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Une présidente francophone à la Chambre de commerce Canadienne

L’ancienne colonie britannique abrite une des plus importantes communautés canadiennes à l’étranger, évaluée à plus de 300.000 personnes avec également, un nombre important de résidents hongkongais ayant fait des études au Canada. La chambre de commerce canadienne de Hong-Kong, avec ses plus de 1.400 membres, est l’une des plus importantes organisations commerciales canadiennes à l’extérieur du pays. Élue pour deux ans en novembre dernier, Amélie Dionne-Charest est la nouvelle « Chair » de l’organisation à Hong-Kong. 

Par Catya Martin

 

Inscrite à la Chambre depuis sept ans, Amélie Dionne-Charest siège au bureau de l’organisation depuis deux ans où elle s’est, notamment, occupée du gala annuel. La crise sanitaire n’ayant pas permis d’organiser ce gala, important pour les ressources de la Chambre, l’entrepreneure canadienne a réussi à trouver les arguments suffisamment forts auprès des entreprises membres avec la mise en place d’un événement en ligne, soutenu par la communauté d’affaires.

1.100 membres à son arrivée à la tête de la Chambre, ils sont aujourd’hui plus de 1.400. « D’ici la fin de mon mandat je me suis donné comme objectif de doubler le chiffre initial et donc de passer en deux ans de 1.100 à 2.200 membres », explique-t-elle.

Pour réussir son pari, et augmenter le nombre de membres, plusieurs actions sont en cours et notamment la création d’un nouveau statut de membre, les anciens élèves de grandes écoles canadiennes, les alumis. Composée de 40 % de membres non canadiens, la Chambre est à l’image du Canada, inclusive et extrêmement variée. « On estime à plus de 170.000 le nombre de résidents hongkongais ayant étudié dans des universités canadiennes. Tous peuvent avoir accès à une adhésion auprès de la chambre de commerce canadienne. Il suffit juste d’être inscrit auprès de son alumi association », indique Amélie.

Être présidente représente beaucoup pour cette jeune maman de deux enfants. « La première chose que j’ai faite en arrivant à Hong-Kong était de rejoindre la Chambre canadienne, je n’avais, à l’époque, aucun contact, pas de réseau, je ne connaissais personne », raconte-t-elle. « Je suis donc l’exemple parfait de l’entrepreneure qui en a bénéficié. J’ai pu me bâtir un réseau en très peu de temps, j’ai construit des relations d’affaires, signé des contrats et aussi développé des amitiés. Je suis tellement reconnaissante envers la Chambre de commerce qu’il était normal pour moi, de rendre ce que j’avais reçu », ajoute-t-elle.

 

 

Fière d’être Canadienne, Amélie Dionne-Charest, a toujours eu à cœur de s’impliquer auprès de sa communauté. « C’est rester près de mes racines, de mon identité, de mon pays et donc de mon héritage », explique-t-elle.

Maman, entrepreneure d’une activité en expansion et présidente de la Chambre de commerce, nécessite une véritable maîtrise de la gestion de son temps.

Trois métiers prenants que la jeune femme gère sans que l’un vienne prendre sur l’autre. « J’essaye de dédier la semaine à mon travail et à la Chambre de commerce et le week-end d’être le plus disponible possible pour ma famille. Ce qui m’aide c’est que je prends vraiment plaisir dans chacun de ces rôles », précise la co-fondatrice de la société de courtage en assurance, Admedilink.

 

Son rôle de présidente, Amélie le veut surtout participatif. Une enquête de satisfaction a été lancée auprès des membres permettant d’améliorer l’offre proposée par la Chambre, les résultats ont permis d’établir une feuille de route. 

Aujourd’hui l’équipe en place se concentre sur trois thématiques qui seront déclinées sur les trois prochaines années. « Nous avons pris des thèmes fédérateurs au sein de nos membres. Les thèmes sont : Hong-Kong prospère, Vivre et investir au Canada et la Greater Bay Area », explique la présidente.

 

Le travail va se concentrer sur les actions à mettre en place pour augmenter le nombre de membres et surtout renforcer les avantages qu’offre la chambre. 

Autre axe, la digitalisation de l’organisation. « Améliorer notre site internet pour en faire une plateforme d’information avec des sujets pour nos membres. Ce site devra être une plateforme entre Hong-Kong et le Canada. Nous devons aussi continuer à faire des événements virtuels. Nous avons une chaîne Youtube avec des vidéos de nos conférences disponibles pour nos membres », détaille Amélie Dionne-Charest. 

A cela s’ajoute une autre initiative, le développement de qu’elle appelle les « Meet & Greet », du réseautage virtuel.

 

L’autre sujet important pour la nouvelle présidente est la diversification des revenus de la Chambre. 

Comme beaucoup de Chambres de commerce, l’entité canadienne est aussi dépendante des levées de fonds obtenues lors de son dîner de gala annuel, dîner annulé en raison de la pandémie. « Face à cette situation, nous avons très vite compris qu’il fallait trouver d’autres sources. Nous avons donc décidé de pousser un second événement qui aura lieu à l’automne et qui devrait davantage cibler les entrepreneurs. Il s’agit du transpacific conference qui invite des acteurs au Canada, en Chine continentale et à Hong-Kong à échanger sur certains sujets qui concernent principalement les entrepreneurs », explique-t-elle. 

Toujours dans cette recherche de diversifier les revenus, la réflexion sur la mise en place de services payants en direction des membres est également à l’étude.

 

Enfin, Amélie Dionne-Charest est très attachée à la représentation des intérêts de ses membres tant au Canada qu’à Hong-Kong. « Comme toutes les Chambres de commerce nous avons un échange avec le gouvernement. On aimerait intensifier ces échanges, tant à Hong-Kong qu’au Canada et cela au bénéfice de nos membres », précise-t-elle.

Dans la région, la Chambre s’organise et vient de lancer deux initiatives. D’abord, regrouper en une seule entité les Chambres canadiennes de Chine continentale, puis un regroupement de chambres canadiennes indopacifiques. 

 « Cette crise nous a obligés, pour fonctionner, à organiser des événements et rencontres virtuelles, donc à moindre coût. Nous avons pu échanger avec des personnes basées au Canada ou ailleurs, personnes que nous n’aurions peut-être jamais pu rencontrer, c’est donc une chance. Nous savons que nous pouvons avoir des interlocuteurs de grande qualité en virtuel et nous avons pu constater que cela fonctionnait », ajoute-t-elle.

« Mon objectif principal est que notre Chambre ressorte de cette crise renforcée et plus solide », tient-elle à préciser. A suivre.