CultureHong Kong

Hong-Kong vue du ciel

Focus sur Alex Reyval, un jeune photographe qui sait prendre de la hauteur. Débarqué sur l’île en septembre 2012, cet originaire de Valence en est tombé amoureux – « Hong-Kong est la plus belle ville du monde. Aucun doute là-dessus ! » Ses clichés sont ceux du vertige. Un vertige apaisant que vous pourrez bientôt vous offrir puisqu’il vient tout récemment d’intégrer le catalogue «Yellow Korner». Vous y plongerez de grâce depuis votre sofa, attiré par les lumières chatoyantes qu’il a su révéler ou préférerez toiser de haut la ville qui s’offre à vous. Vous serez « condamnés à être libres » comme écrivait Sartre…

Par Matthieu Motte

 

Hong-Kong au devant, en dedans, au-dessus de soi

 

Alex aime décliner à l’envi les contrastes de la ville, jouer sur les latitudes, orchestrer les lignes de fuite verticales pour en exposer au grand jour la pulsation de vie sourde. Il court après les formes, les perspectives et les angles, inédites et inédits. Même s’il balaye les académismes, nul n’entre dans sa photo s’il n’est géomètre… Se ruant avant l’aube, souvent, quand les rues sont désertes ou essuyant les typhons, parfois, quand les boulevards se vident, il convoite le moment T où la lumière sera idoine, la rencontre avec l’individu X qui habitera seul le cadre, humanisera le décorum de verre, d’acier et de bambous. Alex – et il ne s’en défend pas- est devenu un obsessionnel citadin du timing-seconde, du « Kairos-minute » quand le bon shooting s’offre à lui puis un perfectionniste du détail, à l’heure de la retouche, longue et minutieuse. Il est très clair à ce sujet : « Je crois même que la retouche est fondamentale, essentielle. L’art de la retouche a pour moi autant de valeur que l’art de la composition. »

 

Révéler la géométrie de la ville

 

Le déclic de la photo il l’a eu lorsqu’il a perçu très clairement la valeur ajoutée de ses clichés, quand il a su qu’il pouvait offrir des prises de vues inouïes de Hong-Kong. Quand on lui fait remarquer que la ville s’apparente à un paysage de béton ordonné, il répond que c’est « le chaos sur Terre, l’harmonie en l’air ! » . Autodidacte 2.0 frais émoulu des écoles « online » Instagram et YouTube, il raconte l’origine de sa passion : « Je me souviens être parti avec un Galaxy S4 alors que ma copine s’était déplacée avec un reflex et une énorme lentille. Je ne comprenais absolument pas l’intérêt d’avoir un reflex en 2013 devant la qualité des photos de smartphones, surtout qu’elle se plaignait à juste titre de l’encombrement et du poids de son matériel… C’est en les téléchargeant sur mon ordinateur que j’ai compris la différence. C’était le déclic. J’ai décidé d’acheter le lendemain un appareil photo, puis deux, puis trois, puis quatre… » Et puis… Ce drone stationnaire bien sûr qui surplombe la ville de sa focale altière. Il précise : « Le drone n’est qu’un outil et s’intègre parmi d’autres outils dans l’art photographique. Le piège est, à mon sens, de distinguer la photographie selon l’outil. J’utilise tous les types d’outils, du smartphone au reflex en passant par le drone. »

 

 

Exposition

11,000 FEET – Meet Alex Reyval

Du 1er mai au 30 juin

Événement French May – Yellow Korner

Rencontre et signature le 2 mai de14h à 18h

58 Hollywood Road & PMQ S101

 

 

Detail du materiel d’Alex

– DJI Mavic Pro > Drone

– Canon 6D Mark ii > DSLR

– Canon 70D > DSLR

– Sony Alpha 6300 > Mirrorless