L’or d’Angelus à Hong-Kong
Une bouteille en or « made in France »
C’est en septembre 2012 que le Château Angélus a été consacré, par le nouveau classement de Saint-Emilion, premier grand cru classé « A ». 2012 étant le premier millésime de la propriété à arborer cette distinction, la famille de Boüard de Laforest a tenu à le célébrer en lui offrant un nouvel écrin : une bouteille où l’impression d’or en relief remplace la traditionnelle étiquette en apportant un éclat à la bouteille et en sublimant la cloche, emblème d’Angélus. Un flacon d’exception pour un millésime d’exception présenté en exclusivité lors de l’édition 2014 de Vinexpo Asia à Hong-Kong par Hubert de Boüard de Laforest. Entretien.
Trait d’Union : Pourquoi avoir choisi Hong-Kong
pour présenter ce « flacon d’exception » ?
Hubert de Boüard de Laforest : Nous avons choisi Hong-Kong en raison de la tenue de Vinexpo Asie Pacifique qui rassemble des visiteurs et des journalistes du monde entier. Ce n’est pas uniquement pour le marché asiatique même s’il y a beaucoup d’Asiatiques sur ce salon mais c’est l’occasion de montrer, à une période où de nombreuses personnes parlent de vin, le millésime 2012 dans son nouvel écrin…
L’utilisation de l’or n’est pas spécialement destinée à la Chine ?
L’or (il) existe déjà dans l’étiquette Angélus. Le fait de l’écrire en or avec un graphisme sur la bouteille pour ce millésime 2012 n’est pas uniquement destiné à la Chine mais au monde entier. Il y a eu un passé avec Mouton Rothschild 2000 et ce n’était pas simplement pour la Chine. Je crois que c’est la signification d’une grande nouvelle pour notre famille, pour Angélus, de se retrouver aujourd’hui parmi les dix premiers vins de Bordeaux et les quelques plus grands vins du monde. C’est un peu la même signification qu’une bague en or ! Le marché chinois et le marché asiatique sont très importants mais les Etats-Unis restent un grand marché pour Angélus, à l’instar du marché français et européen. La Russie, le Brésil sont de très bons marchés, nous sommes ouverts sur le monde entier et je suis convaincu que d’ici à dix ans le marché africain sera incontournable…
Avoir été le premier à croire au marché chinois est-il le secret du succès de Château Angélus en Chine ?
Il y avait déjà des crus de la rive gauche sur le marché chinois, je m’en suis inspiré. J’ai cru en effet que ce marché allait devenir dynamique. Il l’est devenu et nous étions les premiers de la rive droite. Aujourd’hui Angélus est certainement la plus forte marque, pas forcément la plus chère, sur ce marché asiatique et chinois en particulier parce que nous y avons été tôt. Il y a je pense quatre raisons expliquant ce succès : la première c’est la qualité des vins qui est reconnue, qui est soutenue par les Chinois, les Asiatiques parce qu’ils aiment le style d’Angélus, ce sont quand même les fondamentaux ! La seconde c’est que c’est la dimension familiale : ils constatent qu’Angélus c’est une famille, il y en a malheureusement de moins en moins à Bordeaux, une famille qui est propriétaire depuis huit générations mais qui aussi travaille, ce n’est ni un fond d’investissement ni un groupe de luxe. C’est fort pour eux ! La troisième c’est le nom et la présentation de la bouteille, il y a une accroche. Angélus ça ne veut pas dire grand-chose mais lorsque les Chinois voient la cloche dorée pour eux c’est « ching chong », ils comprennent tout de suite !,. Dernière raison, c’est la présence d’Angélus dans James Bond et globalement dans le cinéma.
Un bilan de ce Vinexpo 2014 par rapport au marché chinois ?
Je crois que les Chinois ont commandé beaucoup en 2010, 2011 et 2012, peut être un peu trop par rapport à un marché qui est en train de s’ouvrir, il y a comme un phénomène d’entonnoir à un moment ça s’arrête un tout petit peu ou ça ralentit mais derrière le marché est tellement incroyable qu’il faut avoir confiance dans ce marché, ce marché sera le premier marché au monde incontestablement dans les prochaines années même s’il y a un moment un peu plus calme actuellement. Il y a encore beaucoup d’intérêt par rapport aux très grands vins de Bordeaux.
Une bouteille en or « made in France »: C’est Stéphanie de Boüard-Rivoal, huitième génération de Château Angélus, directrice générale de Château Angélus qui dans le plus grand secret a piloté le projet de la nouvelle bouteille dévoilée à Hong-Kong, en associant des artisans compagnons girondins maîtres dans l’art du procédé de fabrication de l’or relief. Un procédé sophistiqué : Une première impression d’email est cuite à 600°C afin de se vitrifier pour faire totalement partie du verre. Elle est recouverte par une impression d’or qui subit une deuxième cuisson à 500°C au cours de laquelle l’or adhère totalement à la couche d’email. Le décor est finalisé par un brossage qui révèle la finesse et l’éclat de l’or véritable 21.7 carats.