Œdipe au Zinc – Tragédie en trois pactes. (Pacte 2)
Par Sven Larsonn (www.sauvesparlekong.com)

Ce bar est un cosmos de quarks, de jazz, la serveuse une ondine,
Le zinc qui zinzinule une symphonie de couacs, de verres qui trinquent avec les dents, de piafs mal empaffés qui jasent… Ça boîte. Ça sent. Ça boit. Laïus, Laïos. Pierre Louÿs. En vrac, au détail, tout venant. Œdipe hèle, ondine le ressert, le tanne.
Dans cette métamorphose du vide, Bacchus est là qui ricane… Tralalalala. Transistor craque. Hallal. Avec sauce samouraï. Œdipe au zinc déraille et dans son antienne s’affale :
- Je meurs d’amour pour toi et ne sais pas verbaliser tout ce qui meurt d’amour en moi, dégouline d’un abcès; d’un œdème, c’est la ronde alentour qui ne sait s’alentir et j’agonise de me faire agonir patatras. Tu ne me reconnais plus, m’as tu seulement connu ?
Ondine la Maline, Charleroi, sourcil ourlant, piercing paillettes faisant foi :
- tu parles à moi ?
- Les Grecs ont inventé leurs mythes dans le seul but d’y croire. L’espoir n’était pas une option, c’était une fonction. Les miroirs ne produisent que des fantômes. Je disparais déjà, j’ai laissé mon égo à Lisbonne avec Fernando Pessoa, mon ombre rimant ma vie de syncopes en guingois, rimant la vie jusqu’à devenir toi papa.
Je est mon autre,
Sur la Béquille du monde que voila.
Shalalala-la…
… (À suivre)
(Photo : Artwork AI www.sauvesparlekong.com)

