Chronique

Tenue correcte exigée

Par Stéphanie Delacroix

Même si l’habit ne fait pas le moine, il est pour nombre d’entre nous important d’être vêtu de façon appropriée pour s’intégrer et avoir confiance en nous. Il est aussi préférable de ne pas faire du yoga en tenue d’équitation et vice-versa.

On se met toujours sur son trente-et-un le soir de la Saint Sylvestre et pour un mariage mais on sort plus rarement nos habits du dimanche le lendemain du samedi.

Depuis que le Batik indonésien figure sur la liste de l’UNESCO des patrimoines culturels immatériels de l’humanité, c’est-à-dire depuis le 2 Octobre 2009 soit 1 an avant la consécration du « repas gastronomique des Français ». Le 2 octobre en Indonésie tout le monde doit s’habiller en Batik, en short, en robe, en maillot de bain, en sarong, peu importe tant que les imprimés sont en Batik. Et puis tant qu’on y est, tous les personnels des administrations, des entreprises publiques, les officiels, les enseignants et les étudiants sont aussi vivement à porter du Batik tous les vendredis ! Ca ne serait pas mal qu’on ait un jour comme ça nous non ? Sur ce, c’est déjà le cas le 31 décembre…et souvent les samedi soirs !

Au Japon c’est pendant six mois, de mai à octobre, qu’un code vestimentaire spécial est en vigueur… le « cool biz » (que l’on ne confondra pas avec kiss cool) クール・ビズ « kurubizu » (même si y’a « bizu » dedans). Economies d’énergie obligent il est, si ce n’est interdit en tous cas, fort mal venu de mettre la clim’ plus froide que 28°C. Du coup ces messieurs sont dispensés de cravate et autorises à tomber la veste…pas la chemise, hein, la veste !

En France si ce ne sont quelques petites épidémies de « jeans-serrés-bottines-à-talons-chemises blanches à tous les coins de rue», ou de « tout-le-monde-en-robe cintrée à petits imprimés sur fond sombre » pas vraiment de dress code, à part pour le travail et quelques évènements mondains. A propos du bureau on signalera le désormais sempiternel « Frailledeille Ouaireu » tout droit retranscrit de la pratique du « Casual » ou « Dress Down » Friday  amorcée par nos amis d’Outre-Atlantique vers le milieu des années 90, histoire de renforcer l’esprit d’équipe, la cohésion dans l’entreprise en se libérant un jour par semaine de la distance sociale et hiérarchique créée par le port du costume chez les cadres et dirigeants d’entreprise. Mais alors, jean ou pas jean et quid du bermuda ? Et la Rolex on la garde ou tout le monde met une Swatch ?

Quelle tenue pour Hong-Kong ? Une tenue de jokey ? Un polo de … polo ? Un costume Hugo Boss ? Parce que s’il est vrai que l’on croise parfois – et encore rarement, plus souvent revisités– des Cheongsam ou Qipao 旗袍 pour les dames, remis à la mode dans les années 20 à Shanghai, le Hanfu ou Changshan 長衫 des messieurs est largement oublié ou délaissé…sauf dans Tintin et quelques parodies, ces deux tenues sont aussi peu représentatives de Hong-Kong que son nom …le port (oui) aux…parfums (comment dire).

Les vrais dress codes en vigueur à Hong-Kong sont ceux des restaurants, bars et clubs. Veste ET cravate pour le déjeuner du lundi au vendredi dans la Red Room du Hong-Kong Club, mais Smart Casual le week-end et les jours fériés. Smart Casual c’est à dire pas de jeans, pas de shorts, pas de t-shirt, pas de baskets ni – oh horreur – de crocs ou de tongs.

Si vous êtes souvent perplexe à la lecture du code vestimentaire indiqué sur un mail ou un carton d’invitation, faites comme moi et suivez les conseils d’Audrey Hepburn qui croyait avec ferveur aux manucures et au fait qu’on n’est jamais trop (bien) habillé.