53ème édition du Festival du Film Français à Hong Kong
53e édition du plus ancien festival de films organisé par l’alliance française de Hong Kong depuis 1953 avec au total plus de 1600 films français projetés ici à Hong Kong, soutenu également par le Consulat général de France à Hong Kong et Macao. Depuis 1972 le festival travaille en collaboration avec le département des loisirs et des services culturels de Hong Kong, festival devenu un événement annuel phare de la vie culturelle hongkongaise. L’édition 2024 aura lieu du 19 novembre au 10 décembre avec en ouverture le film « L’amour ouf » de Gilles Lellouche.
Seront présents à Hong Kong Antoine Chevrollier, Franck Dubosc, Camille Razat ou encore Mélanie Robert. Des séquences avec les talents sont prévues, une spéciale Truffaut également et Farewell Delon pour dire au revoir à Alain Delon. Avec nous pour en parler Jean-Sébastien Attié, directeur de l’alliance française.
Par Catya Martin
Catya Martin : Combien de temps vous faut-il pour préparer ce festival ?
Jean-Sébastien Attié : C’est toujours six mois de travail avant le lancement de l’édition, six bons mois entiers.
Comment s’est faite la sélection des films ?
Nous avons trois sections, des sections exclusives des films de l’année. Nous visionnons le maximum de films pendant les mois précédents, afin de sélectionner ce qui nous paraît le meilleur pour l’audience, en essayant toujours de proposer un choix très éclectique, c’est un peu la marque de fabrique du festival.
Toujours beaucoup d’art et essai, qui représente le cinéma Français. Ensuite une rétrospective, nous avions choisi déjà depuis l’année dernière une rétrospective sur François Truffaut. Cette année marque les quarantes ans de sa mort et nous voulions le célébrer avec un documentaire et une sélection de huit films.
Bien sûr nous aurons aussi un petit clin d’œil à Alain Delon qui vient de nous quitter, et avons ajouté à la dernière minute, « Les Bronzés font du ski » en hommage à Michel Blanc.
Plusieurs talents seront présents à Hong Kong ?
Ils viennent à plusieurs moments. Antoine Chevrollier, qui a réalisé « La Pampa » (« Block Pass »), vient pour trois jours au début du festival. Il participera à des masters class, des rencontres et parlera évidemment de son film et la réalisation.
Puis, à partir du 30 novembre jusqu’au 2 décembre, nous avons Franck Dubosc, Camille Razat et Mélanie Robert qui viennent pour plusieurs films.
Franck Dubosc, vient défendre ses deux films « Un ours dans le Jura », et également « Tout le Monde Debout », une reprise de 2018 qu’il va aussi présenter avec un échange avec le public à la fin du film.
Camille Razat et Mélanie Robert viennent elles défendre le film «Prodigieuse », dans lequel joue aussi Franck Dubosc.
Le film d’ouverture est « L’Amour Ouf » de Gilles Lellouche. Pourquoi ce choix ?
D’abord parce que c’est un film moderne, contemporain, qui plaît à toutes les générations. Il est sorti en France depuis peu c’est un grand succès. C’est un film moderne, avec une histoire d’amour, un film enlevé, dynamique. C’est aussi une image du cinéma français qu’on veut promouvoir. En fait, c’était un peu le choix de cœur aussi.
Le film d’Artus, dont on a beaucoup parlé en France, « Un p’tit truc en plus » est aussi au progamme. C’est aussi un choix de cœur ?
Nous avons voulu privilégier pour le début du festival les grands succès du box-office.
Notre audience veut voir les films que tous les Français ont pu voir en France et qui ne sont pas encore sortis sur les plateformes ni en ligne, ni dans les avions.
Nous avons donc concentré ces films sur les 4 ou 5 premiers jours du festival avec « L’amour ouf », « Le Comte de Monte Cristo » le mercredi, « Les bronzés font du ski », en hommage à Michel Blanc, le 21 novembre et bien sûr « Un p’tit truc en plus », le vendredi.
Pour le week-end, il y a de nouveaux films comme « Saint-Ex » qui sort fin décembre en France avec Louis Garrel et Vincent Cassel. Artus joue aussi dans « La Pampa » d’Antoine Chevrollier, où il a un rôle totalement différent, vous le découvrirez à contre-emploi.
Quels sont vos coups de cœur ?
C’est toujours la question que je redoute chaque année. J’aime beaucoup les films d’art et essai.
Il y a plusieurs films avec Vincent Lindon que j’aime beaucoup. « Le choix » (Cross-Away) et « Jouer avec le feu » (The Quiet Son). Ce sont des films qui ont eu des prix d’interprétation à Venise.
J’ai aussi beaucoup aimé les grands succès dont on parle évidemment.
Également « Being Maria », l’histoire de Maria Schneider dans « Le Dernier Tango à Paris ». C’est une très belle interprétation d’Anamaria Vartolomei. Et puis, des films très intimistes. Il y a des très beaux films qui sont sur le thème de la paternité, très sensible, comme « le Roman de Jim » (Jim’s Story), un film d’art et d’essai magnifique. « Mikado » aussi, qui est en première mondiale le 8 décembre et qui est un film exceptionnel. Donc si vous êtes curieux et avez du temps pour découvrir des films que vous ne verrez pas forcément sur les plateformes plus tard, c’est vraiment l’occasion avec ce festival.
Combien de films sont programmés pour cette 53è édition ?
48 films, en mentionnant les six films que nous avons aussi fait autour du design. Il y a une section spéciale sur le design. C’est une série de films qui nous a été demandé par le Hong Kong Design Centre. La France est, cette année, le pays invité d’honneur de la semaine du design, la BODW. Il y aura donc des documentaires sur Charlotte Perriand, Le Corbusier ou encore Colette Mon Amour.
Qu’est-ce qui a été le plus compliqué ?
Le plus dur, c’est coordonner la venue des talents, avoir les bons talents aux bons moments, ajuster le programme en fonction. Et puis des choix cornéliens pour sélectionner les films. Il y a beaucoup de films que nous aimons. On ne peut pas tout prendre parce que 50 films, c’est déjà beaucoup.
Ce sont des choix parfois artistiques, de cœur ou de disponibilité des films que l’on regarde aussi pour le French May, avec là aussi une part réservée au cinéma français.
Vous attendez combien de personnes cette année ?
Toujours entre 10 et 15.000 spectateurs. Tout dépend du nombre de projections. Nous avons d’ailleurs rajouté des projections pour « Le Comte de Monte-Cristo » et « L’amour ouf ». Il y aura 3 à 5 séances supplémentaires pour ces films.
En plus du Leisure and Cultural Department de Hong Kong, avez-vous d’autres partenaires ?
Absolument. Nous travaillons avec d’autres festivals, nous programmons des films avec le LGBT Film Festival de septembre où l’on retrouvera « La Pampa » (Block Pass). Nous travaillons aussi avec le HKJFF, le Jewish Film Festival, où nous programmons chaque année un film en commun, cette année, il s’agit d’un film d’animation « The most precious of cargo » – “La plus précieuses des marchandises » de Michel Hazanavicius, à qui l’on doit, notamment « The Artist ».
Informations : HKFFF : www.hkfrenchfilmfestival.com
Billets : www.urbtix.com
Les talents présents à Hong Kong
Franck Dubosc, réalisateur, acteur, humoriste et scénariste français. Il a réalisé plusieurs comédies, dont « Tout le Monde Debout » (Rolling to You) (2018) et « Un ours dans le Jura » (How to Make a Killin (2024).
Antoine Chevrollier, cinéaste français connu pour avoir réalisé les séries The Bureau et Le Baron Noir. Son premier film, « La Pampa » (Block Pass), a été tourné dans la ville de son enfance, Longué-Jumelles, et a été sélectionné pour le programme de la Semaine de la critique au Festival de Cannes 2024.
Camille Razat, actrice et mannequin française qui s’est fait connaître pour son rôle de Camille dans la série américaine Emily in Paris. En 2022, elle crée sa propre société de production, TAZAR PRODUCTIONS. Elle joue dans le film Prodigieuses aux côtés de Mélanie Robert.
Mélanie Robert, actrice française apparue dans la série Ange et Gabrielle en 2018, puis en 2022 dans le polar Dans l’ombre des dunes de Philippe Dajoux. Avec Camille Razat, elles campent le rôle de sœurs jumelles dans Prodigieuses.