Non classé

Primaire de la droite et du centre: Interview de Nathalie Kosciusko-Morizet

Les 20 et 27 novembre prochains, primaire de la droite et du centre
Exclusif : Interview des candidats dans Trait d’Union.
 
Les partis de la droite républicaine française organisent une primaire afin de sélectionner le candidat de la droite et du centre à l’élection présidentielle de 2017.
Une première pour les partis de droite, prenant exemple sur le parti socialiste qui avait ouvert la voie en 2011 désignant ainsi un candidat commun pour la course à l’Elysée de 2012.
Tous les candidats, ils sont au nombre de sept, ont pris l’engagement de soutenir celle ou celui qui sera désigné à l’issue de ce scrutin. Vote ouvert à tous, à la condition de s’être préalablement inscrit sur le site des primaires (l’inscription était jusqu’au 16 octobre), de s’acquitter de deux euros par tour et de signer une charte, indiquant partager les « valeurs républicaines de la droite et du centre », et s’engageant à soutenir « l’alternance afin de réussir le redressement de la France », cette primaire dont l’organisation coûtera environ 8 millions d’euros, devrait s’autofinancer à partir de 2 millions de participants. Environ 60.000 Français de l’étranger se sont inscrits pour y participer dont près de 1.200 Français de Hong-Kong et 1.100 de Chine continentale.
Désireux de toucher la communauté française établie hors de France, six des sept candidats ont accepté de répondre à nos questions.
 
Aujourd’hui retrouvez l’interview de François Fillon.
Propos recueillis par Catya Martin

www.nk-m2017.fr

Trait d’Union : Que représente pour vous un Français de l’étranger ?

Nathalie Kosciusko-Morizet : Ce sont plus de 1.700.000 Français qui sont inscrits sur les registres consulaires cette année, un chiffre qui progresse régulièrement ! Et nous pouvons estimer à environ 2,5 millions le nombre total de nos concitoyens résidant à l’étranger, soit près de 4 % de la population française… Je refuse la vision assez répandue dans notre pays « d’expatrié fiscal » lorsque l’on parle de nos concitoyens qui ont décidé de faire leur vie ailleurs. C’est réducteur et très inexact quand on connaît les parcours aussi différents des uns ou des autres.

Ils sont pour moi une chance incroyable de rayonnement de notre pays dans le monde. La différence de leurs parcours, de leur choix de vie et leur ouverture vers d’autres cultures sont une vraie chance pour la France.

Quel est le message que vous avez pour eux ?

Je souhaite avant tout que nous, les responsables politiques, soyons à la hauteur de nos responsabilités pour que vous puissiez à nouveau être fier de notre pays. Car je ressens chez nos compatriotes qui vivent à l’étranger, lors de mes déplacements, toujours une grande fierté d’être Français, un attachement profond à notre pays et à vos racines, mais un désarroi profond sur la situation de la France.

Comment ne pas partager ce désarroi ?

Mais si je me présente aujourd’hui vous l’avez compris c’est pour agir et moderniser ce pays qui en a tant besoin et vous le savez mieux que personne car vous avez l’expérience de ce qui se fait ailleurs !

Elue présidente de la République, quelles seraient vos premières mesures ?

J’ai présenté récemment mon projet de nouvelle société pour une nouvelle France avec 12 propositions très précises articulées autour de nouvelles libertés, de nouvelles sécurités et de nouvelles responsabilités.

Et pour vous répondre sur la toute première mesure que je prendrais, ce serait une mesure très forte de relance de la compétitivité de nos entreprises. Je baisserai immédiatement de 100 milliards les prélèvements sur les entreprises, une libération nationale des entreprises pour gagner la bataille de l’emploi et de la croissance, c’est la baisse la plus ambitieuse des programmes de la primaire. Cette baisse est chiffrée précisément et serait répartie à hauteur de 67 Mds pour la capacité d’investissement, 26 Mds pour réduire les impôts sur la production et 7 Mds pour alléger la fiscalité sur la transmission des entreprises.

Et concernant les Français établis hors de France ?

J’ai été la première cet été à détailler mes propositions pour les Français de l’étranger et elles figurent en complément de mon projet sur mon site Internet pour celles et ceux qui veulent en connaître tous les détails.

Je propose notamment des améliorations importantes sur le système éducatif qui ne doit pas être considéré comme un coût mais comme un investissement, la suppression des contributions sociales sur les revenus du patrimoine entrée en vigueur en 2012, l’amélioration de la protection sociale via la CFE, la mise en place d’une véritable équipe de France “business” pour mieux organiser la compétitivité internationale de nos entreprises, et enfin compte tenu de l’actualité veiller à mieux garantir la sécurité de nos concitoyens vivant à l’étranger car nous sommes tous des cibles pour les terroristes.

Que proposez-vous de différent dans le paysage politique actuel ?

La modernité et le renouveau ne se décrètent pas. Seuls le courage et l’audace sont susceptibles d’offrir à la France les propositions qui accompagneront les changements de notre quotidien pour mieux vivre. Pour se réaliser.

Pour redevenir optimiste et renaître de ses craintes, la France a besoin de deux choses.

Elle a besoin de liberté, économique et individuelle, pour s’épanouir et entretenir un souffle de dynamisme. Pour se réaliser, individuellement, au sein de sa famille, dans son travail. Elle a aussi besoin d’exigence. L’exigence en tant que fermeté vis-à-vis des menaces. L’exigence d’efficience de l’action collective et d’équité envers chaque citoyen. L’exigence de protection enfin, pour ceux qui traversent aujourd’hui avec violence les transitions et les changements de modèle. Je pense notamment à nos anciens, sujet d’inquiétude et de dévouement pour chaque famille. C’est tout cela qui fera la différence et qui constitue la base de la nouvelle société que je souhaite construire.

Comment valoriser la place des Français de l’étranger auprès des Français de France ?

Le monde dans lequel on vit est totalement “connecté”, impossible pour les responsables politiques de continuer à faire comme si rien ne se passait dans le monde. On parle beaucoup de “benchmarking”, cet anglicisme qui consiste à comparer les différents systèmes et à tenter d’en tirer le meilleur. Les Français de l’étranger ont dans ce cadre une place toute particulière à occuper.

Je veux illustrer cela par ma proposition de création d’une chambre des citoyens en remplacement du Conseil économique et social. Elle sera destinée à permettre à chaque Français de se réapproprier la vie politique et permettre à la Nation de se nourrir des expériences individuelles et locales qui font la France au quotidien.

Je souhaite que les Français de l’étranger soient bien évidemment représentés dans cette nouvelle instance et y apportent toute leur expérience.

Je souhaite aussi que vos élus consulaires et à l’AFE soient des élus à part entière avec un statut renforcé, des moyens d’exercer leurs mandats et des signes clairs de reconnaissance leur permettant de vous représenter dignement.

* Pour toutes informations sur l’organisation de la primaire : www.primaire2016.org

Interview avec Jean-François Copé

Interview avec François Fillon

Interview avec Alain Juppé

Interview avec  Nathalie Kosciusko-Morizet

Interview avec Bruno Lemaire

Interview avec Nicolas Sarkozy