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L’insertion par l’informatique

Créée en 2005 au Cambodge, l’association “Passerelles numériques” a fêté ses 10 ans le 2 novembre dernier a Hong-Kong. Au programme, vente aux enchères où l’association a pu récolter 240.000$HK et création, en direct d’une oeuvre de l’artiste français Lyes. Intervenant au Cambodge, aux Philippines et au Vietnam, Passerelles numériques s’est donnée comme mission de former pendant deux ans, (trois ans aux Philippines), des jeunes issus de milieux défavorisés aux techniques de l’informatique. Plus de 90 % des jeunes allant au bout de cette formation trouvent un emploi. Trait d’Union a souhaité en savoir plus sur cette organisation.
Le président de l’association, Benoît Génuini, ancien président d’Accenture France, fondateur de la fondation Accenture France, co-fondateur de l’Agence nouvelle des solidarités actives, répond à nos questions. Propos recueillis par Catya Martin

Trait d’Union : Comment est venue l’idée de l’association ?
Benoît Génuini : D’anciens volontaires français qui avaient passé un an pour « Enfants du Mékong », une ONG de plus de 50 ans, qui parraine des enfants et que les Français de Hong-Kong et de Chine connaissent bien, ont été émus par la pauvreté, le manque d’infrastructures scolaires et universitaires. Les ONG prenaient souvent en charge de jeunes enfants, et les laissaient repartir dans leurs familles à la fin des études secondaires. Malheureusement, sans possibilité de payer pour aller à l’université ou suivre une formation professionnelle, ces jeunes ne pouvaient avoir un emploi, et n’avaient d’autre avenir que celui de leurs parents ; ils restaient dans un état de grande pauvreté.
Passerelles numériques s’est créée dans ce contexte, avec l’objectif de donner accès à une formation, une éducation et à un emploi qualifié dans l’informatique, à des jeunes, motivés et assez talentueux pour suivre deux années d’études supérieures intenses, mais venant de familles très défavorisées.
L’informatique étant un secteur en pleine croissance, pourvoyeur d’emplois, elle a donc été choisie pour permettre à ces jeunes de sortir durablement de la pauvreté.
 
Quel rôle jouez-vous en tant que président ?
Ayant quitté le monde de l’entreprise en 2005, pour rendre un peu de la chance que j’avais eu sur le plan professionnel, je me suis engagé dès la création, dans le développement de l’association. Le rôle de président consiste d’abord à fixer les grandes directions stratégiques avec le conseil d’administration. Il est aussi beaucoup de promouvoir notre action et de susciter l’intérêt d’entreprises, de fondations privées, de personnes, pour qu’elles nous apportent leur soutien, en compétences et financièrement.
 
Qui est concerné et comment repérez-vous les enfants ?
Pour trouver les jeunes, nous menons chaque année un processus de sélection qui dure plusieurs mois. Nous tenons des réunions d’information dans les lycées, dans les ONG dans les provinces dans lesquelles nous recrutons. Les jeunes intéressés passent un examen qui évalue leur capacité à suivre la formation technique et linguistique (apprentissage de l’anglais). Nous menons auprès de ceux qui réussissent l’examen des entretiens de motivation, et nous faisons une investigation sociale rigoureuse, pour vérifier que ces jeunes sont de milieux très défavorisés. A l’issue de ce processus, nous retenons  autant de filles que de garçons parmi les plus défavorisés.
 
Comment peut-on vous aider ?
Comment nous aider ? Nous sommes à la recherche de relais qui peuvent aider à faire connaître l’association. Nous avons aussi besoin de bénévoles et d’entreprises qui peuvent nous aider en apportant leurs compétences. Et bien sûr, nous recherchons des financements pour poursuivre notre action et donner « un passeport pour la vie » à de plus nombreux jeunes.

www.passerellesnumeriques.org/fr/