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Le vaccin HPV et sa disponibilité à Hong-Kong

Avez-vous déjà envisagé de vacciner votre fille, ou même votre fils, contre le papillomavirus ? La vaccination contre le HPV pour les pré-ados et les adolescents est encore trop peu discutée alors qu’il s’agit de l’une des plus importantes avancées des dernières années en matière de prévention médicale.
Par Amélie Dionne-Charest

Le HPV et sa prévalence

L’acronyme anglais « HPV » correspond au papillomavirus humain, un groupe de virus parmi lesquels 40 souches résultent dans des infections chez les femmes et les hommes. Les papillomavirus sont des virus très communs qui se transmettent essentiellement lors de contacts sexuels. Si certaines souches entraînent l’apparition de verrues génitales bénignes, les autres souches du HPV peuvent, bien que rarement, induire le développement d’un cancer. Le HPV est surtout connu pour causer le cancer du col de l’utérus mais il est également associé à des cancers moins connus comme ceux de la vulve, du vagin, du pénis, de l’anus, et de l’oropharynx.

Le papillomavirus ne présente pas de symptôme d’infection et dans la grande majorité des cas il est éliminé spontanément par le système immunitaire. En réalité, la plupart des personnes infectées ne savent pas qu’elles sont infectées jusqu’à ce que des verrues génitales apparaissent ou que leur résultat de frottis soit anormal.

Il s’agit de la maladie sexuellement transmissible la plus répandue au monde. Selon le Family Health Service de Hong-Kong, des études ont montré qu’environ 75 % des personnes sexuellement actives ont déjà été infectées par le HPV à un moment de leur vie.

Le HPV et le cancer du col de l’utérus

Alors que des virus à faible risque (HPV 6 et HPV 11) sont associés à l’apparition de verrues génitales et anales dites « condylomes », les virus à haut risque (HPV 16 et le HPV 18) sont la cause de cancers du col de l’utérus chez les femmes. A l’échelle mondiale, il s’agit du 4ème cancer le plus répandu chez les femmes. À Hong-Kong  en 2014, le cancer du col de l’utérus était l’un des cancers les plus communs et la 9ème cause de décès à la suite d’un cancer chez les femmes.

Vaccination contre le HPV

Heureusement, des vaccins sont aujourd’hui disponibles pour prévenir les infections causées par le papillomavirus. La vaccination agit dans la durée et protège contre la plupart des verrues génitales et des cancers du col de l’utérus. Il est cependant important que les femmes continuent de prendre les mesures nécessaires pour détecter tout cancer du col de l’utérus car les vaccins ne protègent pas contre tous les types de virus HPV.
 
Il existe deux types de vaccins qui protègent contre les virus à haut risque (HPV 16 et HPV 18) :

• Gardasil : ce vaccin quadrivalent protège également contre les infections des virus à faible risque (HPV 6 et HPV 11).
• Cervarix : ce vaccin bivalent ne cible que les deux formes à haut risque de virus (HPV 16 et HPV 18) causant 70 % des cancers du col de l’utérus.

Chaque vaccin est donné dans le cadre d’une série de trois injections sur une période de 6 mois pour maximiser les effets. Certains effets secondaires peuvent apparaître comme de la fièvre, des vertiges et des maux de tête.
Quand se faire vacciner

Si l’âge préconisé pour se faire vacciner se situe entre 9 et 25/26 ans, la plupart des médecins et programmes de vaccination de différents pays recommandent aux jeunes filles de se faire vacciner à partir de 11/12 ans. Le plus tôt le vaccin est prescrit, le mieux puisqu’il est plus efficace chez les filles n’étant pas encore sexuellement actives. Notez toutefois que la vaccination est également recommandée pour les femmes de 13 à 26 ans qui ne l’auraient pas reçue avant.

Si la vaccination contre le HPV n’est pas automatiquement prescrite aux garçons, certains arguent qu’elle est tout aussi importante. Non seulement cela empêche la transmission du virus aux filles, mais cela les protège également contre les verrues génitales et les cancers de la gorge, du pénis et de l’anus. La vaccination est également plus efficace quand elle est réalisée avant que le garçon ne soit sexuellement actif.

Où se faire vacciner

• Le secteur public
Contrairement à d’autres pays développés, le secteur public de la santé à Hong-Kong  ne fournit pas de vaccins contre le HPV et ne propose aucun plan de vaccination subventionné.

• Les cliniques privées
L’absence de tout programme gouvernemental oblige les parents et les patients à se rendre dans des cliniques privées et à payer eux-mêmes le vaccin. Les coûts et les procédures peuvent varier d’une clinique et d’un médecin à l’autre. A Hong-Kong , la plupart des généralistes proposent le vaccin, de même que certains spécialistes comme les pédiatres et les gynécologues. Généralement, il y a d’abord une consultation avec le médecin, puis les injections sont réalisées par une infirmière. Un patient enregistré n’a souvent pas besoin de consulter son médecin pour bénéficier des injections suivantes. A Central, le coût pour une consultation médicale et les trois injections varie entre 3.000 et 6.000 HK$.

• Organisations sans but lucratif
Des organisations sans but lucratif comme The Family Planning Association of Hong-Kong  proposent des services de santé pour les femmes ainsi que le vaccin anti-HPV à des coûts moins élevés. Les vaccins coûtent entre 900 et 1.000 HK$ par injection avec un honoraire de consultation de 200 HK$.