Culture

Cocq en stock,

Ixelles sous la pluie.

Par Sven Larsonn (www.sauvesparlekong.com)

Depuis des fonds d’azur lambris
Où tous les manteaux longs déteignent, Il est des pluies place Fernand Cocq,
Entre Tulipant grains et viocs qui baignent,
Des malotrus-là dont la langue pendouille
Sur de vieilles bouilles ravinées de truelles.

Sur de vieilles filles qui ramassent à la pelle.

Déjà vieilles d’exister, jamais belles,
Leur naturel insulte leur misogynie,
Si vous n’aviez compris, telles quelles,
De leur beauté, goutte, malappris,
C’est qu’il n’y a plus rien à comprendre,
Et si tant est qu’il y eut éprise,
Il n’y a plus rien à prendre, tant pis.

Et si tant est qu’il y eut méprise,
Rien à comprendre, perdu.

La nuit est noire en diable,
Pourtant la place fourmille.
Entre un Pierrot de Lune en fable
Qui joue les Figaro démis,
Quick et Flupke débaroulent
Ballon d’foot à l’appui.
Les malotrus braquent les cigales
Sous une trotteuse dans le déni
Et ma frimousse n’a d’égale que j’ai promis.

Nonobstant blessent toutes,
Et puis la dernière trie.

Sous les croissants de demi-lune,
Qu’encadrent les lucarnes du Cocq,
Les chiens s’enlacent en ronde astrale,
Dans une valse de blondes en bocks,
Albert Giraud boit vespéral,
Les rombières n’en ont jamais rien su.
Les malandrins sifflent cabales comme des bières du dernier crû,
Et je m’en rentre au Rialto, heureux d’avoir vécu,

Et je me rentre à l’orientale,
En main mon chevalet repu.
Ixelles sous la pluie,
Frimousse n’en a jamais rien su.