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Jean-Baptiste Lemoyne : « Le lycée français de Hong-Kong est exemplaire ! »

A Hong-Kong le 30 novembre dernier pour l’inauguration 4ème Campus du lycée français Victor Ségalen, sur le site de Tseung Kawn, Jean-Baptiste Lemoyne, Secrétaire d’Etat auprès du Ministre de l’Europe et des Affaires Etrangères, a profité de cette visite pour effectuer un véritable marathon à travers l’ancienne colonie britannique.

Rencontre avec la Cheffe de l’Exécutif, Carrie Lam,  échange avec le Secrétaire au Commerce et au développement économique, visite de la phase 1 du centre de récupération des ressources organiques à Siu Ho Wan à Lantau,  installation construite et qui sera exploitée par SUEZ. Egalement visite au siège du « Hong Kong Government Flying Service », Airbus ayant livré à Hong Kong les hélicoptères H175. Enfin, rencontres avec la communauté française, visite au pôle de recherche HKU-Pasteur et un discours de clôture du French Tech Tour China 2018 destiné à promouvoir l’attractivité française. Malgré un planning extrêmement tendu, le secrétaire d’Etat français a accepté de répondre à nos questions.

Propos recueillis par Catya Martin

Trait d’Union : Quel est votre ressenti après la journée marathon passée à Hong Kong?

Jean-Baptiste Lemoyne : Ce fut une formidable journée, très dense et qui m’a donné un aperçu très complet de la richesse de la présence française à Hong-Kong et de  la manière très positive dont est perçue la France, grâce au dynamisme de la communauté française et à l’excellence de nos entreprises. C’est vrai pour les secteurs « traditionnels » comme la gastronomie, les arts de vivre, le luxe,  mais c’est également vrai sur le terrain technologique et de l’innovation, que ce soit dans les secteurs des transports, de l’environnement et de la ville durable ou dans celui des start-ups.

Cette journée a également conforté ma conviction qu’il y a un grand potentiel pour la relation entre la France et Hong-Kong.

Hong-Kong est un marché de référence. L’ambition du gouvernement, c’est non seulement que les entreprises continuent de s’y développer, mais aussi que l’offre française puisse continuer à se diversifier, pour accompagner Hong-Kong dans ses chantiers d’avenir : transports, ville durable, aéroport, commerce et logistique, hub financier vers la Chine, les opportunités sont nombreuses !

 

La French Tech est assez dynamique ici et a permis de voir arriver une nouvelle population de jeunes français. Êtes-vous plutôt supporter de ces initiatives ou pensez-vous qu’ils devraient tenter de développer leur talent en France?

Je crois qu’il ne faut pas opposer les démarches ! Lors de ma visite, j’ai participé à un événement organisé par BPI et Business France, le French Tech Tour China, qui permet à une quinzaine de startups françaises de rechercher des partenariats en Chine. Le dynamisme de la French Tech à l’international a permis de projeter une image innovante et entrepreneuriale de notre pays – ce qui n’est évidemment pas neutre en terme d’attraction des investissements étrangers.

La French Tech version 2 a été présentée par le président de la République à la Station F le 9 octobre dernier. Elle vise à passer « de l’éclosion à l’envol », en proposant un soutien fort aux entreprises en croissance. C’est une démarche résolument internationale, avec une priorité donnée à la fois à la projection vers l’étranger de nos entreprises et à l’ouverture de l’écosystème français aux talents internationaux.  

 

La présence de la cheffe de l’Exécutif, Carrie Lam, à l’inauguration du campus de Tseung Kwan O est un signe fort pour la communauté française et pour le lycée. Pouvez-vous nous parler des sujets Franco-hongkongais abordés ensemble?

La France a la chance d’avoir, avec la cheffe de l’Exécutif Carrie Lam, une relation de confiance exceptionnelle et de grands projets en commun. Ils ont été discutés à l’occasion de sa visite en France en juin dernier, et effectivement à nouveau lors de ma venue à Hong-Kong.

Nous avons évoqué les  chantiers d’avenir de Hong-Kong et la manière dont les acteurs français  françaises pouvaient y participer : ville durable, nouvelles technologies, formations d’excellence. Mais aussi les projets liés à la santé ou encore à la culture.

Celui porté par l’Institut Pasteur est exemplaire : un nouveau projet de recherche en matière d’immunologie qui sera lancé en 2019, au bénéfice de tous – il n’y a pas de bien plus universel que la santé – et avec la perspective d’applications industrielles.

 

Le Lycée Victor Segalen est le second plus grand, en effectif, d’Asie. Pensez-vous que les établissements français à l’Etranger, soutenus par l’AEFE, peuvent être un levier pour la France?

C’est plus que jamais ce qui guide notre action, et le lycée français de Hong-Kong est exemplaire !. J’ai eu l’honneur de participer avec Mme Carrie Lam à l’inauguration du 4ème site du Lycée français à Tseung Kwan O, un campus magnifique, dans un nouveau quartier. Cela va nous permettre de renforcer encore à Hong-Kong notre influence, celle de notre modèle éducatif, celle de notre langue.

Le réseau de l’enseignement français à l’étranger, ce sont près de cinq cent établissements, qui offrent aux familles françaises expatriées comme aux familles étrangères, l’excellence de notre modèle éducatif, lui-même enrichi du meilleur de l’étranger, notamment avec les partenariats noués localement, le développement des filières bilingues et une reconnaissance des baccalauréats par les meilleures universités, françaises mais aussi britanniques ou nord-américaines.  C’est, de loin, le premier investissement de la politique d’influence du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères.

L’AEFE a toujours montré sa capacité à accompagner les établissements conventionnés ou partenaires dans leurs projets de croissance, au plus près des besoins des attentes des élèves et des parents sur le terrain. Je salue la communauté éducative et les parents d’élèves qui ont pris une part active dans la réalisation du très beau site de Tseung Kwan O.

Le Président de la République est particulièrement conscient de la force que représentent ces lycées français. C’est pourquoi il a souhaité que nous confortions leur modèle, tout en travaillant à un développement plus ambitieux de ce réseau, avec l’objectif d’accueillir 700.000 élèves en 2030, contre 350.000 aujourd’hui.

 

Y-a-t-il des actions ou idées qui pourraient être adaptées en France?

L’exemple de l’éducation en est un. On voit bien, – et c’est pour cela aussi que le gouvernement de Hong-Kong a apporté une grande aide à la création de ce nouveau site du lycée français – que, dans un environnement globalisé, les établissements scolaires ouverts sur l’international, orientés vers le bilinguisme, sont un facteur décisif d’attractivité des  métropoles. Et finalement c’est aussi cela que nous souhaitons développer en France : le gouvernement a adopté au début de l’année un plan ambitieux pour développer l’offre scolaire internationale en France.

 

Quel message souhaiteriez-vous adresser à la communauté française de Hong-Kong?

Qu’elle continue sur sa lancée !

C’est grâce à son dynamisme, que la France est –  si j’en crois les sondages – le quatrième pays le plus familier des Hongkongais, juste après les Etats-Unis, le Royaume-Uni et le Japon.

L’équipe de France, c’est aussi l’Alliance française, qui contribue depuis plus de soixante ans à faire aimer à Hong Kong notre langue, notre culture et notre cinéma, car je sais que vous avez lancé la semaine dernière la 47ème édition du French Cinépanorama, le plus ancien festival du film à Hong-Kong. C’est aussi le festival culturel du French May, le premier festival culturel étranger à Hong-Kong – auquel s’ajoute désormais un volet de promotion de notre gastronomie avec le French Gourmay, qui mettra cette année à l’honneur la Vallée de la Loire et ses produits.  

 

copyright photo : photo@M.Bouyssou/ConsulatHK

 

Jean-Baptiste Lemoyne avec Carrie Lam
Inauguration du campus de Tseung Kwan O
Survol de Hong-Kong

 

rencontre avec la communauté française