Culture

« L’art doit être accessible à tous »

 

Créé en 1994 par le Français Gilles Dyan, le groupe Opéra Gallery, qu’il préside, représente aujourd’hui 13 espaces d’exposition à travers le monde. Une première galerie ouvre à Singapour puis vont se succéder Paris, Londres, Genève, Zurich, Monaco, New-York, Miami, Aspen, Singapour, Hong-Kong, Seoul, Beyrouth ou encore Dubaï. Ce réseau mondial de galeries et la qualité des collections internationales présentées font du groupe une référence incontournable auprès des créateurs et des collectionneurs. Galerie d’art moderne et contemporain de renommée internationale Opera Gallery présente des chefs-d’œuvre de certains des artistes les plus importants du XXe et du XXIe siècle, ainsi que des œuvres d’artistes émergents du monde entier. Toujours à l’avant garde des différents mouvements culturels, Gilles Dyan s’est engagé, bien avant tout le monde dans la promotion de l’art urbain, le « street art ». il a accepté de répondre à nos questions. Interview.

Propos recueillis par Catya Martin

Trait d’Union : Pourquoi avoir crée Opera Gallery ?

Gilles Dyan : Opera Gallery est le résultat de ma passion pour l’art et de mon parcours assez inhabituel. En effet, j’ai dû commencer à travailler assez jeune et n’ayant pas eu l’opportunité de faire des études d’art, je ne pouvais prétendre à aucun poste dans une institution d’art ou chez un galeriste. J’ai donc commencé ma carrière en faisant du porte à porte pour vendre des éditions et des œuvres d’artistes locaux ! Figurez-vous que ma petite entreprise de l’époque a remporté un tel succès que j’ai été invité à participer à un salon d’art à Singapour où j’ai rencontré des gens qui m’ont aidé à trouver le financement pour ouvrir le premier espace Opera Gallery là-bas. C’était en 1994, j’ai ouvert un espace à Paris peu de temps après. Les années que j’ai passé à faire du porte à porte m’ont appris que pour aimer et acheter de l’art, il n’était pas nécessaire d’être riche ou éduqué et la plupart des gens auxquels je vendais à l’époque, étaient intimidés par les galeries d’art. C’est comme ça que j’ai eu l’idée de créer une galerie, dont la porte pouvait être poussée par tout le monde, exposant des œuvres de grands maîtres auprès d’œuvres de jeunes artistes émergents. L’art est pour tout le monde, il n’est pas réservé à une élite.

Aviez-vous déjà à̀ l’esprit ce développement international ?

Nous avons aujourd’hui 13 espaces d’exposition. Je ne pense pas que lorsque j’ai créé Opera Gallery en 1994, j’imaginais un développement mondial aussi rapide mais j’ai toujours voulu avoir une exposition internationale.

En quoi vous différenciez-vous des autres galeries dans le monde ?

Je pense que la grande force d’Opera Gallery réside dans mon idée de départ, que l’art doit être accessible à tous. Nous accueillons tout le monde de la même façon dans tous nos espaces d’exposition, qu’il soit un collectionneur fortuné, amateur d’art ou juste curieux. La plupart des autres galeries sont spécialisées soit dans le premier marché soit dans le second, Opera Gallery présente des œuvres de qualité tant de grands maîtres que de jeunes artistes émergents.

Pouvez-vous nous parler du développement culturel de Hong-Kong ?

Je pense que Hong-Kong est en plein essor dans le domaine de l’art, et ce depuis les années 1990 avec la naissance de nombreux musées, puis la tenue de grandes ventes aux enchères et l’organisation de la Hong-Kong Art Basel et Art Central. Hong-Kong est en passe de devenir une véritable plaque tournante culturelle. Les collectionneurs comme les amateurs y sont de plus en plus éduqués et de plus en plus pointilleux.

Vous êtes aujourd’hui une référence auprès des créateurs mais aussi des collectionneurs de

« Street art ». Qu’est-ce qui vous a poussé à y croire ?

Je me suis toujours intéressé au Street Art, même quand personne n’y croyait. Je pense que le concept de base du Street Art est celui qui m’a donné l’idée du concept d’Opera Gallery: l’art doit être accessible à tous. Tant qu’il ne dénature pas le patrimoine architectural d’une ville, le Street Art est formidable car il peut être vu par tous.

Exposer Monet ou Chagall aux côtés de Zao Wou-Ki ou encore Rancinan est-ce compris par tous les amateurs ?

Mon concept n‘est pas de passer de l’un à l’autre, c’est justement de les exposer l’un à côté de l’autre, de les faire dialoguer…

Vous considérez-vous toujours comme un « généraliste » de l’art ?

En toute modestie, je pense au contraire que je suis plutôt devenu un « spécialiste » de l’art…

Opera Gallery

W Place, 52 Wyndham Street, Central

Hong-Kong