Bienvenue dans le monde enchanté de «Pinocchio»
Une adaptation unique de ce classique de Collodi, magnifiée par le texte poétique de Joël Pommerat, présentée par CHORUS Théâtre. Cette œuvre qui transcende les générations et continue d’émerveiller petits et grands se joue les 15 et 16 février à Chai Wan, et promet d’emporter le public dans un voyage émouvant à travers les défis et les joies de la vie, alors que Pinocchio, une marionnette animée par des rêves, aspire à devenir un véritable garçon. Avec une mise en scène de Marion Demeneix, cette adaptation explore des thèmes profonds tels que l’amitié, la quête de vérité et les épreuves du passage à l’âge adulte. Nous vous invitons à découvrir la distribution talentueuse qui donnera vie à cette histoire intemporelle. Ils ont tous accepté de répondre à nos
questions.
Propos recueillis par Catya Martin

Qu’est-ce qui vous a inspirée à adapter le conte de Collodi à travers le texte de Joël Pommerat ?
Marion Demeneix : J’adore Joël Pommerat. J’ai déjà monté Cendrillon et je trouve qu’il présente un Pinocchio tout à fait original, à des années lumières de Walt Disney et même un peu loin de celui de Collodi. Ici, Pommerat nous présente un Pinocchio qui est un peu un sale gamin.
Comment abordez-vous la mise en scène pour rendre cette histoire accessible et pertinente pour un public qui peut ne pas connaître Pinocchio ?
Marion Demeneix : Mes spectacles essayent toujours d’être extrêmement visuels. Donc même les enfants qui ne parlent pas français pourront comprendre cette histoire. Comme pour « Peau d’Âne », je vais encore beaucoup utiliser la vidéo, les écrans ou encore l’IA. Donc je pense que c’est un spectacle, encore une fois, très visuel, très expressif.
Comment avez-vous collaboré avec les différents acteurs ?
Marion Demeneix : Je fonctionne toujours de la même façon. J’ai une vision, j’ai des envies. J’ai connu Pinocchio par le film de Comencini que j’adore. J’ai toujours rêvé de monter ce conte. Donc j’ai ma vision, et les acteurs suivent. Là où ils contribuent, c’est dans leur expressivité, dans leur imagination.
J’ai la chance, en plus d’avoir avec nous, cette fois-ci, deux garçons qui viennent de l’impro. C’est deux mondes qui se sont un peu télescopés, l’impro et le théâtre. Ils m’enrichissent beaucoup.
Autour de la table, une partie des acteurs : Axelle Cohu, Frédéric Lainé, Hakim Slaim, Ingrid Sera-Gillet et Kevin Viel. Quel personnage jouez-vous ?
Frédéric Lainé : Moi, je joue Gepetto, le père, le créateur, l’inventeur de Pinocchio. J’aime bien les rôles de père. Ça s’inscrit dans la lignée de « Marius et Fanny ». Donc c’est parfait. Encore une histoire de paternité.
Axelle Cohu : J’ai plusieurs personnages. Je suis l’une des narratrices. Et en fait, cette histoire, est mon histoire, une histoire qui remonte à mon enfance. J’interprète aussi d’autres rôles dans la pièce qui sont très différents. C’est très amusant parce que ce sont des personnalités complètement différentes. Et donc, à chaque fois, il faut se mettre dans la peau de personnages originaux. Et ça, c’est très intéressant.
Kevin Viel : Je joue des méchants personnages qui vont essayer de tenter Pinocchio en l’entraînant vers le mal, en l’éloignant petit à petit de l’éducation. Et on verra si ça fonctionne ou pas.
Hakim Slaim : Alors moi, je joue deux personnages, le juge et le mauvais élève. Donc ils sont aux antipodes l’un de l’autre. J’ai eu beaucoup de plaisir à jouer le mauvais élève parce que je pense qu’on a tous eu une fascination pour le mauvais élève quand on était à l’école.
Ingrid Sera-Gillet : Je joue Pinocchio, donc un personnage qui me comble. Personnage complexe, physique, plein d’émotions. Enfin, un très beau travail.
Comment préparez-vous vos personnages dans une histoire qui est assez emblématique ?
Ingrid Sera-Gillet : Le travail se fait d’abord en répétition avec Marion. Marion utilise beaucoup la technique du « voice dialogue ». Elle nous encourage toujours à trouver également les émotions et à engager le corps également dans nos personnages. Un personnage, ce n’est pas seulement la parole, ce sont aussi des émotions et un corps. Donc, trouver les émotions dans son corps, faire vibrer son corps au rythme des émotions.
Hakim, comment avez-vous fait avec le rôle du méchant, ?
Hakim Slaim : Il faut essayer de se reconnecter avec la partie de nous qui parfois ne respectait pas les règles, qui a envie d’enfreindre les lois, envie d’enfreindre les règles du jeu. Donc en fait, moi j’ai travaillé ce personnage en essayant de me rappeler comment j’ai pu être ou comment mes amis ont pu être à l’école.
Axelle, comment se met-on dans la peau de personnages différents ?
Axelle Cohu : C’est un exercice de travail, de travail régulier avec Marion, avec toute l’équipe. C’est une gymnastique intellectuelle et physique, le physique joue beaucoup. Il faut se mettre dans l’énergie.
C’est l’énergie du personnage qui nous met dans la personnalité du personnage. Moi, je joue un directeur de cabaret, une institutrice très sévère et un marchand d’âne très sournois, gentil et méchant à la fois.
Donc c’est amusant, ce sont des personnages qui sont très différents. Et justement, c’est ça qui est intéressant, interpréter des personnalités complètement différentes.
Frédéric Lainé : Là, en l’occurrence, il n’y a pas trop de lignes, donc, pour moi, le jeu se fait plus dans les expressions, notamment la scène avec Ingrid, le pantin. Je trouve ça intéressant de jouer des rôles avec moins de lignes, d’être plus patient. J’ai quelques petits dialogues aussi, quelques présentations. Pour moi, ça me va très bien comme personnage. Peu loquace, finalement.
Kevin Viel : C’est un peu le même travail qui est tout aussi complexe et intéressant, de rentrer dans la peau d’un personnage qu’il soit méchant ou gentil. Et justement, d’essayer de, comme disait Hakim tout à l’heure, chercher au fond de soi des souvenirs, quelque chose qui nous rappelle éventuellement comment on devient finalement quelqu’un de méchant, un escroc ou un tueur éventuel, pour essayer de le réinterpréter et le devenir sur scène face au public.
L’amitié, l’envie, le passage à l’âge adulte. Comment est-ce que vous les ressentez, justement, ces valeurs ? Est-ce que cette pièce vous parle ?
Frédéric Lainé : On ne va pas trop dévoiler, mais je trouve ça très intéressant pour le public de Hong Kong, justement, le rôle du pantin qui est un peu un enfant gâté, qui est très exigeant. Et donc ça, devrait faire réfléchir le public. Dès la première scène, le ton est donné. Je pense qu’il y a beaucoup d’apprentissage dans cette pièce pour les enfants, pour les parents.
On pense que Pinocchio, est une histoire pour les enfants, mais je pense que même les adolescents, les jeunes adultes peuvent aller voir cette pièce où il y a de vrais valeurs. Il y a plusieurs visions, plusieurs niveaux de lecture que l’on soit jeune enfant, ado ou adulte.
Il y a beaucoup d’humour dans la pièce. On joue avec le public, avec le public enfant aussi. Et c’est une histoire de choix, de choix et de conséquences de nos choix. Mais ça reste sur un ton léger, drôle, avec des personnages assez amusants. Ce n’est pas pour donner une notion dramatique et grave. C’est fait sur le ton de l’humour et de l’amusement.
Qu’est-ce que vous attendez du public ?
Frédéric Lainé : Moi, ce que j’attends, c’est que le public réfléchisse aussi. C’est-à-dire, il vienne voir une pièce où il y a un message. J’espère que le public, en sortant, dira « Ah, c’était sympa, ça nous fait réfléchir ! ».
Hakim Slaim : Je pense qu’avec cette pièce, on passe par plein de différentes émotions. Nous avons tous un petit Pinocchio en nous qui a envie de bien faire, mais qui, parfois, se laisse distraire par un peu tout le monde et peut faire des erreurs. Et donc, il y a beaucoup d’empathie. Une empathie que l’on devrait retrouver dans le public. Je pense qu’ils vont peut-être se reconnaître et aussi leurs enfants.
Marion Demeneix : Pour moi, ce qui me tient à cœur dans Pinocchio, et c’est lié à mon travail, c’est l’école. Collodi a écrit Pinocchio à l’époque où l’Italie du Nord était dans une misère noire. Et il n’y avait qu’une possibilité pour s’arracher à la misère, et c’est peut-être un peu comme dans certains pays très pauvres aujourd’hui, c’est l’école. Il faut aller à l’école. Et Pinocchio, lui, il ne veut pas. Il veut s’amuser tout de suite. On ne veut que s’amuser, mais en fait, non. Et il faut aller à l’école. Et pour moi, Pinocchio, c’est ça. C’est « l’école peut te sauver vraiment de la misère ».

————————————————–
CHORUS Théâtre présente : Pinocchio
15 février à 20h – 16 février à 16h / Youth Square – Y studio (Chai Wan)
Adaptation : D’après le conte de Collodi et le texte de Joël Pommerat
Mise en scène : Marion Demeneix
Distribution : Adrien Touboul – Axelle Cohu – Delphine Canard-Moreau – Frédéric Lainé – Hakim Slaim – Ingrid Sera-Gillet – Kevin Viel
BILLETS : https://www.chorus.hk/ticketing/
Retrouvez l’interview de l’équipe ICI