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Préparer son retour en France

Le développement fulgurant de l’Asie a permis le développement professionnel de nombre d’entre nous. Qu’on soit entrepreneur ou cadre expatrié, l’Asie offre des opportunités mais exige aussi une capacité de travail, d’adaptation et de résistance considérable. Nombre d’entre nous ont pour objectif un retour en France à terme, souvent avec un partage de son temps avec l’Asie. Revivre en France toute l’année ou plusieurs mois par an va exiger qu’on y ramène du capital et qu’on s’y crée un revenu. Comme tout changement patrimonial important, un retour en France est une stratégie à moyen terme qui devra être préparé minutieusement. Par Hugues Martin, Associé au cabinet EXPATRIMO. Il peut être contacté à hmartin@expatrimo.com

Documenter et planifier

Les exigences des administrations fiscales en France et en Asie sont totalement différentes. Nombreux sont ceux qui vont repousser ces problématiques et ne se poser les vraies questions que trop tard. Du point de vue des autorités, il est essentiel de pouvoir documenter la provenance des revenus et sommes rapatriées. Les besoins documentaires en Asie sont souvent beaucoup plus faibles, ce qui peut créer des difficultés au retour. Même si le processus administratif semble parfois complexe, la plupart du temps une bonne documentation suffit à lever les interrogations. Il est essentiel de conserver les documents fiscaux et légaux se référant à son patrimoine. De la même façon, il est important de garder un lien fiscal avec la France, ou de le recréer au début de la planification du retour. La distinction entre patrimoine professionnel et privé est cruciale en France, alors qu’elle est légère voire inexistante en Asie. Les stratégies personnelles de rapatriement de capitaux, créations de rente et succession en France devront intégrer cette dimension pour les entrepreneurs.

Préparer dans le temps

Au-delà de la documentation, il ne faut pas attendre le retour pour commencer à le planifier. Un rapatriement régulier permettra de documenter les transferts au fur et à mesure, et donc d’éviter certaines situations fiscales complexes. Accumuler des montants important sur un compte courant hors de France de façon irrégulière et non documentée, et vouloir ramener cet argent en une fois très rapidement au retour peut rendre la transaction très difficile. Il vaut mieux privilégier un rapatriement avec une épargne progressive : échéance de prêt immobilier, alimentation progressive d’un plan d’assurance-vie ou d’un livret bancaire. Les marchés des changes évoluent de façon brutale et imprévisible. Il est donc essentiel pour se protéger de ce risque de se constituer capital et revenus dans la zone ou les zones où on souhaitera vivre à terme. Ceci implique une diversification des monnaies, et des lieux détention. C’est d’autant plus vrai que les politiques de changes peuvent varier rapidement, pour des raisons économiques, mais aussi politiques. En termes de placement financier, l’assurance-vie Luxembourgeoise multi-devises constitue un outil parfaitement adapté pour réintégrer la zone Euro ou pour disposer à terme de réserves en plusieurs monnaies.

Acheter ou non sa résidence principale ?

L’organisation d’un retour en France implique généralement d’acheter une résidence principale, qui deviendra le centre de la vie familiale. D’une manière générale, il est déconseillé d’acheter sa résidence principale très longtemps avant son retour effectif. Pour des raisons d’éloignement et de disponibilité, posséder un immobilier inutilisé en France peut devenir une source de coûts et de difficultés tant qu’on est basé en Asie. D’autre part, il souvent difficile de projeter à de très longues échéances et les opportunités seront plus faciles à capter une fois rentré. En revanche, il est judicieux de procéder à des investissements financiers ou immobiliers, qui pourront être revendus au moment d’acheter sa résidence principale. A noter qu’un bien immobilier peut-être vendu sans impôt sur la plus-value s’il est suivi de l’achat d’une résidence principale en France. Les critères d’achat pour un immobilier d’investissement et une résidence principale sont aussi très différents, il est donc nécessaire de bien séparer les deux.

Se créer un revenu complémentaire

L’expatriation et le retour peuvent être des périodes d’instabilité professionnelle, au moins pour un des conjoints. Profiter de son expatriation pour se constituer un revenu d’appoint est aussi un bon moyen de préparer l’avenir et la retraite. La création d’une rente passera souvent par des formes d’investissement immobilier dont on percevra les loyers. Un achat à crédit est évidemment conseillé si on a du temps devant soi (7 à 15 ans), d’autant que le crédit permet aussi de réduire la fiscalité. On préfèrera dans ce cas les SCPI ou les résidences-service sous le statut LMNP. Les deux systèmes auront l’avantage de ne nécessiter aucune implication dans la gestion tout en offrant des revenus stables sur du long terme. La SCPI offrira une plus grande flexibilité dans la revente, alors que la résidence service permettra des revenus sans fiscalité pour de très longues périodes. Comme pour tout investissement immobilier, il est important de bien étudier la SCPI ou le bien en résidence-services avant d’acheter, pour sécuriser son revenu.