La légende de la Compagnie des Indes
Conservateur en chef de la Villa Ephrussi de Rothschild à Saint-Jean-Cap-Ferrat, ancien directeur du musée Masséna à Nice et du musée de la Compagnie des Indes à Lorient, l’historien d’art Louis Mézin sera l’invité du musée de Canton du 18 au 20 novembre pour trois conférences sur la légende de la Compagnie des Indes au cours des siècles.
e partage du monde au lendemain des « Grandes découvertes » conduit les Portugais sur les routes maritimes en direction de l’Extrême-Orient. C’est la genèse du commerce entre ces contrées inexplorées, inconnues des peuples européens et les pays du « vieux continent ». Au cours des XVII et XVIIIème siècles, les navires de commerce vont sillonner les océans, favorisant ainsi les échanges avec les lointains continents indiens et extrême-orientaux. La Grande Bretagne, les Pays-Bas et la France vont très rapidement emboîter le pas des Portugais en créant des « Compagnies des Indes », sociétés spécialisées dans le commerce au-delà du cap de Bonne-Espérance, respectivement en 1600, 1602 et 1664. Pendant plus de deux siècles, ces sociétés auront le monopole des importations notamment d’épices, étoffes et porcelaines de ces lointaines contrées.
Sous l’impulsion de Colbert, principal conseiller de Louis XIV, la France va ouvrir des comptoirs aux Iles de France et de Bourbon, dans plusieurs villes côtières indiennes comme Pondichéry, Karikal, Yanaon, Chandernagor et Mahé, à Canton, unique ville chinoise à l’époque ouverte à l’époque au commerce européen (comme Nagasaki le sera au Japon pour le commerce hollandais). Ce commerce en provenance de l’océan indien va être à l’origine de la prospérité de la ville bretonne de Lorient qui va ainsi vivre au rythme de ces échanges maritimes intercontinentaux.
Au-delà des échanges commerciaux, les contacts réguliers établis entre ces extrémités du monde occidental et oriental vont donner naissance à des échanges culturels qui vont profondément influencer la création artistique durant plusieurs siècles dans les domaines de la peinture, de l’art du textile, des objets d’art et de la céramique.
Durant le siècle des Lumières, un engouement nouveau porte les arts décoratifs européens, et principalement la céramique, aux frontières de l’Asie. La Chine, principal pourvoyeur de porcelaine fine, destine alors une grande partie de ses productions à l’exportation. Elles forment les précieuses cargaisons des nombreux navires des Compagnies des Indes qui sillonnent les océans. Ces porcelaines, destinées principalement aux arts de la table, connaissent un succès considérable en Europe et contribuent à la notoriété du monde oriental au XVIIIè siècle et à l’engouement pour les « chinoiseries ». Ces chinoiseries, seront l’une des clés de la notoriété du monde oriental en Europe. Un feuilleton passionnant, produit par le service d’Action et de Coopération Culturelle du consulat général de France à Canton, à suivre en trois épisodes au musée de Guangzhou : « La Compagnie des Indes » le 18 novembre de 10h à 12h00, « La porcelaine de la Compagnie des Indes » le 19 novembre de 15h à 17h00, « L’attrait de la Chine en Europe » le 20 novembre de 10h à 12h00.
Musée de Guangzhou
Zhen Hai Lou, Yue Xiu District, Guangzhou
Tel: (+86) 020-83550627
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