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Chorus, une famille

C’est en 1993 que Patrick Larbier accompagné de son épouse Marion arrive à Hong-Kong. Ils y restent une année et partent vers d’autres pays. Singapour, Tokyo, Francfort et Londres avant de se décider à regagner, en 2003, l’ancienne colonie britannique pour y poser leurs valises. Retour en famille, deux enfants ont vu le jour entre temps, Patrick Larbier travaille dans le secteur de la finance avec toujours la volonté de trouver une voie vers la musique et l’enseignement. Dix ans après, en 2013, il décide de sauter le pas et quitte définitivement le milieu de la finance pour lancer Chorus. A programme, de la musique, du théâtre, des cours de mathématique et de français ou encore de coding. Entrepreneur, Patrick Larbier a commencé cette aventure avec une quinzaine d’élèves, principalement en cours de musique. « En créant Chorus j’avais décidé de faire ce qui me plaît », explique-t-il. Il va y mettre toute son énergie. Retour sur un parcours peu conventionnel.

Par Catya Martin

Trait d’union : Pourquoi la musique ?
Patrick Larbier : J’avais une base assez solide en musique. J’ai édité plusieurs méthodes de musique. J’ai toujours aimé donner des cours, et la musique est dans ma vie depuis toujours. J’ai donc décidé de me lancer dans un secteur que j’aime. J’ai toujours eu confiance.

Quitter définitivement la finance pour créer Chorus ? Etait-ce un choix calculé ?
Non dans ma tête je savais qu’il y avait une vie après la finance. Il me fallait juste trouver laquelle ! Quand j’ai commencé Chorus il n’y avait pas de calcul, avec le recul je peux même dire que j’étais assez inconscient. Ma devise est simple, je pars du principe que je ne peux pas mourir, c’est mon credo. Donc avec ce constat il y a moins d’appréhension, et j’ai toujours eu la sensation d‘avoir de la chance, une bonne étoile. En combinant les deux, ca ne pouvait que marcher (rires). Mes activités, je les vis entièrement ou je ne les vis pas. Chorus c’est moi.

Et la famille ?
Marion, mon épouse, a créé et développé la branche théâtre qui fonctionne très bien aujourd’hui. Nous gérons donc ensemble le développement. Chorus, c’est donc d’abord une histoire de famille.

Quelle est la différence dans votre enseignement ?
Quand je parle à un élève, j’ai toujours l’impression de me voir en face. Lorsque j’écrivais mes méthodes, je le faisais en imaginant le faire pour un adolescent de 15 ans, seul dans sa chambre, qui lit cette méthode et je me mettais à sa place. J’aurais tellement aimé à cet âge qu’un guitariste vienne dans ma chambre et me dise « je vais te montrer ».
Je suis là pour eux. Et quand je suis avec mes élèves aujourd’hui, en fait eux, c’est moi.
Ce jeune adolescent de 15 ans dans sa chambre, c’est vous ?
Ado je ne connaissais personne et étais effectivement dans ma chambre avec ma guitare. Là j’ai découvert qu’il y avait un monde ailleurs. Ce que je fais avec mes élèves c’est ce que j’aurais aimé que l’on fasse avec moi. L’élève c’est moi, il n’y a pas de tabou dans mes propos car je suis avec eux comme avec moi et les élèves le savent. J’aime tout chez eux, j’aime comment ils sont, quand ils communiquent, quand ils sont vifs. J’ai du mal face à des élèves qui n’ont pas choisi d’être là, que l’on a contraint. Tous savent qu’ils peuvent compter sur moi. Lorsque je m’engage sur quelque chose, je le fais, mais je demande la même chose en retour, quand ils me disent faire quelque chose, ils doivent le faire.

Vos élèves sont-ils dans plusieurs activités proposées par Chorus ?
Oui bien sûr. J’ai des élèves en musique et au fil de la discussion on parle mathématique et je le retrouve ensuite dans mes cours de math. Certains s’inscrivent en musique mais nous sentons assez rapidement qu’ils seraient meilleurs et plus à l’aise en théatre donc on en parle avec eux. C’est important.

Et avec les adultes ?
Les adultes sont plus compliqués à gérer car ils sont plus critiques que les élèves. Il n’y a pas de place pour l’hésitation.

Où en est Chorus aujourd’hui ?
Nous avons plus de 350 élèves toutes activités confondues. 60 sont au sein des activités extra-scolaires, proposées par le lycée français. Nous avons également une quinzaine d’adultes en incluant le théâtre.

Comment gérez-vous les cours avec un groupe ?
D’abord il faut identifier les forces et les faiblesses. Dans un groupe il doit y avoir un élément moteur. Ensuite tout dépend de l’âge, des compétences. J’ai un répertoire de 5 à 600 chansons que je peux proposer. Nous commençons doucement. Avec l’expérience acquise au fil des années, je peux savoir dès le départ, en fonction des âges et des caractères, si le groupe va fonctionner ou pas. A partir de là, nous pouvons alors les faire évoluer chacun dans leur domaine.

Quelle est votre projection à dix ans ?
Dans dix ans, je me vois sur deux pays. Hong-Kong et un autre pays de la zone comme Singapour par exemple. J’ai aussi le rêve d’être dans l’avion pour aller travailler, passer d’un endroit à l’autre mais ça reste un rêve car non seulement j’ai très peur de l’avion mais surtout je suis très famille et donc ai toujours du mal à partir et à laisser mes proches. Donc être sur deux pays est déjà une belle projection. Plus généralement, Chorus doit évoluer. Nous y travaillons.

www.chorus.hk / email : info@chorus.hk