Evasion

La Namibie – Paysage et vie sauvage de l’Afrique australe

Indépendante depuis 1990, la Namibie, autrefois appelée le Sud-Ouest africain, est un immense territoire aux espaces naturels grandioses. Peu peuplé (à peine 2,2 millions d’habitants), ce vaste pays offre une grande variété de paysages, une faune et une flore exceptionnelles, autant d’atouts naturels qui ne cessent de fasciner les visiteurs. 

Par Christian Sorand

Peu d’autres pays du continent africain présentent une telle diversité géographique et climatique. Une longue façade océanique de 1.400km s’ouvre sur un arrière-pays composé d’espaces désertiques variés, de hauts-plateaux tempérés et même d’une zone subtropicale au nord. Au Nord-Est, la bande de Caprivi, positionnée entre l’Angola, le Botswana et la Zambie, vient toucher le Zimbabwe, à proximité des chutes Victoria, en Afrique de l’Est !

Étonnant pays, bordé par l’Afrique du Sud dans sa partie méridionale, qui, outre ses paysages, offre une fabuleuse diversité avec une faune hautement protégée et une flore endémique, ce qui fait la fierté de ce beau pays de l’hémisphère sud.

Variété et grandeur du paysage

Le désert est souvent synonyme de stagnation et d’uniformité. Or ceux qui le connaissent véritablement le voient d’un autre œil. La lumière et le relief y existent à l’état brut. C’est un monde minéral où l’on retrouve une terre vierge, portant les stigmates d’un temps oublié, voire ceux d’une autre planète. Le désert possède sa vie animale et même florale, mais il brille surtout par sa clarté, par ses couleurs chamarrées selon les heures de la journée. Ses paysages peuvent être étonnamment variés et beaux. On y retrouve une nature vierge, sauvage, dépourvue de superflu. Et quand la nuit l’enveloppe dans un voile de fraîcheur, on redécouvre la pureté de la voûte céleste dans sa grandeur et son immensité astrale. Il n’y a guère qu’en montagne que la féérie de l’univers stellaire se ressent de manière identique. C’est d’ailleurs ainsi que l’alpiniste Roger Frison-Roche expliquait son amour pour le Sahara. 

L’espace namibien se dessine principalement dans des étendues désertiques. En fait, on y découvre plusieurs déserts, parmi les plus grands de la planète. Il y a la vaste platitude grise du Kalahari, à la frontière du Botswana, domaine des petits Bochimans (‘Bushmen’, en anglais), qui ont fait la gloire du film ‘’Les Dieux sont tombés sur la tête’’ (1980) ; il y a les dunes dorées de la longue bordure atlantique, qui, au nord de Swakopmund, portent le nom de ‘Skeleton Coast’, à cause des épaves des navires échoués sur les hauts fonds océaniques ; il y a surtout, ce grand et majestueux désert de Namid, le plus vieux désert du monde, celui à qui le pays doit son nom, à cause du peuple Nama. Le courant océanique froid de Benguella provoque ce phénomène climatique d’espaces désertiques.

Le Namib est un désert rouge traversé par le tropique du Capricorne. Il est fait de reg, de reliefs torturés, de canyons secrets et de hautes dunes de sable, parmi les plus hautes de notre planète. Il a sa propre vie végétale, sa faune de gazelles, d’autruches, d’éléphants du désert, de zèbres, de girafes, de hyènes, de félins, d’oiseaux, de reptiles, de rongeurs et d’insectes. Un environnement si riche, qu’il est devenu un parc naturel protégé par l’Unesco: le parc national de Namib-Naukluft. Aujourd’hui des touristes du monde entier viennent escalader les dunes rouges de Sossusvlei, certaines hautes de 300m : Big Daddy, Big Mammy, la Dune 45 surtout, la plus sollicitée du parc. On s’extasie aussi devant la vaste dépression blanche, – le Dead Vlei – piquée de squelettes d’arbres centenaires (Acacia erioloba, vieux de 900 ans), fossilisés par la sécheresse et le temps. Un spectacle tellement hallucinant, qu’il donne l’impression de fouler le sol vierge d’une autre planète. À l’entrée du parc, le canyon de Sesriem, composé de blocs de granite, vieux de 15M d’années, long d’un kilomètre, et parfois profond de 30m, est une autre curiosité naturelle.

Dans ce désert, proche des monts du Naukluft, la petite communauté de Solitaire fait office de refuge et de halte, avec une atmosphère de western rappelant celle du film américain « Bagdad Café ». Hormis sa chapelle, son poste à essence, son épicerie, ses ‘lodges’ et surtout les carcasses de véhicules d’une autre époque, intégrés au décor, on y découvre deux particularités naturelles. Les quelques arbres qui s’y trouvent ont des nids géants abritant par centaines des colonies d’oiseaux vivant en communauté. Puis, à la périphérie, une ribambelle d’écureuils terrestres, fort curieux, viennent vous observer du haut de leurs terriers. Cet espace est aussi celui de la gerboise, de l’alouette des dunes et du gecko à pattes palmées.

Il ne faudrait pourtant pas croire que la Namibie n’est que désert. Toute la partie centrale du pays est le domaine des hauts-plateaux montagneux (entre 1.500m et 1.800m de haut). Or, dans cette partie de l’Afrique australe, et à cette altitude, les nuits d’hiver sont froides ! Windhoek (1), la capitale, s’étend dans une vallée, à 1.650m d’altitude, entourée par les collines du Khomas Hochland.

Au Sud-Est du pays, le canyon de la Fish River est le second plus grand canyon au monde après celui du Colorado. Il a été creusé par la plus grande rivière de Namibie.

Au Nord-Est de la station balnéaire de Swakopmund (2), les monts Erongo, frontière entre désert et haut-plateau, sont une chaîne d’origine volcanique. On y trouve notamment des grottes renfermant des peintures rupestres de plus de 20.000 ans. C’est ici que se trouve le pic de granite rouge du Spitzkoppe (1.728m), le plus haut sommet du pays.

La majestueuse étendue de ces espaces est aussi le domaine d’une intéressante population ethnique et d’une vie animale qui est l’une des plus riches et des plus protégées du continent.

Un environnement animal et végétal exceptionnel

L’espace namibien se prête à une faune nombreuse et variée. 

On n’y dénombre pas moins de 676 espèces d’oiseaux, dont 11 endémiques.

Sur la côte atlantique, il y a des colonies d’otaries à Cape Cross et à Walvis Bay. Cette dernière station balnéaire, connue pour ses huitres et ses langoustes, est aussi un refuge pour les flamants roses, les pélicans, les cormorans, les goélands, les canards, les manchots. Les eaux froides poissonneuses de l’océan attirent les requins, les dauphins mais aussi les baleines.

Toutefois, ce sont ceux qu’on appelle en anglais les ‘big five’ (lion, éléphant, rhinocéros, léopard et buffle) qui suscitent l’intérêt d’un safari. La Namibie est le seul pays d’Afrique australe où l’on trouve les deux sortes de rhinocéros : le blanc et le noir.

Au nord du pays, le parc national d’Etosha, est l’une des plus grandes réserves d’Afrique. Déclaré parc en 1907, on le surnomme parfois la « terre blanche », à cause de son ‘’pan’’ – immense lac salé asséché. Cette réserve abrite 114 espèces de mammifères et 340 espèces d’oiseaux. Outre les éléphants, les girafes, les zèbres, les rhinocéros, les lions, les chacals et les hyènes, on rencontre aussi des guépards (cheetah, en anglais), l’animal terrestre le plus rapide, ainsi que le buffle d’Afrique, animal extrêmement dangereux. Le parc est peuplé par une incroyable variété de gazelles et d’antilopes : impala, éland du Cap (la plus grande antilope d’Afrique), cobe à croissant (waterbuck), gnou à queue noire (blue wildebeest), koudou aux grandes oreilles, oryx, springbok ou « antilope bondissante ». 

La flore locale est tout aussi riche et possède ses espèces endémiques comme le ‘welwitschia mirabilis’, l’arbre-carquois (‘aloe dichotoma’, quiver tree), ou l’arbre à bouteilles (bottle tree). À Windhoek, une visite du parc botanique sert de bonne introduction à la flore locale.

La beauté et la diversité de la Namibie sont incroyables. Il faut souhaiter que le nombre grandissant des touristes ne nuise pas aux espaces protégés encore vierges. Il est vrai que les autorités du pays encouragent le tourisme communautaire, du moins pour le moment. 

La Namibie dispose d’un excellent réseau routier, où même les pistes sont entretenues. L’infrastructure est adaptée au monde moderne, ce qui rend le séjour agréable et aisé. Et si les règles élémentaires de sécurité s’imposent, le pays ne présente aucun danger particulier, d’autant plus que les organismes touristiques locaux se sont adaptés aux normes internationales de sécurité, particulièrement pour les safaris.

Bibliographie

Namibie, Petit Futé, 2016, ISBN : 9-782746-993853

Liens : Wikipedia

San People – The World Most Ancient Race/People : https://kwekudee-tripdownmemorylane.blogspot.com/

2013/06/san-bushmen-people-world-most-ancient.html

Exemple de langue à clic (langue Nama) : https://www.britannica.com/topic/Nama-people/media/402157/68882

1. Trait d’Union nº99, http://www.traitdunionmag.com/windhoek-au-creux-des-hauts-plateaux-du-sud-ouest-africain/

2. Trait d’Union nº101, http://www.traitdunionmag.com/swakopmund-face-a-locean-dos-au-desert/