Du rire aux larmes
Mourir de rire, ça rime, et c’est rare même si Wikipédia répertorie une petite quinzaine de personnes connues littéralement MDR.
Pleurer de rire heureusement c’est moins rare, et pleurer tout court malheureusement encore moins…
Par Stéphanie Delacroix
On peut avoir la larme à l’œil en versant une larme de sa boisson préférée (champagne, thé ou tequila) en mémoire d’un.e ami.e disparu.e, en verser quelques-unes en voyant celles des autres aux infos ou en errant hyptnotisé.e.s par le torrent de larmes et autres secrétions corporelles déversé sur les réseaux qui n’ont plus grand-chose de sociaux, tant ils sont animés de haine, d’invectives et de d’appels qualifiant les ennemis des uns et des autres d’animaux…ce qui inviterai presque la citation d’un pacifiste assez connu[1] : “On reconnaît le degré de civilisation d’un peuple à la manière dont il traite les animaux”…
Quand on pleure (de joie, de chagrin ou de « Yellow » de Coldplay) le liquide lacrymal est toujours produit par les glandes (lacrymales) situées au-dessus de chaque œil mais en plus grande quantité que pour les larmes de base – « basales » (qui nourrissent et protègent la cornée, et sont donc présentes en permanence dans nos yeux dont elles s’évaporent sans laisser de trace), et les larmes réflexes (produites en réaction à une attaque ou un stimulus, poussière, doigt, poil de chat ou « Yellow » de Coldplay). Les larmes émotionnelles (trop nombreuses pour toutes s’évaporer) débordent de nos yeux aussi profonds et ronds soient-il, quelques-unes vont glisser plus ou moins gracieusement (plus : Margot Robbie dans Barbie ou moins : moi qui regarde Okja / Netflix / 2017) sur nos joues et d’autres vont remplir – via les canaux lacrymaux – les sacs lacrymaux (qui eux au moins ne sont pas en peau de crocodile, ni d’autruche, ni de vache). Une fois ces petits sacs (réutilisables) pleins pas d’autre choix que de prendre la direction des conduits naso-lacrymaux situés dans le haut des naseaux direction la gorge ou les narines…et oui ce sont bien des larmes (mélangées à du mucus) qui coulent dans la gorge et du nez quand on pleure.
Sauf pour les sirènes…puisque, attention c’est triste, les larmes de sirènes sont…les microbilles en plastique d’origine industrielle servant de matière première pour fabriquer de nombreux objets en plastiques et qui se trouvent polluer tous (si si tous) les milieux aquatiques de la planète bleue et qui en version microscopique (entre 500 et 700 nanomètres) se retrouvent aussi dans l’eau de pluie et le sang des humains et autres habitants de la Terre (qui eux n’ont pas inventé de moyens de détruire leur unique habitat mais c’est parce que c’est des bêtes, eux).
Les larmes se composent d’eau, d’électrolytes, de protéines, de lipides, d’anticorps, de lysozyme (un enzyme qui aide à l’élimination des bactéries), de mucines et probablement donc de microplastiques. Leur composition varie en fonction du type de larmes, davantage d’anticorps pour les larmes reflexes, et d’avantage de protéines et d’hormones pour les larmes d’émotion…
Si nous ne sommes pas les seuls animaux à sourire de plaisir nous sommes apparemment les seuls à pleurer des larmes de chagrin. Pour les autres les larmes servent uniquement à nettoyer et lubrifier les yeux.
[1] Mohandas Gandhi