Chronique

Miroir…joli miroir ?

Par Stéphanie Delacroix

Il vous arrive probablement de vous demander comment il ou elle fait “pour se regarder dans la glace, dans le miroir… “ et bien probablement en se disant « je ne suis pas la seule à le faire », « ce n’est pas si grave », « ce n’est pas ma faute », « j’arrangerai ça plus tard », « je n’avais pas le choix » ou depuis peu et oh combien horripilant « ce n’est pas encore entré dans mes habitudes de consommation ».

Si les plus anciens miroirs retrouvés datent de 6.000 avant J.C, pas besoin d’être grand clerc ni Narcisse lui-même pour savoir que les premiers miroirs ont été des lacs ou des flaques ! Si les miroirs de poche sont maintenant remplacés par les caméras avant des téléphones portables, les miroirs aux alouettes eux, qu’ils soient politiques, ou commerciaux sont toujours bien d’actualité. On notera qu’en anglais on utilise l’expression « smoke and mirrors » pour « miroir aux alouettes », et oui le miroir est toujours là. C’est étrange ce côte négatif… il en a d’autres des côtés, des facettes, le miroir comme celui d’être un passage (avec ou sans lapin stressé) vers un monde un chouïa alternatif, et un côté universel puisqu’au moins en français, en anglais et en japonais les yeux sont le miroir de l’âme…

Un proverbe japonais ou africain (oui ce n’est pas pareil mais l’origine n’est pas très claire… un comble pour un proverbe avec miroir) dit aussi que « le meilleur miroir ne reflète pas l’autre côté des choses », une sorte d’équivalent du revers de la médaille et des deux côtés qu’aurait chaque histoire, celle d’Alice comprise, ou y compris celle d’Alice.

En anglais on peut dire de quelqu’un (mais ce n’est ni très recommandé ni très élégant) qu’il est « mirror cracking ugly » … laid à fendre les miroirs – même celui de la reine dans Blanche Neige ? En japonais ( : kagami ) et en indonésien (cermin) pour dire qu’il faut assumer ses responsabilités on dit qu’un « homme laid ne doit pas reprocher au miroir d’être de travers ». En japonais pour dire que ce qui est fait est fait, et qu’il ne sert à rien de pleurer sur des pots (de lait) cassés, on dit que « les fleurs tombées ne retournent pas sur leur branche » et « qu’un miroir brisé ne peut plus refléter d’image ».

A propos de miroir brisé, il existerait non pas un ni deux mais trois moyens d’éviter les sept ans de malheur subséquents, en plus de jeter du sel par dessus son épaule gauche et de porter une amulette anti mauvais sort. Si si si…

Bon comme c’est le nouvel an je vais vous les donner :

Il faut soit en réduire les morceaux en poudre avant de les jeter (tout en psalmodiant 21 fois « dorénavant je refuserai le plastique à usage unique sous toutes ses formes »), soit récupérer les morceaux et les transformer en quelque chose d’utile : sous-verres, bijoux, petits morceaux de mosaïques pour un cadre, mobile décoratif etc… (tout en se rappelant à chaque fois qu’on les verra de refuser les pailles en plastique en commandant à boire, d’acheter des gourdes pour remplacer les bouteilles d’eau, et des sacs en toile pour toutes les courses), soit faire refléter la prochaine pleine lune dans les morceaux brisés (tout en psalmodiant cinq fois « dorénavant je refuserai le plastique à usage unique sous toutes ses formes et je n’achèterai plus jamais rien avec de l’huile de palme – quel que soit son nom – dedans »).

Comment ça est-ce que je suis sûre de ne pas avoir ajouté les choses entre parenthèses ? Ce dont je suis sûre, c’est que ça évitera bien des malheurs à de nombreux habitants de la planète, nous y compris.

Allez bonne année… quand même !