Les Jeunes de l’IHEDN s’impliquent pour la défense française en Asie

Sensibiliser la société civile aux enjeux de défense et de sécurité, y compris à 10.000km de la France, c’est l’ambition des Jeunes de l’IHEDN. Aucune délégation n’existait à Hong Kong jusqu’à ce que Gabriel Zribi, étudiant en échange à la faculté de droit de HKU, décide de donner vie à ce projet. Nous l’avons rencontré.

Propos recueillis par Anne-Claire Poignard

Quel a été le déclic ?

Je suis arrivé à Hong Kong il y a un an. J’étais déjà engagé au sein de l’IHEDN à Paris dans le cadre de mes études à Sciences-Po. Ici rien n’existait. Mon initiative est née d’une volonté de discuter avec des acteurs publics installés à Hong Kong. L’idée c’est de permettre à des membres bénévoles, à des jeunes, d’accéder à des instants privilégiés, à des visites normalement inaccessibles à un public qui n’a pas de lien avec la défense au préalable. Pour des étudiants, c’est aussi la possibilité d’en savoir plus sur des métiers vers lesquels ils peuvent décider de s’orienter. J’ai imaginé cette délégation comme un tremplin.

Qui sont vos membres ?

Nous sommes une quinzaine. Des étudiants de Sciences-Po en majorité mais pas seulement. On a aussi quelques jeunes professionnels issus des VIE, de la French Tech et de l’UFE. Les Jeunes de l’IHEDN ont moins de 32 ans.

Quelles sont vos actions ?

On organise des conférences thématiques. On a reçu le sinologue Jean-Pierre Cabestan, auteur de « Deng Xiaoping, révolutionnaire et modernisateur de la Chine », l’essayiste David Baverez qui a publié « Bienvenue en économie de guerre ! », la Consule générale de France Christile Druhle. On a aussi le projet de lancer une newsletter mensuelle. On cherche d’ailleurs des collaborateurs pour rédiger cette veille sur des sujets de stratégie économique et d’analyse de la Chine.

Vous soutenez aussi le projet de relancer les journées défense et citoyenneté ?

Cette journée est obligatoire pour les Français de 16 à 25 ans. Actuellement, personne ne remplit cette mission à Hong Kong faute de personnel. Avec les Jeunes de l’IHEDN, on est prêts à se mobiliser pour animer cette journée citoyenne auprès des lycéens de terminale avec un cahier des charges établi en communication avec le Consulat. On peut imaginer un volet informatif sur les métiers de la défense mais aussi un moment de débat : Qu’est-ce que l’esprit de défense ? Pourquoi parle-t-on d’une augmentation des budgets militaires en Europe ? Pourquoi y a-t-il parfois un sentiment de peur ? Que reste-t-il du sentiment d’unité ?

Tout le monde, selon vous, doit s’emparer de ces questions ?

Oui ! On n’est pas là par pure fascination pour les questions de défense. On pense que face à la prolifération des menaces, la société civile doit être sensibilisée. Tout le monde peut jouer un rôle dans la défense et la sécurité. Nous on le fait à travers des conférences, des initiatives auprès des écoles. On doit pouvoir s’engager pour la sécurité collective.