Festival Jules Verne : voyage dans l’imaginaire
Le Tour du monde en 80 jours. 20.000 lieues sous les mers. A l’occasion des 120 ans de la disparition de Jules Verne (1828-1905), Hong Kong revisite l’œuvre d’un des pionniers de la science-fiction. Expositions, ateliers, spectacle… Embarquement à partir du 15 octobre pour un voyage en littérature. Nous avons rencontré Thomas Flamant, fondateur de la troupe d’improvisation « Mo Man Tai ».

Propos recueillis par Anne-Claire Poignard
En quoi l’univers de Jules Verne se prête-t-il à l’improvisation ?
Jules Verne, c’est tout un univers de magie et de technologie. Je suis en train de relire ses livres. C’est riche à exploiter et c’est aussi cette idée que le voyage compte plus que la destination. Exactement comme en improvisation.
Vous avez imaginé un spectacle à l’occasion du festival. Quel est le principe ?
Nous serons 5 sur scène et on va faire participer le public qui devra choisir 5 personnages. Il y aura une mission et un équipage. A partir de là, le but c’est de voyager. On ne sait pas ce qui va se passer. Rien n’est écrit à part le titre : « Une destination, mille chemins ». Le spectacle dure entre 1h et 1h15. On verra comment le voyage impacte ceux qui le vivent.
L’improvisation c’est inné ou cela se travaille ?

Beaucoup de gens se demandent comment on fait. Certains ont des facilités mais en coulisses c’est surtout de l’entraînement. Cela fera d’ailleurs l’objet d’un atelier découverte qu’on proposera en parallèle du spectacle. Dès les premières secondes d’une scène, il faut être capable de poser le cadre : qui ? quoi ? où ? Par exemple, si je pars du mot « tempête », je peux faire comme si j’étais sur un bateau en mer et dire : « Viens fiston, il faut qu’on ramène le poisson au village ». Le public doit, très vite, être en mesure de comprendre quel personnage je joue, où je suis et ce que je vais faire.
Pourquoi faut-il oser l’impro ?
En général cela amène à réfléchir sur soi. En essayant, certains comprennent qu’il faut savoir lâcher prise, surmonter sa peur. C’est d’ailleurs ce qui m’a inspiré le nom de la troupe. « Mo Man Tai » en cantonais, cela veut dire « Pas de problème ». L’improvisation c’est ça : on se lance, pas de problème on y va, cela va bien se passer.
Dans la vie vous êtes DRH, comment avez-vous eu le déclic pour le théâtre ?
Je suis arrivé à Hong Kong il y a 4 ans. Pendant le Covid, j’étais en quarantaine dans ma chambre d’hôtel. J’ai vu des annonces passer et j’ai eu envie d’essayer. L’impro ça mélange l’adaptabilité, la créativité, la réactivité, la coopération avec les autres. Ce sont des choses que je pratiquais déjà dans mon métier. En tant que DRH, je propose des formations avec des jeux de rôles. Je joue l’employeur, mon interlocuteur fait le salarié. Le tout sans script. Je me suis dit : c’est une activité à explorer. J’ai lancé « Mo Man Tai » il y a deux ans. Avec la troupe, on propose des spectacles, des cours dans les écoles et on accompagne aussi ceux qui veulent créer. Un peu comme un incubateur.

Vous vous intéressez particulièrement aux formats longs, pourquoi ?
En matière d’improvisation, il y a traditionnellement les cabarets (on part d’un mot et le spectacle dure quelques minutes) et les matchs par équipe avec des points. J’ai voulu explorer de nouveaux terrains et développer des spectacles de 55 minutes-1h15. Comme une pièce de théâtre. Dans « Fragments de la cité », notre premier long format, on pose 4 questions. On crée une cité et on la fait vivre au fil du spectacle. Chacun a sa façon de vivre la ville. On s’inspire d’ailleurs de Hong Kong. Il y a ceux qui adorent, ceux qui détestent. Ceux qui cherchent les cercles francophones, ceux qui explorent le local. Pour le festival Jules Verne, on change totalement d’univers. On répète depuis cet été. Rendez-vous le 15 novembre à 19h au Fringe Club.
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Informations pratiques
Festival Jules Vernes à Hong Kong du 15 octobre au 5 décembre.
Le détail du programme sur les sites du Consulat de France à Hong Kong et Macao
Crédit photo : Romain Corvez

