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Y-a-t-il un pilote dans l’avion ?

Avez-vous reçu cette année du Père Noël le nouveau cadeau high-tech et fashion : un « faux bourdon ». Non ! Il ne s’agit pas d’un nouvel insecte, bien que les oiseaux l’attaquent régulièrement pour s’en défendre tant la ressemblance  est troublante ! Vous l’avez compris, il s’agit du drone !

Par Anne Suquet

Un drone est un aéronef sans humain à bord, le plus souvent télécommandé. Il peut avoir un usage civil ou militaire. Il y a déjà plus de 100 ans, cette super invention apparaissait pendant la Première Guerre mondiale pour répondre à un seul objectif : épargner la vie des pilotes au combat. En France, en 1917, grâce au travail du capitaine Max Boucher, des avions sans pilote radiocommandés décollent pour des torpilles aériennes.

L’idée du drone était née, mais ne prendra vraiment ce nom que dans les années 30 en Angleterre tant son bruit ressemble à celui du faux-bourdon ou drone en anglais.

Sous l’œil du drone

On ne le voit que rarement dans le ciel et pourtant il peut être partout ! Outre sa genèse militaire, ses fonctions les plus connues sont la livraison de colis, la création de contenus, ou encore la surveillance. Cependant, d’autres utilisations méritent d’être soulignées :

La sécurité et la santé des personnes : en juin 2019, plus d’une centaine d’enfants du Ghana, en Afrique, atteints de diarrhées aiguës, qui ne bénéficiaient ni d’un centre de santé local ni de moyens de transport adéquats, ont tous reçu une dose de sels de réhydratation convoyée en un temps record par un drone.

Le drone peut intervenir après des catastrophes dans des zones extrêmement difficiles pour porter secours, ou alerter les équipes, seconder les chiens de montagne pour retrouver des personnes disparues…Il peut aussi repérer les comportements violents dans une foule.

L’agriculture, où le drone peut calculer et adapter les doses d’engrais, de pesticides et d’insecticides, suivre la production de biomasse (pâtures), estimer les dégâts causés par les conditions climatiques, les maladies ou les insectes et intervenir de manière plus précise.

La protection de la nature ou des espèces menacées grâce aux caméras en infrarouge pour la surveillance : étudier les virus des baleines, repérer préventivement les requins, surveiller les volcans…

L’accessibilité internet dans les régions les plus reculées du globe grâce à des drones solaires comme stations relais.

Le drone taxi ou le transport de passagers : les firmes EHang (Chine), Airbus et Uber ont déjà des prototypes.

L’animation de spectacles aériens féériques de plus en plus utilisée au Puy du Fou, Disney ou pour remplacer les feux d’artifice comme le dernier spectacle 2020 de Shanghai.

Pour qu’il y ait véritablement un pilote de l’avion !

Demain tous les drones seront munis d’intelligence artificielle (IA) et seront capables d’analyser seuls les informations collectées.

Nous comprenons bien que l’arrivée d’outils dotés d’IA renforce la nécessité de développer la pensée informatique afin d’utiliser les résultats donnés par plusieurs agents intelligents et de les combiner pour résoudre des problèmes. D’autre part, l’étude des agents intelligents de traitement de l’information est une excellente façon de développer la pensée informatique. Comprendre l’informatique c’est comprendre le monde dans lequel on vit. La programmation est l’occasion de passer de l’autre côté de l’écran, de développer la concentration, d’être rigoureux dans l’ordre des instructions que l’on donne au robot, à la machine, mieux savoir pour choisir et non subir le monde du numérique (acteur/décideur). Stimulants auprès des plus jeunes, travailler sur des robots leur permet d’acquérir des qualités utiles pour la suite de leur cursus (démarche scientifique, résolution de problèmes, créativité, travail en groupe).

L’initiation à la robotique est aussi un moyen de lutter contre l’échec scolaire. En France, l’Education nationale en a mesuré toute l’importance en inscrivant la programmation dans les programmes de l’école primaire et du collège dès 2016.

La finalité est de préparer les élèves à contrôler l’intelligence artificielle, et non pas d’en être dépendants.

C’est aussi les préparer à de nouveaux métiers qui vont monter en puissance dans la société civile et militaire de demain : comme pilote de drone, imprimeur 3D, le nouveau marché de l’anti-drone…

Au fait, saviez-vous que le leader mondial du drone est installé à deux pas d’ici, à Shenzhen ?