Coups de coeur

Une école de musique classique à la française

C’est l’objectif que s’est fixé Domitille Delattre. Française installée à Hong-Kong depuis 2017, cette jeune maman de trois enfants de 7, 4 et 2 ans est portée depuis son enfance par la musique et plus particulièrement le piano. 20 ans d’école de musique, 10 ans de solfège au conservatoire, aficionado de Chopin, Domitille réalise avec la création de l’école “FHK Music School” un véritable rêve, concrétise sa passion.

Par Catya Martin

 

Après son école de commerce, Domitille Delattre intègre un cabinet de conseil en management. Quelques années plus tard elle s’expatrie à Londres où elle décide de créer sa propre structure spécialisée dans la performance des réseaux de points de vente pour des grandes marques avec des clients comme Yves Rocher ou encore PSA dans plusieurs pays. Elle restera cinq ans en Grande-Bretagne avant d’arriver à Hong-Kong où elle continue son activité à mi-temps. « J’ai toujours travaillé à distance pour mes clients, donc ici ou ailleurs cela ne change pas grand-chose à mon métier. Il faut juste s’adapter au décalage horaire. De plus nous souhaitions développer l’Asie donc cela tombe parfaitement bien », précise Domitille. 

Cet aménagement de temps permet à la jeune femme de ne pas négliger sa passion, la musique classique. Dès 4 ans elle commence le piano au sein d’une école de musique de Lyon où elle prendra des cours jusque ses 20 ans. C’est à 16 ans que la chance vient à elle. Son professeur quitte l’école et il faut trouver une solution. Un proche du directeur de l’école vient en soutien, ce proche n’est autre que Bruno Robilliard, pianiste renommé, concertiste et compositeur. Il accepte de prendre en charge deux élèves dont Domitille. 

« J’ai eu la chance de l’avoir pendant trois ans, il m’a fait passer un autre niveau. Il m’a fait travailler des morceaux plus difficiles et m’a poussée à composer. A cette époque il partait faire des concerts un peu partout dans le monde. Il était incroyable car toujours présent pour les cours », se rappelle-elle.

La prépa puis l’école de commerce ne vont pas arrêter sa passion, elle joue encore et encore pour maintenir son niveau explique-t-elle.

Arrivée à Hong-Kong elle va continuer de jouer pour des concerts de charité ou encore au sein de la paroisse francophone. Elle va y rencontrer celle qui depuis est devenue son professeur, Arielle. 

Très vite elle s’aperçoit que le système d’apprentissage hongkongais est différent du français. Là où en France il est obligatoire de passer par le solfège, avant de pratiquer le piano, Hong-Kong ne l’impose pas. Et c’est une réflexion de son fils Grégoire qui va la faire réagir et la conforter dans la création de son école. « M’écoutant jouer depuis son plus jeune âge, un jour il me demande ce que je joue, je lui explique qu’il s’agit d’un prélude de Mozart et là, il me demande qui est Mozart. », explique Domitille Delattre. « Le solfège ce n’est pas que les notes, les rythmes et quelques harmonies, c’est un ensemble. Ensuite il y a les exercices et le développement de l’oreille avec les dictées rythmiques, les dictées musicales, les chants des intervalles et le tout, en groupe. Ensuite il y a toute la partie consacrée à l’histoire de la musique », précise-t-elle avec passion.

Pour Domitille, faire de la musique passe par l’apprentissage des périodes musicales, le baroque, le classique, le romantique, le contemporain. « Il faut aussi s’intéresser aux grands compositeurs, connaître leur biographie tout comme leurs œuvres principales », explique-t-elle. Mais la jeune femme va beaucoup plus loin, en plus de l’histoire, elle intègre la culture instrumentale avec les orchestres symphoniques ou encore les différentes familles d’instruments mais aussi les voix d’opéra. « Pouvoir reconnaître les sons des instruments permet d’étudier des œuvres dans leur ensemble, pour donner le goût de la musique aux élèves est primordial et surtout personne ne demandera qui est Mozart ! », tient à ajouter Domitille. L’objectif de Domitille Delattre est avant tout donner l’envie aux enfants, et également aux adultes, de connaître la musique avec des bases solides.

L’école de musique est maintenant lancée et Domitille tient à insister sur l’importance des cours en groupe pour les enfants. « La musique ne se fait pas seul. On ne développe pas son oreille, il n’y a pas toute cette culture musicale qui ouvre sur le monde, autrement un enfant, après trois ou quatre ans va décrocher », précise-t-elle.

Pour réussir son objectif, cette jeune maman de trois garçons s’est entourée de jeunes femmes aussi passionnées que compétentes, à l’image de Nasthasia Faure, Violaine Trelluyer ou encore Angéla Lam. 

L’école propose des cours de piano, du solfège mais également de la chorale, de l’éveil musical et même un baby playgroup. Mais attention, la règle pour toutes les personnes souhaitant apprendre à jouer d’un instrument ou prendre des cours de chant individuels, le passage par le solfège est obligatoire et surtout, indispensable. Une fois l’enfant inscrit, la jeune femme tient à donner des gages aux parents. « Une fois que je les prends je ne les lâche pas », précise-elle avec humour. « Je m’engage à ce que les enfants progressent de la même manière que s’ils étaient dans une école en France. Il y a des méthodes. Même si je vais aussi utiliser les méthodes locales, je vais leur faire les deux. Le but est de faire monter en grade chaque année les élèves et ainsi créer des niveaux », ajoute-t-elle.

Ce que souhaite Domitille Delattre est avant tout de créer une structure qui soit pérenne avec ou sans elle.

 

Pour plus d’informations :

Informations : fhkmusicschool@gmail.com