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Les enfants parlent aux enfants

“Je ne sais pas où tu es ni qui tu es, mais je sais que ton sourire est beau”. C’est le message d’un enfant de Hong-Kong pour un autre enfant, quelque part en Asie. Tout comme le slogan “children helping children”, l’idée de la “Box of Hope” (BOH) est simple. Prenez une boîte à chaussures, remplissez-la de petits cadeaux, emballez et déposez.

Par Axelle de la Moureyre

 

Mais les coulisses de l’opération ne sont pas aussi simples. Kim, l’une des deux directrices actuelles nous raconte l’épopée de cette association qui vient en aide aux enfants démunis dans huit pays et provinces d’Asie.

Les débuts de Box of Hope jusqu’à aujourd’hui

Cela commence dans le salon d’un appartement à Stanley, en 2008.

Deux mamans de la Kellet School, Nicole Woolhouse et Harriet Cleverly, réceptionnent 1.200 boîtes que les enfants de l’école ont preparées pour offrir un cadeau de Noël à des enfants d’orphelinats à Hong-Kong.

L’année d’après, elles en récoltent le double, puis le triple, et de façon presque exponentielle, Kim nous explique que cette année, BOH a reçu 32.000 boîtes, provenant d’une trentaine d’écoles !

De quoi impressionner le Père Noël ! Derrière cette montagne de boîtes, des lutins bénévoles s’affairent pour rendre cette généreuse et fascinante aventure possible.

Le bureau est composé d’une vingtaine de personnes : les directrices, et les pôles écoles, dons, communication, et “charities” bénéficiaires. Tout au long de l’année, elles épluchent les demandes des associations, cherchent des sponsors, réceptionnent les dons matériels et financiers.

L’association ne fait aucun profit : tout est dépensé.

La grande nouveauté de 2017: un sponsor leur offre un endroit où elles peuvent enfin stocker les dons reçus au cours des mois.

 

Novembre : 4 semaines de marathon

Depuis 5 ans maintenant un local à Exchange Square, prêté par le Hong-Kong Land pour un mois, accueille les boîtes venant des écoles par camions entiers. Kim, qui prend trois semaines sur son temps de travail, y passe ses journées, souvent de 6h30 à 22h, avec chaque année autant d’energie et d’enthousiasme. Des équipes de bénévoles se relayent pour vérifier chaque boîte. Elles doivent toutes contenir une brosse à dent, du dentifrice, un savon, un carnet et un stylo, un jouet, et une petite peluche par exemple, le tout neuf.

Une équipe spéciale s’occupe des colis pour les bébés qui sont en général destinés aux enfants de Hong-Kong.

Kim tient beaucoup à ce que l’intégrité de la boîte préparée par l’enfant soit autant que possible respectée. “Elles ont été préparées avec coeur”.

Des fois, voire souvent, les boîtes sont incomplètes. Grâce aux donations de sponsors, les équipes rajoutent le nécessaire afin que chaque enfant reçoive la même chose.

Malgré la bienveillance de cette opération, il arrive de recevoir des boîtes décourageantes et blessantes. Cette année, l’une d’elle contenait une citrouille d’Halloween en décomposition, accompagnée d’un mot à vous glacer le sang…

On trouve aussi parfois des jouets cassés, des objets inappropriés comme, par exemple, des imitations d’armes de guerre.

A l’inverse, et heureusement, la plupart sont de vrais trésors et reflètent toute l’attention et l’amour que les enfants y ont mis,

accompagnées de mots affectueux: “il y a des gens ici qui pensent à toi et qui t’aiment. Rappelle toi que tu n’es jamais seul”

 

Où et à qui vont les boîtes ?

Une fois les 32.000 boîtes vérifiées, elles sont réparties en catégories d’âges, de genres et de pays et acheminées par camion, bateau, fret aérien ou par la poste.

1/3 restent à Hong-Kong et Macao, les autres sont réparties entre la Thaïlande, le Vietnam, le Cambodge, la Chine, le Tibet, et les Philippines.

Les associations qui les reçoivent gèrent pour la plupart des orphelinats, dont certains sont spécialisés dans l’accueil d’enfants handicapés, ou des centres d’éducation.

Où que soit l’enfant qui reçoit, c’est toujours la même joie et la même gratitude sur son visage. C’est là la plus grande récompense des bénévoles qui essaie de se rendre sur place pour la livraison, parfois avec des écoliers donateurs.

Kim se rappelle : “un garçon avait reçu sa boîte, il l’a entrouverte, et l’a refermée aussitôt : il n’y croyait pas ! C’était la première fois qu’il recevait un cadeau. Il voulait savourer le plus longtemps possible ce moment de surprise, et les larmes aux yeux il a dit : thank you!”

Le moteur de Kim : “on fera encore mieux l’année prochaine”.

Sa croyance : “chaque enfant a le droit de se sentir aimé”

Et pour résumer Box of Hope : “DONNÉ avec AMOUR, REÇU avec AMOUR”

 

(Plus d’infos sur l’association : http://boxofhope.org/home)