Sydney – Métropole des mers du sud
Nœud aérien et maritime de l’hémisphère Sud, Sydney reste la ville-phare des mers du sud, dépassant de peu sa rivale, Melbourne en nombre d’habitants. Ni l’une ni l’autre de ces deux métropoles n’est la capitale de l’Australie. Canberra, située entre les deux villes rivales, a été choisie.
Par Christian Sorand
Surnommée “Harbour City” (la Ville portuaire), Sydney partage le même rôle logistique et économique que New York City. En termes de géopolitique, son port bénéficie de la protection d’une baie ouverte sur l’océan Pacifique par un étroit goulot naturel. Les Anglo-Saxons considèrent qu’il y a sept continents, parmi lesquels l’Australie, le plus petit après l’Europe. La baie de Sydney a été colonisée par les Anglais dès 1788. Près de deux siècles et demi plus tard, la colonie est devenue une métropole multiculturelle de 5.3 millions d’habitants.
Naissance d’une ville stratégique.
L’Australie est peuplée par les Aborigènes depuis des milliers d’années. C’est l’une des plus anciennes migrations connues. Il faudra attendre le début du XVIIe siècle pour que les Européens posent le pied sur la grande île. En 1606, un explorateur hollandais, Willem Janszoon (1570-1630), débarque sur la côte ouest de la péninsule du Cap York, tout au nord, et commence à faire les premiers relevés connus.
À la fin du XVIIIe siècle, l’officier naval britannique, James Cook (1728-1779) explore le Pacifique et découvre les îles Hawaï, puis la Nouvelle-Zélande et surtout l’Australie. James Cook était à la fois cartographe et explorateur. Au cours d’un premier voyage en 1770, il débarque dans le sud-est de l’Australie puis explore la côte nord du Queensland. Le 29 avril 1770, le navire de Cook accoste à Botany Bay, au sud de Sydney. L’équipage tente d’entrer en contact avec les indigènes, mais ces derniers refusent. C’est pourtant à cet endroit que le capitaine Cook prend possession des terres, au nom de Sa Gracieuse Majesté.
Botany Bay doit son nom aux espèces végétales locales. Elle se situe dans la partie sud de la péninsule qui ferme la baie de Sydney, plus au nord.
Quelques années plus tard, Arthur Phillip (1738-1814), un autre officier naval britannique reçoit l’ordre de Lord Sydney de partir pour l’Australie avec une flotte de 11 navires afin d’établir une colonie pénale à Botany Bay en Nouvelle-Galles du Sud (New South Wales). Mais arrivé sur place, en 1788, Arthur Phillip pense que le site ne convient pas à l’établissement d’une colonie. La baie voisine de Port Jackson lui est préférée et deviendra Sydney. Arthur Phillip sera le premier gouverneur de l’Australie de 1788 à 1792.
En 1788, la population de Sydney atteignait un millier d’habitants. Deux siècles et demi plus tard le Grand Sydney approche la. barre des cinq millions et demi !
Le Capitaine Phillip avait donc trouvé un site idéal : une vaste baie fermée, protégée de l’océan et dans laquelle se jette un fleuve navigable, le Parametta, avec en arrière-plan, l’une des rares chaînes montagneuses du continent : les Blue Mountains. Aujourd’hui, Sydney est aussi la capitale de la Nouvelle-Galles du Sud.
La ville victorienne.
Sydney est devenue officiellement une ville en 1842. Cette date tardive explique le caractère victorien de la ville ancienne. L’université de Sydney a été construite entre 1854 et 1861. L’hôtel de Ville (1868-88) et le Bureau de poste général (1866-1892) datent aussi du XIXe siècle. St. Mary’s Cathedral (1838) est une cathédrale catholique située près de Hyde Park, devant laquelle se trouve une fontaine historique (Archibald’s Fountain).
York Street est une rue bordée d’édifices datant de l’époque victorienne. Au cœur de la ville, entre la rue piétonne de Pitt Street et de George Street, il y a une magnifique galerie marchande de style victorien : The Strand Arcade (1892).
Pitt Street est l’une des artères principales du quartier central des affaires. Cette rue fait le lien entre la ville ancienne et la ville moderne. Les Sydnéens surnomment cette partie de la ville : CBD pour Central Business District.
La ville moderne.
Au XXe siècle, l’architecture de Sydney a commencé à prendre un aspect entièrement nouveau. Le cadre urbain a été alors radicalement transformé.
Les grandes cités du monde se caractérisent souvent par un monument iconique. Paris a sa tour Eiffel ; New York, la statue de la Liberté; Rio, son Christ du Corcovado; Londres a Big Ben et Bangkok est fière du Palais Royal, tandis que Kuala Lumpur affiche les tours Petronas et Singapour s’enorgueillit du Merlion.
Sydney a d’abord eu Harbour Bridge (en 1932) puis son célèbre Opéra (en 1973). Ces deux sites restent incontestablement les plus célèbres emblèmes de la ville.
Chaque nouvelle année, la Ville de Sydney organise un feu d’artifice à partir du pont métallique. Cet événement inaugure la valse de l’an nouveau autour de la planète. Les Sydnéens surnomment leur pont “le Cintre” (the Coathanger) étant donné sa forme.
Harbour Bridge relie les deux rives de la baie. Un escalier étroit métallique permet d’y accéder et d’avoir une vue imprenable sur la célèbre baie.
Sydney Opera House est l’œuvre d’un architecte danois, Jørn Utzon (1918-2008) et d’un architecte australien, Peter Hall (1931-1995).
La construction a commencé en 1959 et les travaux ont duré vingt-quatre ans jusqu’en 1973. Avec ses toits en forme de voilures, ce monument est reconnaissable dans le monde entier.
Depuis 1981, le centre-ville de Sydney est dominé par une tour, Sydney Tower Eye, haute de 309m mais un nouveau gratte-ciel, le Crown Tower (271m), lui fait déjà concurrence.
Aujourd’hui, le cœur battant de Sydney reste un vaste complexe piétonnier, celui de Darling Harbour, jouxtant le centre traditionnel de la Ville.
En outre, Sydney possède un important quartier chinois, Chinatown, depuis le début du XXe siècle.
Un site vert et marin.
Sydney a deux autres atouts majeurs : des espaces verts et des sites naturels proches. Sa façade marine offre des plages favorables à la baignade surveillée et aux amoureux du surf. Parmi la dizaine de plages, proches de la ville, celles de Bondi et de Manly sont les plus connues. L’extraordinaire beauté du port et de la baie sont aussi propices à la navigation de plaisance. Le zoo comme la plage de Manly sont accessibles depuis la ville par des ferrys. Le plus grand parc de Sydney est le “Centennal Parklands”, mais il y a aussi un jardin botanique (the Royal Botanic Garden) permettant de s’accoutumer aux espèces endémiques du pays. Les “Blue Mountains”, aux portes occidentales de la ville, offrent le rare spectacle d’un paysage de montagne dans un pays connu pour sa platitude. Le halo bleuté de la brume, caractérisant ces monts, est à l’origine du nom de cette chaîne rocheuse dont le plus sommet s’élève à 1,189m.
Le dynamisme, la grandeur du site et les différents attraits touristiques font de Sydney une ville trépidante et agréable à visiter. Son port sert aussi d’escale régulière aux bateaux de croisière. Sans compter qu’un grand nombre de manifestations sportives utilisent le cadre d’une baie devenue mondialement célèbre.
Sydney reste la reine des mers du Sud.
1 Abel Tasman (1603-1659) est un explorateur hollandais qui a découvert la Nouvelle-Zélande en 1642. Il est le premier européen à rencontrer les Maoris.
Sources: Wikipédia