4ème course “Rolex China Race” père/fils
Partons faire un voyage en compagnie de Philippe Grelon et de Côme, son fils, qui vont encore nous entrainer dans une aventure extraordinaire en bateau depuis Hong Kong jusqu’aux Philippines. L’équipe père et fils prennent le départ de la “Rolex China Race”, course organisée par le Royal Hong Kong Yacht Club, le 27 mars. Philippe et Côme nous racontent cette aventure.
Propos recueillis par Catya Martin
Trait d’union : C’est la quatrième fois que vous participez en duo à cette épopée Hong Kong/Les Philippines, sur un bateau Figaro trois Beneteau. Pourquoi avoir décidé de prendre le nom de l’ONG Plastic Ocean ?
Philippe : Nous voulions pour cette course faire la promotion d’une ONG et Plastic Ocean nous paraissait la plus logique. Quand on navigue sur ces océans, on voit énormément de plastique. L’année dernière d’ailleurs, nous nous étions pris un grand sac de plastique de cinq mètres de large qui nous a fait perdre une heure sur la course. Pour nous c’était donc le bon moment pour promouvoir cette fondation à Hong Kong.
Que vous apporte cette course ?
Côme : Pour moi, c’est toujours un bon moment, que ce soit durant toute la préparation que pendant la course. C’est un temps assez spécial à passer avec mon père, un moment qui nous rapproche. Durant toute la période de préparation, nous passons beaucoup plus de temps ensemble qu’à n’importe quel autre moment de l’année.
Vous avez 29 ans et avez fait votre scolarité à Hong Kong avant de partir en Australie pour étudier. Puis un passage par la Chine de deux ans et un retour à Hong Kong chez Simpson Marine. La voile a toujours fait partie de votre vie ?
Côme : Oui, absolument. C’est une longue histoire avec la voile. Une histoire qui a commencé avec mon père il y a 29 ans. À l’époque, nous étions en Nouvelle-Zélande et c’est mon père qui m’emmenait faire du bateau quand j’étais petit et à chaque fois, après avoir navigué, il m’emmenait acheter des bonbons et au fur et à mesure, à chaque fois que j’allais faire du bateau, j’avais des bonbons. Donc je me disais le bateau c’est assez sympa et au bout d’un moment, il n’y avait plus de bonbons, mais j’allais quand même faire du bateau. Donc ça a marché.
Et vous Philippe, pourquoi vouloir à tout prix faire ses courses avec votre fils ?
Philippe : En fait, j’ai toujours préféré les équipages réduits sur les bateaux. Nous faisons beaucoup plus de choses, nous sommes impliqués dans toutes les opérations de manœuvres techniques, de décisions, de stratégies de courses. Alors que lorsque vous faites partie d’un équipage il y a quinze personnes sur le bateau, c’est donc très différent.
Je trouve que c’est vraiment sympa de partager cette passion avec Côme. Nous avons exactement les mêmes idées sur la préparation du bateau, sur la stratégie, sur la course. Et, effectivement, sur toute la préparation qui commence pratiquement six mois avant la course, c’est un moment privilégié pour nous.
Le départ de la course est le 27 mars, mais avant, vous avez une étape à Taïwan.
Côme : Le bateau est d’origine taïwanaise et son propriétaire nous l’a prêté pour faire la course. Nous partons mi-mars à Taïwan, pour quelques jours, afin de présenter le projet, parler de la voile et surtout partager notre passion.
C’est une première cette présentation, avec des conférences pour expliquer justement votre passion.
Philippe : Non, ce n’est pas la première fois. J’ai rencontré, un jour au Royal Hong Kong Yacht Club, un dentiste qui m’a demandé de venir parler de voile auprès de ses amis, nous devions être 5/6 et au final j’ai parlé de ma passion devant 150 personnes.
J’ai donc fait une présentation un peu majeure de mon passé de voile à ces dentistes passionnés. Ils étaient très contents en fait, tous étaient Hongkongais.
Peut-on avoir des détails sur le parcours de la course ?
Côme : Elle fait 565.000 nautiques donc entre trois et cinq jours, en fonction de la météo. Nous allons sortir du port de Hong Kong et tourner à droite, là nous aurons un cap d’environ 120/140 en ligne droite jusqu’à Subic Bay, aux Philippines.
Il y a quelques obstacles à considérer, mais ce qu’il y a de plus important sur ces eaux-là, ce sont les bateaux de pêche la journée mais surtout la nuit. Il faut donc être très prudents et éviter les collisions avec ces bateaux qui eux, maintiennent leur trajectoire. C’est donc à nous de les éviter. Il y a également les risques avec les filets de pêche qui trainent derrière ces bateaux.
Philippe : Aujourd’hui, nous, utilisons des « lasers beam ». Dès que nous rencontrons un bateau de pêche, nous lui envoyons un signal avec ce laser et il nous répond pour nous faire savoir qu’il nous a vu.
Combien de bateaux seront présents au départ de la course ?
Philippe : À aujourd’hui, il y a entre 20 et 25 bateaux qui sont inscrits.
Avez-vous une idée de votre performance ?
Philippe : Cette année, nous pensons avoir beaucoup plus de compétition que l’année dernière car notre handicap du bateau est assez élevé par rapport à d’autres concurrents. Si la météo est avec nous alors ce sera fantastique, si le vent n’est pas au rendez-vous ce sera catastrophiques (rires).
Je reviens sur l’ONG Plastic Ocean, nom que vous avez donné au bateau. Que leur apportez-vous ?
Philippe : Déjà, comme vous l’avez dit, le nom du bateau, et donc toutes les personnes qui suivent la course le verront. Donc si effectivement nous sommes bien placés, ce sera alors fantastique pour eux, en termes de visibilité.
Ensuite, il y aura le nom de Plastic Ocean en grand sur la voile et cette année encore, la BBC nous a demandé de participer au film que la chaîne fait chaque année sur cette course. Nous aurons une caméra à bord qui nous permet de faire des images et donc pour Plastic Ocean, c’est fantastique car leur logo sera visible partout.
Enfin, lors de notre déplacement à Taïwan, nous parlerons bien évidemment de Plastic Ocean. La chaîne TV5 est aussi intéressé, l’objectif est de faire le maximum de publicité sur leurs actions.
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Photos : Rolex China Race 2023 photo©ROLEX/Daniel Forster