Sauvés par la poésie – Au café de l’horloge
Par Sven Larsonn (www.sauvesparlekong.com)
Au café de l’horloge,
Près saint Maur en Paris
Il est des mois d’octobre
Qui durent toute une vie.
Elle,
n’entend pas d’abord
Puis dis oui,
mais bien sûr,
oui,
Lui recompte
et regarde
Derrière son comptoir,
Dans son bar,
à lui.
Je lui dis
que je suis
Pré-
Cisément
Ce qu’elle a l’air
De
préjuger.
Je lui dis
Que je suis
Prêt
A Ciseler,
les rimes et
Les courbes
Qu’elle
M’évoque-
Rait.
Rue saint Maur en Paris
Elle ne quittera pas
La toile de zinc lasse
Des chiffres qui défilent
Des clients qui se vautrent
De tant pis en hélas.
Elle me dit
Qu’elle ne croit
Pas
Les promesses coureuses,
Les belles envolées
Qui doivent tout
À l’alcool.
Elle m’affirme
Qu’elle ne croit
Plus
Aux princes charmants
Qu’elle aimait
Et qui l’ont
Rendue folle.
Au café de l’horloge
Près saint Maur en Paris
À la pression du temps
S’écopent les contenants
De Carlsbes, de Grimbes
Qui s’écoulent en silence
De farce en rimes
Qui noient mon insolence.
Au café de l’horloge
Quelque part à Paris
Le cadre n’a pour décor
Ni marines, ni nus
Ni de Hopper non plus,
Mais une ronde lasse,
Potron-matins prévus
Ou grondent mes prélasses
Couplées aux heures aiguës
Ou les cafetières sifflent
Les jambons beurres qui puent,
Où se danse une ronde
Qui jamais ne délasse
Où les blondes des blagues
Subissent les rires salaces,
Un cadran pour décor
Où elle se délaisse
À l’homme qu’elle croit aimer,
Une horloge de vides
Imbue des heures passées
Où toute envie est tue,
Dans laquelle toutes blessent
Et où la dernière tue.