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Un problème, madame ?

Il y a un an à peine, Lucie Navarre quittait Londres pour Hong-Kong. C’est les yeux et l’esprit grands ouverts que cette curieuse de nature s’est fondue dans le décor. Persuadée que notre île lui révélerait ses trésors, notre jeune Picarde d’origine ignorait cependant qu’Hong-Kong lui permettrait de renouer avec sa passion de toujours : le théâtre.
Propos recueillis par Alice Clay

Trait-d’Union : Lucie, malgré votre jeune âge, vous avez déjà une belle expérience de théâtre. Pouvez-vous nous parler de votre parcours ?
Lucie Navarre : Comme beaucoup, j’ai commencé par les cours Florent ! J’ai eu le bonheur d’y rencontrer Amandine Flé avec laquelle j’ai créé plusieurs spectacles. L’un d’entre eux, Manège, nous a valu le « Jacques spécial » de la musique et a été sélectionné au festival de la création à St Mandé. Puis, j’ai rejoint l’école de Stéphane Auvray-Nauroy. Je voulais explorer différentes approches du théâtre. Là, j’ai travaillé sur le processus de création théâtrale aux côtés notamment de l’acteur et metteur en scène, Michel Fau. Quelle expérience !

En tant que comédienne, j’ai joué au théâtre de l’Est Parisien (TEP) sous la direction de l’actrice Fabienne Lucchetti ainsi qu’au festival off d’Avignon, dans la pièce Anarchie en Bavière de RW. Fassbinder, mise en scène par Iris Gaillard. Ce spectacle, nous sommes d’ailleurs partis en tournée le présenter.

Puis, évidemment, j’ai été attirée par la caméra. Cette fois-ci, j’ai eu la chance de me former sous la direction de Stéphanie Girerd, une réalisatrice française dont le long métrage Africaine est sorti en février dernier. Par la suite, j’ai découvert et appliqué la méthode Meisner au sein de la compagnie des Nouveaux Mondes. Oh, mais c’est vrai, j’en ai fait des choses ! (rires)

Quel est votre rôle au sein de l’école Chorus ?
Avec Marion Demeneix, j’anime les ateliers théâtre en français pour les enfants et les adolescents. Ensemble, nous montons des spectacles avec et pour les jeunes. Je suis également en charge de l’atelier « théâtre-adultes » et je mets en scène mes « grands » élèves.

Justement. Chorus présente depuis deux ans des spectacles d’enfants mais c’est la première fois que l’atelier « théâtre-adultes » monte sur les planches. Qui sont vos comédiens ?
Des femmes ! Certaines ont déjà fait pas mal de théâtre. D’autres, pas du tout. En tout cas, elles ont un point commun : l’enthousiasme !

Un problème, madame ? est une mise en scène de sketches contemporains et d’extraits de pièces classiques. Que voulez-vous montrer à travers ce spectacle ?
Au public ? Rien de particulier. J’espère surtout que notre spectacle le divertira. Même si ce patchwork de situations parle parfois de sujets graves comme la solitude, la tromperie ou l’échec, le ton reste enjoué. J’adore la tragédie. Mais là, je crois que je montre un spectacle léger, une tragi comédie !

A mes actrices ? J’ai essayé de leur indiquer un chemin. Celui auquel je crois. J’ai voulu leur donner envie de se lancer, de se faire entendre, de jouer. J’aimerais qu’elles soient désormais convaincues que, sans public, le théâtre n’existe pas. En fait, Un problème, Madame ?, ce sont les travaux pratiques de mon atelier. Sincèrement, j’envisage ce spectacle comme une étape dans leur démarche. Si j’ai bien travaillé, il leur permettra d’aller plus loin.

Des projets pour l’année prochaine ?
Bien sûr ! Avec Patrick et Marion, on n’arrête jamais (rires) – NDLR. Patrick Larbier, fondateur et directeur de Chorus. Je vais intervenir sur différents sites du Lycée Français international (LFI) auprès des enfants et des collégiens. Avec les adultes, nous allons approfondir le travail et nous atteler à un autre spectacle. Avec Marion, nous passons toujours beaucoup de temps à élaborer les cours et les spectacles pour réjouir aussi bien les jeunes que leurs parents.

Un problème, madame ? Dimanche 7 juin – 17h / Lundi 8 juin – 20h / Peel Fresco, Soho