personnage est une personne qui veut profiter des moments présents et des moments simples.  Et ça, c’est quelque chose qui me parle et que je recherche aujourd’hui.
En même temps, comme le dit Agnès, il y a une forme de solitude et il faut réussir à gérer les deux au mieux pour trouver l’équilibre.

Est-ce que c’est quelque chose que vous faites, d’arrêter le temps ?
A. B. : En fait, j’ai l’impression d’être les deux personnages.
Je suis plutôt effervescente, très stressée dans une urgence vitale absolue. Et en même temps, là, en venant pour notre interview, j’ai vu un papillon et je me suis arrêtée pendant cinq minutes, pour regarder ses ailes.
Dans ma vie, j’essaye de trouver cet équilibre en moi, ce qui n’est pas du tout évident.

Profiter du moment présent ?
A. S. : C’est ça, en fait. C’est ce que nous oublions tous de faire. Nous sommes dans l’effervescence de ce que nous avons à faire, de ce que nous devons faire et de ce qu’il faut faire.

Jean-Baptiste, connaissiez-vous Alma ?
JB. P : Non, d’ailleurs j’étais intimidé lors de ma première rencontre avec Alma. J’avais bien sûr entendu parler d’elle, je savais qu’elle écrivait des romans, qu’elle avait fait les cours Florent et donc j’avais une certaine appréhension et voulais surtout être à la hauteur.

Vous jouez sur scène depuis maintenant quelque temps. C’est une passion ?
JB. P : Je suis venu au théâtre par ma fille Margaux qui est passionnée de théâtre depuis qu’elle est enfant. Je me suis aperçu que je demandais à mes enfants de venir vers mes passions, et je faisais rarement le chemin inverse.
J’ai donc commencé à prendre des cours de théâtre avec CHORUS et Marion Demeneix pour me rapprocher de Margot et de sa passion, pour pouvoir en discuter avec elle, comprendre ce qu’elle ressentait. Et ça, c’est très bien passé avec Marion, j’y ai pris goût et j’espère que ça va continuer.

Trois représentations sont prévues, qu’attendez-vous de ces représentations ?
A. S. : Toute attente peut engendrer une limite. J’essaye donc d’avoir aucune attente.Et si j’en ai une, ce serait de lever le maximum d’argent pour l’association Pour un Sourire d’enfant.

Vous avez le partenariat du Lycée français de Hong Kong. En quoi consiste-t-il ?
A. S. : Les affiches ont été faites par des élèves de classes de 4e. Je vais travailler avec les élèves de première sur ce que représente une production théâtrale et également aider quelques élèves à préparer leur grand oral.

“L’ABRIBUS”, pièce écrite par Philippe Elno
Les 18, 19 et 20 avril – Auditorium de Jardine’s Lookout
Mise en scène : Agnès Seelinger
Avec : Alma Brami et Jean-Baptiste Peloux
Réservations : https://PSE.eventbrite.com